Le Parlement européen a adopté par 371 voix pour, 92 contre et 80 abstentions, une résolution sur l'égalité des genres et l'émancipation des femmes à l'ère du numérique.
Les députés ont invité la Commission et le Conseil à tirer pleinement parti du potentiel que recèlent la société de l'information, les technologies de linformation et de la communication (TIC) et l'internet pour promouvoir l'émancipation des femmes, leurs droits et leurs libertés, ainsi que l'égalité entre les hommes et les femmes. Ils ont invité les institutions et les États membres de l'Union à intégrer la perspective de l'égalité hommes-femmes dans toutes les initiatives numériques.
La Commission a été appelée à : i) tirer parti de la stratégie pour le marché unique numérique en vue de faire face aux graves disparités entre les hommes et les femmes dans le secteur des TIC ; ii) prévoir, dans la prochaine stratégie pour l'égalité entre les hommes et les femmes pour la période 2016-2020, des mesures spécifiques destinées à soutenir l'intégration et la participation des femmes dans la société de l'information et à promouvoir activement les réseaux de femmes en ligne.
Les États membres devraient pour leur part établir des plans d'action pluriannuels destinés à :
Participation : le Parlement a demandé à la Commission et aux États membres de :
Marché du travail : selon les députés, l'arrivée d'un plus grand nombre de femmes dans le secteur des TIC serait de nature à stimuler ce marché, où des pénuries de main-d'uvre sont prévues et où la participation égale des femmes entraînerait un accroissement annuel du PIB de l'Union d'environ 9 milliards EUR.
La Commission, les États membres et les partenaires sociaux devraient promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes dans les entreprises du domaine des TIC, les organes représentatifs et les établissements de formation, y compris pour les postes à responsabilité, suivre les progrès accomplis et partager les bonnes pratiques dans ce domaine.
La Commission et les États membres devraient, entre autres :
La résolution a souligné l'importance de la négociation collective à tous les niveaux, en particulier dans les secteurs fortement touchés par la numérisation, afin de garantir le principe de l'égalité de rémunération pour un même emploi.
Éducation et formation : les députés ont noté que les femmes demeuraient fortement sous-représentées dans les cursus universitaires en matière de TIC, dans lesquels elles ne représentent qu'environ 20% des diplômés. De plus, la prédominance masculine de ce milieu, où la main-d'uvre n'est constituée qu'à 30% de femmes, tend à inciter les femmes à quitter le secteur des TIC quelques années après avoir obtenu leur diplôme universitaire.
La résolution a souligné l'importance dintégrer la dimension d'égalité entre les hommes et les femmes dans le secteur de l'éducation en promouvant la culture numérique ainsi que l'éducation et la formation des femmes et des filles dans le domaine des TIC grâce à l'intégration du codage, des nouveaux médias et des nouvelles technologies dans les programmes d'enseignement à tous les niveaux, ainsi que dans les activités périscolaires.
La Commission a été invitée accroître la visibilité des femmes en développant un projet pilote d'université européenne en ligne axée en particulier sur les TIC et le génie technique, et en lançant un programme de bourses d'études adapté aux femmes dans le domaine des TIC et des nouveaux médias.
Investissement et financement de l'entrepreneuriat : les députés ont rappelé quen Europe, seuls neuf développeurs sur cent sont des femmes, que 19% seulement des directeurs dans le secteur des TIC sont des femmes (contre 45% dans d'autres secteurs de services) et que les femmes représentent à peine 19% des entrepreneurs (contre 54% dans d'autres secteurs de services).
Le Parlement a demandé aux États membres et à la Commission de dégager des crédits, d'améliorer l'accès aux moyens existants et si nécessaire de mettre des fonds à la disposition des femmes entrepreneurs pour leur permettre de créer des entreprises dans le domaine des TIC et des jeunes pousses dans le secteur numérique.
La Commission devrait notamment:
Lutte contre la violence à l'encontre des femmes dans un monde numérique : le Parlement a invité les décideurs à répondre aux questions que pose l'utilisation des TIC et de l'internet en vue de commettre des délits, de proférer des menaces ou de perpétrer des actes de harcèlement ou de violence à l'encontre des femmes par misogynie, homophobie ou transphobie ou toute autre forme de discriminations.
Les députés ont invité les États membres à allouer les ressources nécessaires à la répression, c'est-à-dire à l'exécution des lois existantes, contre la cyberviolence, la cyberintimidation et le cyberharcèlement. Ils ont également demandé à la Commission :