Le Parlement
européen a adopté par 521 voix pour, 78 contre et 107
abstentions, une résolution faisant suite à la
communication de la Commission relative à une stratégie
de l'Union européenne pour la région alpine.
Les
députés ont salué la communication de la Commission
ainsi que le plan d'action qui l'accompagne tout en soulignant que
la stratégie macrorégionale pour la région alpine
pouvait contribuer à mettre fin au déclin économique
en prenant en compte les caractéristiques uniques et les
valeurs de la région.
La région
alpine devrait jouer un rôle important pour le
développement économique des États membres et
fournir de nombreux services écosystémiques pour les
régions urbaines et périurbaines environnantes. La
macrostratégie aura une incidence sur 80 millions de personnes
dans 48 régions appartenant à sept pays, dont cinq sont
des États membres de l'Union (Allemagne, Autriche, France,
Italie et Slovénie) et deux, des pays tiers (Liechtenstein et
Suisse).
Dans ce contexte,
le Parlement a :
- demandé aux
autorités compétentes des États membres et aux
régions participantes d'harmoniser dans la mesure du
possible les politiques et les fonds y afférents, en
incluant, si possible, les actions et les objectifs de la
stratégie de l'Union européenne pour la région
alpine (EUSALP) ;
- invité la
Banque européenne dinvestissement (BEI) à
examiner, en coopération avec la Commission, la
possibilité de créer une structure d'investissement
consacrée à la région alpine, qui permettrait
d'obtenir des financements publics et privés ;
- plaidé pour
la mise en place d'une structure d'appui à la mise en
uvre de la stratégie pour les organes directeurs de
l'EUSALP, avec l'accord de et en coopération avec la
Commission, les États membres et les régions ;
- suggéré
le lancement de campagnes d'information adaptées en ce
qui concerne la stratégie de l'Union européenne pour la
région alpine.
Emploi,
croissance économique et innovation : les
députés ont formulé les recommandations suivantes
:
- encourager une
coopération active entre l'agriculture et les autres
activités économiques dans des zones protégées
(sites Natura 2000, parcs nationaux, etc.), afin de concevoir
des produits touristiques intégrés et aussi de
préserver et protéger les habitats uniques des
régions montagneuses;
- exploiter les
possibilités offertes par la stratégie pour
développer son marché du travail, qui compte
plusieurs niveaux importants de travailleurs transfrontaliers et
diversifier les activités économiques et des
possibilités d'emploi dans la région alpine ;
- donner la
priorité à l'investissement dans les infrastructures
numériques et garantir l'accès à une connexion
internet haut débit pour les personnes vivant dans des zones
éloignées des grands centres urbains ;
- engager un
dialogue entre les autorités compétentes des États
membres et des régions de la zone alpine et la Commission afin
d'évaluer la possibilité de réaliser, dans la
prochaine période de programmation, un programme conjoint
pour soutenir l'intégration des activités de recherche et
d'innovation de la région alpine ;
- donner la
possibilité de préserver et d'adapter les formes
d'activité économique traditionnelle, comme
l'agriculture, la sylviculture et les activités
artisanales, mais aussi encourager l'innovation et la
création d'initiatives dans ce domaine ;
- élaborer des
stratégies en matière de tourisme fondées sur
le patrimoine naturel et culturel existant, diversifier l'offre
touristique et promouvoir le développement
d'activités touristiques durables dans toute la région
alpine, y compris sur et autour des lacs ainsi que dans les villes
thermales ;
- protéger le
patrimoine alpin et promouvoir une utilisation durable des
ressources naturelles et culturelles (environnement, habitats
terrestres transnationaux et biodiversité) ;
- soutenir les
mesures qui promeuvent la décongestion de
l'infrastructure de transport.
Mobilité et
connectivité : le Parlement a demandé l'adoption
d'une méthode globale d'élaboration et de mise en
uvre de la politique future en matière de transport
et d'environnement dans la région alpine. Il a
souligné à cet égard la nécessité de
privilégier les transferts modaux du transport routier vers le
transport ferroviaire, en particulier pour le fret, et demandé
à la Commission d'accompagner cette transition.
La Commission et
les États membres devraient en outre :
- améliorer les
connexions propres et émettant peu de carbone notamment
pour les réseaux ferroviaires, au niveau régional et
local, afin d'améliorer la cohésion et la qualité de
la vie dans les régions montagneuses ;
- faciliter les
connexions numériques régionales et locales afin
d'améliorer la qualité de vie et de promouvoir le
développement de nouvelles activités et la création
d'emplois dans les régions montagneuses, ainsi que
d'encourager le repeuplement.
Environnement,
biodiversité, changement climatique et énergie :
inquiets face à la dégradation des écosystèmes
et au risque de catastrophes naturelles dans certaines zones de la
région alpine, le Parlement a souligné la
nécessité i) de mettre en application la gestion du
risque de catastrophe naturelle et les stratégies
d'adaptation au changement climatique; ii) de mettre au point des
plans d'intervention communs en cas de pollution
transfrontalière.
La résolution
a également recommandé :
- de consentir des
efforts conjoints pour instaurer des mesures innovantes visant
à préserver et à la maintenir la
biodiversité ;
- de promouvoir
l'autoproduction d'énergie, d'améliorer
l'efficacité énergétique et d'accompagner le
développement des sources d'énergie renouvelables les
plus efficaces dans la région, ainsi que d'encourager le
développement de formes d'énergie renouvelables propres
aux Alpes (comme l'énergie solaire et l'énergie
éolienne) ;
- de réaliser
des efforts conjoints aux fins de l'aménagement et d'une
gestion coordonnée du territoire.
La Commission est
invitée à jouer un rôle actif lors de la phase de
mise en uvre de l'EUSALP et à présenter, tous les
deux ans, un rapport sur l'application de l'EUSALP au Parlement et
au Conseil, sur la base de critères objectifs et d'indicateurs
mesurables.