Le Parlement européen a adopté par 387 voix pour, 293 contre et 26 abstentions, une résolution intitulée «Vers une meilleure réglementation du marché intérieur».
Plus de vingt ans après sa création officielle, le cadre régissant le marché unique est toujours fragmenté, en particulier parce que les États membres n'ont pas totalement transposé ou correctement mis en uvre la législation de l'Union. Le Parlement a insisté sur la nécessité de renforcer la gouvernance du marché unique et daxer la prochaine stratégie pour le marché intérieur sur l'amélioration de la réglementation en tirant les enseignements des expériences du passé dans les domaines de la libre circulation des biens et des services, du marché unique du numérique, des qualifications professionnelles et des marchés publics.
Un instrument essentiel pour relancer la croissance et lemploi : pour les députés, l'amélioration de la réglementation du marché unique devrait être à la fois une priorité et une responsabilité partagée des institutions de l'Union.
Le Parlement a toutefois souligné qu'améliorer la réglementation du marché unique ne signifiait pas éliminer toute réglementation ni abaisser le niveau d'ambition réglementaire en matière par exemple de protection environnementale, de sécurité, de protection du consommateur ou de normes sociales. Il sagirait plutôt d'éliminer la réglementation inutile, la bureaucratie et les incidences négatives, tout en veillant à atteindre l'objectif de la législation, ainsi qu'à offrir un environnement réglementaire compétitif propice à l'emploi et aux entreprises en Europe.
Dans cette perspective, les députés ont formulé les observations générales suivantes :
Outils pour une meilleure réglementation du marché intérieur :
- Analyses dimpact : le Parlement a souligné limportance des analyses d'impact en tant quoutils permettant d'informer les décideurs politiques sur la meilleure manière de concevoir la réglementation pour atteindre les objectifs de lUE. Il a regretté que près de 40% des projets d'analyses d'impact examinés par le comité d'analyse d'impact de la Commission entre 2010 et 2014 aient été jugés de qualité insuffisante et renvoyés en vue de leur amélioration. Il a également déploré que certaines analyses d'impact, soumises au Parlement et accompagnant des projets de propositions, présentent encore des faiblesses.
Pour être des outils efficaces, les analyses d'impact devraient :
Les députés ont souligné la nécessité de cibler davantage les propositions REFIT, en quantifiant les avantages et les économies de coûts potentiels dans chaque proposition.
- Processus de consultation : le Parlement a rappelé sa position selon laquelle les processus de consultation devraient être ouverts, transparents, sans exclusive et élargis, de manière à faire participer les PME, les micro-entreprises et les organisations de la société civile. Il a invité la Commission à envisager de créer un forum européen des parties prenantes sur l'amélioration de la réglementation et l'allègement de la bureaucratie.
- Suivi et résolution des problèmes : le Parlement a encouragé la Commission et les États membres à :
- Application de la législation et surveillance du marché : la résolution a préconisé:
Les députés ont déploré que l'accès du Parlement à des informations importantes concernant les procédures pré-contentieuses et d'infraction soit limité et ont demandé plus de transparence dans ce domaine.
- Évaluation ex post et réexamen : le Parlement a estimé que l'analyse dans le cadre du programme REFIT devrait être améliorée en ce qui concerne la question de savoir si les mesures législatives prises jusqu'à présent ont effectivement servi leur objectif et si elles respectent les objectifs actuels en matière de politiques. Il a salué l'engagement pris par la Commission de se pencher sur la question des coûts cumulés de la réglementation qui constituent souvent un frein pour les participants sur le marché unique, en particulier les PME.
Les députés sont davis que le recours à des clauses de caducité ou à des clauses de réexamen renforcé pourrait être envisagé à titre exceptionnel, en particulier pour les phénomènes temporaires, les institutions s'engageant à mettre à jour et à maintenir en place la législation uniquement lorsque cela est nécessaire.