OBJECTIF : proposer un plan d'action de lUnion européenne contre le trafic despèces sauvages.
CONTEXTE : le trafic des espèces sauvages - notamment les éléphants et les rhinocéros, les coraux, les pangolins, les tigres et les grands singes - est devenu l'une des formes les plus lucratives de criminalité organisée au monde. À titre dexemple, le commerce illicite de l'ivoire a plus que doublé depuis 2007 et plus que triplé depuis 1998. Entre 2007 et 2013, le braconnage des rhinocéros a augmenté de 7000% en Afrique du Sud, mettant en péril la survie même de l'espèce. Selon différentes sources, les revenus tirés de ce trafic se situeraient entre 8 et 20 milliards EUR par an.
L'UE a un rôle important à jouer dans la lutte contre ce trafic, étant donné que l'Europe compte actuellement parmi les marchés de destination et sert de plaque tournante pour le transit vers d'autres régions. C'est également une région dans laquelle certaines espèces sont prélevées à des fins de commerce illicite.
De nombreuses mesures pour lutter contre le trafic des espèces sauvages ont été adoptées au titre de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES), un traité international essentiel visant à réglementer le commerce international des espèces sauvages, à laquelle l'UE est partie depuis 2015. L'UE a déjà fait preuve d'initiative en matière de lutte contre le commerce illicite des ressources naturelles en adoptant des politiques ambitieuses visant les produits du bois et les produits de la pêche.
Le Parlement européen a demandé l'élaboration d'un plan d'action de l'UE dans une résolution adoptée en janvier 2014. L'élaboration d'un tel plan a également été soutenue par de nombreux États membres, organisations internationales, ONG et entreprises concernées lors d'une consultation des parties prenantes sur l'approche adoptée par l'UE en matière de lutte contre le trafic des espèces sauvages, lancée par la Commission européenne en février 2014.
CONTENU : le plan d'action de l'UE témoigne de sa volonté de répondre aux attentes et aux engagements internationaux, ainsi que de viser des objectifs ambitieux dans son action contre le commerce illicite d'espèces sauvages. Il devrait contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable fixés dans le cadre du programme de développement durable à l'horizon 2030 convenu par les chefs d'État lors d'un sommet des Nations unies qui s'est tenu en septembre 2015.
Le plan d'action comprend une série de mesures à prendre par les institutions de l'UE et/ou les États membres. Il fournit le cadre qui permettra de mieux mettre à profit les ressources existantes de l'UE. Ces mesures visent principalement à améliorer la coopération entre tous les acteurs concernés, à utiliser plus efficacement les politiques et les instruments existants et à renforcer les synergies entre ces derniers afin de mieux lutter contre le trafic des espèces sauvages dans l'UE et dans le monde.
Conçues pour permettre une approche plus globale de ce problème complexe grâce à la participation de toutes les organisations concernées, ces mesures s'articulent autour de trois priorités:
1) Prévenir le trafic des espèces sauvages et lutter contre les causes profondes de ce phénomène :
2) Mettre en uvre et faire respecter les règles existantes et lutter plus efficacement contre la criminalité organisée liée aux espèces sauvages :
3) Renforcer le partenariat mondial entre les pays d'origine, les pays de destination et les pays de transit en matière de lutte contre le trafic des espèces sauvages :
Suivi et évaluation : le plan d'action couvre la période de cinq ans allant de 2016 à 2020. Les services de la Commission et le Service européen pour laction extérieure (SEAE) établiront un tableau de bord pour assurer le suivi de cette mise en uvre.
Au plus tard en juillet 2018, la Commission présentera au Conseil et au Parlement européen un rapport sur la mise en uvre du plan d'action. Les progrès réalisés et les succès remportés grâce au plan d'action seront évalués en 2020. Au vu de ces informations, la Commission examinera les mesures complémentaires nécessaires.
Le plan d'action se substituerait à la recommandation 2007/425/CE de la Commission définissant un ensemble de mesures de mise en uvre du règlement (CE) n° 338/97 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce.