Le Parlement européen a adopté une résolution sur les normes internationales d'information financière: IFRS 9.
Le 24 juillet 2014, le Conseil des normes comptables internationales (IASB) a publié la norme internationale dinformation financière IFRS 9 pour réagir à certains aspects de la crise financière et à ses répercussions sur le secteur bancaire. La norme IFRS 9 entrera en vigueur le 1er janvier 2018 et remplacera la norme IAS 39.
Le Groupe consultatif pour linformation financière en Europe (EFRAG) émis un avis positif sur la norme IFRS 9, assorti de plusieurs observations concernant l'utilisation de la «juste valeur» en période de tension sur le marché, l'absence de base conceptuelle concernant l'approche du provisionnement des pertes attendues sur douze mois, et les dispositions non satisfaisantes relatives à l'investissement à long terme.
Disposer dorientations concrètes : le Parlement a reconnu que la norme IFRS 9 améliorait la norme IAS 39 en ce que lévolution dun modèle fondé sur les «pertes encourues» vers un modèle de dépréciation fondé sur les «pertes attendues» résout le problème de linsuffisance et de linefficacité de la procédure de comptabilisation des pertes sur prêts.
Les députés ont toutefois demandé aux autorités européennes de surveillance délaborer des orientations concernant ce processus, en coopération avec la Commission et lEFRAG, afin dempêcher tout abus du pouvoir discrétionnaire des entités de gestion.
Mieux comprendre les effets de la norme : constatant quaucune analyse dimpact quantitative navait été réalisée pour lIFRS 9, le Parlement a souligné la nécessité de mieux comprendre les effets de cette norme sur le secteur financier dans son ensemble. Il a réitéré la demande que sa commission des affaires économiques et monétaires a adressée au comité européen du risque systémique (CERS), afin que celui-ci analyse les conséquences quaura la norme IFRS 9 sur la stabilité financière.
Les députés ont salué lévaluation des conséquences de lIFRS 9 sur les banques de lUnion, entreprise par lAutorité bancaire européenne (ABE) afin de mieux comprendre les effets de cette norme sur les fonds propres réglementaires.
Afin déviter un choc soudain sur le ratio de fonds propres des banques et sur leurs capacités de prêt, la Commission a été invitée à proposer des démarches appropriées dans le cadre prudentiel avant la fin 2017, par exemple lajout, dans le règlement sur les exigences de fonds propres, dun régime transitoire et progressif en vue datténuer les conséquences du nouveau modèle de dépréciation, jusquà la mise en place dune solution internationale efficace.
Favoriser les investissements à long terme : le Parlement a demandé à la Commission de veiller à ce que la norme IFRS 9 soit au service de la stratégie de lUnion en faveur de linvestissement à long terme et réduise la procyclicité et les mesures qui incitent à une prise de risques excessive. Il a invité la Commission à présenter une évaluation en décembre 2017 au plus tard.
Il sest également félicité de ce que la Commission a pris linitiative de comparer les pratiques des États membres relatives à la distribution des dividendes. Il lui a demandé de veiller à ce que la norme IFRS 9 soit conforme à la directive sur le maintien du capital et à la directive comptable.
Assurer un suivi approprié : le Parlement a demandé à la Commission, aux autorités européennes de surveillance, à la BCE, au CERS et à lEFRAG de suivre de près le déploiement de la norme IFRS 9 dans lUnion, de préparer une évaluation des incidences ex post pour juin 2019 au plus tard, de présenter cette évaluation au Parlement européen et de se conformer à ses préconisations.
Pour sa part, lIASB devrait réaliser une analyse des effets de la norme IFRS 9 après sa mise en uvre, afin den cerner les effets indésirables, notamment sur les investissements à long terme.