Le Parlement européen a adopté par 472 voix pour, 103 contre et 99 abstentions, une résolution sur la nécessité dune politique européenne de réindustrialisation à la lumière des récentes affaires Caterpillar et Alstom.
Le texte adopté en plénière avait été déposé en tant que résolution commune par les groupes PPE, Verts/ALE, ECR, S&D et ALDE.
Les députés ont souligné le besoin impératif de cohérence entre les différentes politiques de lUnion afin de définir une véritable politique industrielle, en particulier compte tenu des projets de restructuration de Caterpillar et dAlstom.
Le Parlement a estimé que l'industrie européenne devrait être considérée comme un atout stratégique pour la compétitivité et la durabilité de l'Union européenne, invitant la Commission et les États membres à mieux anticiper ces difficultés socio-économiques et assurer la compétitivité du tissu industriel européen.
Tout en rappelant que lEurope était une économie sociale de marché, les députés ont demandé dassurer une protection efficace contre les licenciements abusifs. Selon eux, l'allègement des charges administratives et des coûts de conformité pour les entreprises, ainsi que l'abrogation de la législation superflue, combinés au maintien de normes élevées en matière de protection des consommateurs, des salariés, de la santé et de l'environnement, devraient être des éléments essentiels de toute politique européenne de réindustrialisation.
La politique industrielle de lUnion devrait inclure une combinaison de mesures tournées vers loffre et la demande visant à relocaliser léconomie dans lUnion et devrait orienter les investissements dans les compétences, linnovation et les technologies durables et favoriser la modernisation de la base industrielle de lEurope.
Politique commerciale : le Parlement a rappelé que si lUnion est largement ouverte à la concurrence de pays tiers dans plusieurs secteurs de son économie, ceux-ci ont érigé de nombreux obstacles contre les entreprises européennes. Il a insisté sur la nécessité :
Politique de la concurrence et marchés publics : le Parlement a invité la Commission à :
Mieux exploiter les fonds européens : les députés ont préconisé davantage de coopération et de convergence entre les États membres dans le domaine fiscal, social et budgétaire afin de favoriser la mise en place de projets industriels communs reposant sur le passage au numérique, la durabilité et lefficacité énergétique.
La Commission est invitée à travailler avec les différents secteurs industriels afin d'assurer la meilleure utilisation possible des Fonds structurels et d'investissement européens, et plus précisément du Fonds de développement régional, pour soutenir des projets de recherche et de développement au niveau régional.
Le Parlement estime que les fonds européens sont des solutions idoines pour financer des investissements viables dans le secteur énergétique, dans les infrastructures de transport public et dans le déploiement intelligent des technologies de linformation et de la communication. Il a réclamé un programme de spécialisation intelligente de lUnion et le renforcement en priorité de la R&D dans les secteurs où lUnion peut être à lavant-garde.
La Commission et la Banque européenne d'investissement devraient cibler en particulier les régions qui ont été les plus gravement touchées par la désindustrialisation et accélérer le processus d'aide en faveur des projets développés dans ces régions.
Les députés ont ajouté quil fallait empêcher lévasion fiscale, résultat dun manque de coopération européenne sur les questions fiscales et commerciales.
Pour des restructurations socialement responsables : le Parlement a demandé aux autorités compétentes de veiller à ce que toutes les parties concernées observent intégralement les réglementations nationales et européennes en ce qui concerne linformation et la consultation des travailleurs, notamment durant les restructurations.
Toute opération de restructuration devrait faire lobjet dune explication et dune justification à lattention des acteurs concernés. Les députés ont insisté à cet égard sur limportance dun dialogue social soutenu, à tous les niveaux, reposant sur la confiance mutuelle et le partage des responsabilités.
Déplorant la financiarisation progressive de léconomie réelle, axée sur des perspectives financières à court terme, le Parlement a demandé à la Commission de consulter les partenaires sociaux :
La Commission a été invitée à évaluer sil est nécessaire de réviser la directive sur le comité dentreprise européen.