Le Parlement
européen a adopté par 468 voix pour, 116 voix contre et
78 abstentions, une résolution contenant une proposition de
recommandation du Parlement européen à l'intention du
Conseil sur la 71e session de l'Assemblée générale
des Nations unies.
Rappelant
l'attachement de l'Union européenne à un
multilatéralisme efficace et à une bonne gouvernance
mondiale, centrés sur les Nations unies, le Parlement adresse
au Conseil les principales recommandations suivantes :
Paix et sécurité :
- s'employer pour
que toutes les parties engagées directement ou indirectement
dans un conflit armé et leurs organisations respectent
pleinement leurs obligations internationales et les normes du droit
international public et défendent des solutions pacifiques
et diplomatiques aux conflits;
- continuer à
soutenir les efforts multilatéraux afin de trouver des
solutions politiques et pacifiques durables aux conflits en
cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord;
- soutenir les
pourparlers inter-syriens en vue de la cessation des
hostilités;
- s'assurer que
l'Assemblée générale des Nations unies mette en
place, en coopération avec l'Union européenne et les
États-Unis, tous les instruments permettant de garantir la
viabilité et l'efficacité d'une solution à 2
États, fondée sur les frontières définies
en 1967, avec Jérusalem comme capitale des 2 États, un
État d'Israël dont la sécurité est
assurée, aux frontières sûres et reconnues, et un
État palestinien indépendant, démocratique, d'un
seul tenant et viable, vivant côte à côte dans la
paix et la sécurité;
- souligner la
nécessité de coordonner l'action humanitaire au
Yémen sous l'égide des Nations unies et presser toutes
les parties de permettre l'entrée sur le territoire des
denrées alimentaires, des médicaments, du carburant et de
toute autre aide dont la population a besoin d'urgence;
- continuer à
réclamer le respect total des frontières internationales
reconnues et l'intégrité territoriale des pays
dEurope de lEst et du Caucase du Sud, notamment de
la Géorgie, de la Moldavie et de l'Ukraine;
- soutenir l'action
générale menée actuellement pour renforcer les
opérations de paix des Nations unies et la capacité de
l'organisation à traiter les conflits;
- promouvoir une
culture de prévention au sein du système des Nations
unies afin d'améliorer sa capacité à réagir
plus rapidement aux crises qui se font jour et aux menaces qui
peuvent peser sur la paix et la sécurité;
- accroître le
soutien qu'apportent les États membres aux opérations de
maintien et de consolidation de la paix, y compris par le
déploiement de groupements tactiques européens, tout en
accordant suffisamment d'attention aux enjeux que sont les droits
de l'homme et le développement durable, mais aussi aux causes
profondes des migrations de masse.
Lutte contre le terrorisme :
- réitérer
sa condamnation catégorique du terrorisme et réaffirmer
son soutien plein et entier aux mesures qui visent à vaincre
et à éradiquer les organisations terroristes,
notamment le soi-disant groupe "EIIL/Daech" qui fait peser une
menace évidente sur la sécurité régionale et
internationale;
- continuer à
uvrer, aux côtés de l'ONU, à la lutte contre
le financement du terrorisme;
- encourager un
effort international coordonné pour lutter contre la menace
grandissante que représentent les engins explosifs
improvisés;
- réaffirmer la
nécessité de parvenir à un juste dosage de
sécurité, de maintien de l'ordre, de droits de l'homme
propre à offrir un éventail plus vaste de leviers
d'action contre Daech, al-Qaïda, Al-Chabab, Boko Haram,
etc.;
- prôner une
participation plus poussée de l'Union aux initiatives de
renforcement des capacités des Nations unies dans les domaines
de la lutte contre les combattants terroristes étrangers et
l'extrémisme violent.
Non-prolifération et désarmement
- soutenir les
efforts déployés par les Nations unies pour empêcher
les acteurs non étatiques et les groupes terroristes de mettre
au point, de fabriquer, de se procurer ou de transférer des
armes de destruction massive ainsi que leurs vecteurs;
- insister sur
l'importance que revêtent l'application pleine et
entière du traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires, de la convention sur les armes chimiques et de
la convention sur les armes biologiques, et l'achèvement de la
ratification du traité d'interdiction complète des essais
nucléaires;
- encourager tous
les États membres de l'ONU à signer et à ratifier la
convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la
production et du transfert des mines antipersonnel et sur
leur destruction;
- uvrer à
une lutte plus efficace contre le détournement et le commerce
illicite des armes et des munitions;
- favoriser
l'adoption d'une ligne de conduite au niveau mondial sur l'emploi
des drones, dans le but de renfermer leur utilisation dans les
strictes limites du droit international en matière de droits
de l'homme et du droit humanitaire.
