La commission de l'agriculture et du développement rural a adopté un rapport d'initiative d'Angélique DELAHAYE (PPE, FR) sur les outils de la PAC permettant de réduire la volatilité des prix sur les marchés agricoles.
Les députés ont rappelé que linstabilité et la volatilité des prix ont de tout temps caractérisé les marchés agricoles. La volatilité des prix pénalise l'activité agricole et les filières agroalimentaires ; elle est préjudiciable aux investissements, à la croissance et à l'emploi et peut affecter la sécurité alimentaire.
Conditions et objectifs actuels : l'Union européenne n'a pas de véritable filet de sécurité pour freiner la volatilité des marchés. Notant que les agriculteurs seront de plus en plus exposés à la volatilité des prix, les députés ont plaidé pour ladoption dune politique plus incisive et plus cohérente mettant en uvre des instruments ciblés tant au niveau national quau niveau de lUnion.
À cet égard, ils ont recommandé que les mesures de l'actuel deuxième pilier soient renforcées pour améliorer la compétitivité de l'agriculture européenne et associer étroitement les organisations de producteurs au processus de mise en uvre.
La Commission est invitée à :
Les députés ont souligné limportance de maintenir les aides directes découplées au titre de la PAC actuelle, ainsi que le régime simplifié de paiement à la surface, dans la mesure où elles constituent une compensation pour les services publics et un élément essentiel permettant de garantir le revenu des agriculteurs et de leur offrir un certain degré de stabilité financière.
Organisation des filières et contractualisation : les producteurs primaires étant le maillon faible de la chaîne dapprovisionnement alimentaire, ils devraient pouvoir se regrouper en coopératives, en organisations de producteurs, en associations indépendantes ou en organisations interprofessionnelles.
Les députés ont demandé à la Commission de faciliter la contractualisation en adaptant la politique européenne de concurrence aux besoins spécifiques du secteur agricole en uniformisant la réglementation et les mesures dapplication dans lensemble des États membres.
Le pouvoir de négociation des producteurs dans la chaîne alimentaire devrait être renforcé en se basant sur des contrats standards et collectivement négociés afin de permettre aux agriculteurs de sopposer à des pratiques commerciales injustes, de doper leur compétitivité, daméliorer la stabilité de leurs revenus, de générer une valeur ajoutée et dinvestir dans l'innovation.
La Commission est invitée à :
Soulignant que la volatilité des prix pouvait être également gérée au niveau national, le rapport a invité les États membres à prendre en compte la volatilité des marchés dans leurs règles fiscales en permettant notamment aux agriculteurs de mettre en place des régimes individuels de provisions défiscalisées.
Observatoires des marchés et des prix agricoles : les députés ont estimé que le principal moyen de rendre les marchés agricoles transparents était daccélérer la publication des informations utiles existantes sur les prix et les coûts tout en les rendant plus accessibles à lensemble des parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement, de la production à la distribution, de façon à endiguer la spéculation sur les prix et à réduire leur volatilité.
Le rapport a également :
Outils de prévention et de gestion de crise : les députés ont déclaré que les outils historiques de la PAC en matière de gestion de crise (intervention publique et stockage privé) n'avaient plus d'efficacité suffisante dans une économie mondialisée. Ils ont donc invité la Commission à :
Enfin, le rapport a déploré la faible utilisation de la réserve de crise qui est principalement imputable aux règles budgétaires et à la marge de manuvre dont dispose la Commission pour débloquer les fonds correspondants. Il a donc demandé la constitution dune réserve de crise hors du budget de lUnion, qui puisse servir à financer les outils de gestion des crises.