Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
OBJECTIF : conclusion, par lUnion européenne, de la convention du Conseil de lEurope sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence domestique.
ACTE PROPOSÉ : Décision du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN : le Conseil ne peut adopter lacte que si le Parlement européen a approuvé celui-ci.
CONTEXTE : la convention du Conseil de lEurope sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence domestique a été adoptée le 7 avril 2011 et est entrée en vigueur le 1er août 2014. Au 1er février 2016, douze États membres de lUE ont ratifié la convention et vingt-cinq États membres lont signée.
La convention est le premier instrument international visant à éradiquer la violence à légard des femmes, dont les filles de moins de 18 ans, en instaurant un cadre global de mesures juridiques et politiques afin de prévenir la violence à légard des femmes, de protéger les victimes de cette violence et de leur porter assistance.
LUnion européenne place au cur de ses valeurs et objectifs fondamentaux légalité entre les femmes et les hommes, reconnue par les traités :
- lUnion a adopté des positions fermes sur la nécessité déradiquer la violence à légard des femmes, finançant des campagnes et des projets de terrain précis pour la combattre ;
- les instruments législatifs en vigueur dans les domaines de la protection des victimes de la criminalité, de lexploitation et des abus sexuels des enfants, de lasile et des migrations tiennent compte des besoins particuliers des victimes de violences sexistes.
Malgré les efforts déployés tant au niveau national quà léchelle de lUnion, lampleur de la violence à légard des femmes demeure toutefois un grave sujet de préoccupation :
- selon une enquête menée par lAgence des droits fondamentaux publiée en 2014, une femme sur trois dans lUnion a subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis lâge de 15 ans, une femme sur vingt a été violée, 75% des femmes exerçant un emploi qualifié ou assumant des fonctions dencadrement supérieur ont été victimes de harcèlement sexuel et une femme sur dix a été harcelée sexuellement ou traquée au moyen des nouvelles technologies ;
- selon les estimations de lInstitut européen pour légalité entre les hommes et les femmes, les violences sexistes à légard des femmes génèrent dans lUnion un coût annuel avoisinant les 226 milliards EUR.
LUnion et ses États membres sont compétents dans les domaines couverts par la convention. Ils devraient dès lors, ensemble, y devenir Parties. La Commission estime que la conclusion de la convention adresserait un message politique fort sur lengagement de lUnion à combattre la violence à légard des femmes, créerait une cohérence entre son action intérieure et son action extérieure et renforcerait sa crédibilité envers ses partenaires internationaux.
CONTENU : avec la présente proposition de décision, le Conseil est invité à approuver, au nom de lUnion, la convention du Conseil de lEurope sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence domestique.
La convention crée un cadre juridique complet et multidimensionnel pour protéger les femmes contre toutes les formes de violence. Elle vise à prévenir, poursuivre et éliminer la violence à légard des femmes et des filles et la violence domestique. Elle régit toute une série de mesures allant de la collecte des données et de la sensibilisation, aux mesures juridiques consistant à ériger en infractions différentes formes de violence à légard des femmes.
La convention comprend notamment des mesures de protection des victimes et la fourniture de services de soutien et elle aborde la dimension sexiste de la violence en matière dasile et de migration.
La convention exige des Parties :
- quelles condamnent toutes les formes de discrimination en garantissant que le principe dégalité entre les femmes et les hommes est appliqué dans leur ordre juridique. Le recours à des mesures de discrimination positive est expressément autorisé ;
- quelles sassurent que les acteurs étatiques sabstiennent de commettre tout acte de violence, et quelles agissent avec la diligence voulue afin de prévenir les actes de violence commis par des acteurs non étatiques, denquêter sur de tels actes, de les punir et daccorder une réparation à leurs victimes. La convention sapplique expressément en temps de paix et en situation de conflit armé.
À la suite de la conclusion de la convention, lUnion devrait participer aux activités de mise en uvre et de suivi prévues par la convention.
Pour ce qui est des questions relevant de la compétence de lUnion, la Commission représenterait lUnion lors des réunions des organes créés par la convention, dont le Comité des Parties. En particulier, la Commission sélectionnerait et proposerait des experts du Groupe dexperts sur la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence domestique (GREVIO) et participerait à leur désignation.
La Commission et les États membres devraient également coopérer, en particulier sur les questions de suivi, détablissement de rapports, de modalités de vote et de fonctionnement de lorgane de coordination prévu à larticle 10 de la convention.