Migrations :
- prôner le
renforcement du soutien accordé à l'action du
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés
(HCR) dans l'accomplissement de son mandat international de
protection des réfugiés;
- empêcher
la migration irrégulière et lutter contre le trafic
et la traite des êtres humains, notamment en combattant les
réseaux criminels grâce l'échange des
renseignements;
- renforcer la
coopération avec les pays tiers pour suivre, saisir et
recouvrer le produit des activités criminelles dans ce
secteur.
Droits de
l'homme, démocratie et état de droit :
- réaffirmer
clairement et catégoriquement que tous les droits de l'homme
reconnus par les conventions des Nations unies sont universels,
indivisibles, interdépendants et indissociables, et qu'il est
impératif de les faire respecter;
- continuer à
défendre la liberté de religion ou de confession;
- continuer à
défendre énergiquement l'égalité et la
non-discrimination, y compris pour les personnes LGBTI;
- promouvoir les
droits des enfants et des femmes ;
- continuer à
prôner la tolérance zéro pour la peine de
mort et uvrer à son abolition universelle, avec, en
point de mire, l'adoption de la prochaine résolution de
l'Assemblée générale des Nations unies relative
à un moratoire sur la peine de mort;
- renforcer l'action
de la Cour pénale internationale (CPI), et demander que le
Conseil de sécurité de l'ONU saisisse la CPI de la
situation en République populaire démocratique de
Corée;
- nouer le dialogue
avec les citoyens et engager un débat global avec tous les
membres de l'Assemblée générale des Nations unies
sur l'importance que revêt le respect des limites
constitutionnelles des mandats présidentiels dans le
monde;
- demander aux
Nations unies de combler le vide juridique autour de la notion de
"réfugié climatique", notamment en se penchant sur
l'éventualité d'une définition internationale.
Développement
- uvrer à
la réalisation des objectifs de développement durable du
programme de développement durable à l'horizon 2030;
- améliorer
l'accès aux services de santé sexuelle et
génésique car ils permettent de réduire la
mortalité infantile et maternelle;
- insister sur la
nécessité de renforcer la cohérence des politiques
au service du développement au sein des structures de travail
de l'ONU afin d'intégrer efficacement toutes les dimensions du
développement durable;
- uvrer au
renforcement de la coopération fiscale internationale
en appuyant la création d'un organisme fiscal international au
sein du système des Nations unies;
- lancer un plan
mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens pour
éviter que des superbactéries résistantes ne se
propagent.
L'Union et la
réforme du système des Nations unies :
- préconiser
une réforme approfondie du Conseil de sécurité de
l'ONU autour d'un large consensus, afin qu'il corresponde davantage
à la réalité du monde actuel et qu'il puisse agir
efficacement face aux menaces pesant sur la paix et la
sécurité internationales;
- prôner la
revitalisation des travaux de l'Assemblée générale
ainsi que l'amélioration de la coordination et de la
cohérence de l'action de l'ensemble des institutions des
Nations unies;
- s'assurer, dans le
cadre du rapport de 2015 des Nations unies et face aux accusations
d'abus sexuels sur mineurs formulées récemment à
l'encontre de soldats français et des Nations unies en
République centrafricaine, que les Nations unies, les
États membres de l'Union et les organes de la PSDC de l'Union
enquêtent au plus vite et avec la plus grande fermeté sur
les actes de violence sexuelle qui auraient été commis
par du personnel des Nations unies;
- mettre en place un
système efficace de protection des lanceurs d'alerte des
Nations unies;
- à la suite du
conflit d'intérêts ayant concerné le
représentant spécial du Secrétaire général
de l'ONU pour la Libye, mettre en place un code de conduite
contraignant obligeant tous les administrateurs à rester
impartiaux.