Le Parlement
européen a adopté par 552 voix pour, 128 contre et 11
abstentions, une résolution sur le livre vert sur les services
financiers de détail.
Les
députés ont salué linitiative du livre vert,
compte tenu de la nécessité dagir de manière
proactive à toutes les étapes du processus
délaboration des politiques, afin de réagir
efficacement aux évolutions de ce marché novateur et
changeant.
Ils ont toutefois
souligné que cette initiative ne pouvait être
couronnée de succès que si elle mettait laccent sur
la création dun marché de lUnion au sein
duquel des consommateurs bien protégés ont des
possibilités égales et accès à des produits
transparents, simples et rentables. Les députés ont
reconnu lavantage de proposer aux clients des produits
simples, sécurisés et standardisés à cet
égard.
La résolution
a insisté sur la nécessité de :
- simplifier la
réglementation pour améliorer la comparabilité
des produits entre les marchés des États membres,
notamment dans le secteur des assurances ;
- surveiller la
transposition et lapplication de la législation
pertinente pour le marché unique dans le secteur des
services financiers de détail ;
- promouvoir
lévolution positive des marchés de services
financiers de détail en créant un environnement
compétitif et en maintenant des conditions de concurrence
égales entre toutes les parties intéressées, y
compris les opérateurs en place et les nouveaux entrants
;
- prendre des
mesures en faveur de lamélioration de la culture
financière de façon à ce que les services
financiers suscitent chez le consommateur une plus grande
confiance, celle-ci restant limitée notamment à
légard des produits financiers à haut risque de
change ;
- dinformer
les consommateurs sur les incidences des nouvelles règles dans
le secteur bancaire, notamment si leurs dépôts ou
investissements sont menacés ;
- didentifier
les avantages et les risques qui découlent de la
numérisation et de veiller à ce que
lutilisation des données personnelles par les
prestataires de services financiers soit strictement limitée
aux éléments nécessaires pour fournir le service
demandé et apporter des avantages aux consommateurs.
Par ailleurs, pour
que le marché unique des services financiers de détail
soit efficace et dynamique, il ne devrait pas y avoir de
différences inutiles ou déloyales entre les États
membres appartenant à la zone euro et ceux ny
appartenant pas. Il sera probablement nécessaire de
renforcer la capacité de lUnion en matière de
collecte et danalyse de données avant de pouvoir
passer à la phase législative.
Priorités
à court terme : le Parlement a souligné que
lapplication de la législation nationale et de
lUnion en matière de finances et de protection des
consommateurs devait être renforcée et quelle
devait être appliquée de manière cohérente et
rigoureuse dans tous les États membres. Les autorités
européennes de surveillance devraient renforcer leurs
activités en ce qui concerne les questions relatives aux
consommateurs et aux investisseurs de détail.
La Commission est
appelée, entre autres, à :
- utiliser de
manière plus proactive, dans le cadre de la mise en uvre
de laccord de Paris, lunion des marchés de
capitaux pour soutenir le marché en pleine expansion de
linvestissement socialement responsable (ISR) en
promouvant les investissements durables ;
- intensifier ses
travaux contre la discrimination fondée sur le lieu de
résidence au sein du marché européen des
services financiers de détail et si nécessaire
compléter les propositions générales visant à
mettre un terme aux blocages géographiques injustifiés
par dautres initiatives législatives spécifiques au
secteur financier ;
- mettre en place un
portail de comparaison de lUnion facile à
utiliser par les consommateurs, couvrant la plus grande partie du
marché des services financiers de détail ;
- présenter une
stratégie cohérente et complète permettant aux
consommateurs de changer plus facilement de compte à
léchelon transfrontalier dans toute lUnion ;
- renforcer les
structures de règlement extrajudiciaire des litiges et
à explorer la possibilité dintroduire un
système européen de recours collectif ;
- promouvoir une
reconnaissance mutuelle et linteropérabilité des
techniques didentification numérique des
consommateurs, sans affecter le niveau de sécurité des
systèmes existants ni leur aptitude à satisfaire aux
exigences du cadre de lutte contre le blanchiment de capitaux de
lUnion ;
- élaborer avec
les États membres un plan visant à établir un
réseau coordonné de guichets uniques à
léchelon national, correspondant aux points de
contact, pour aider les prestataires de services financiers de
détail souhaitant mieux exploiter les possibilités
commerciales transfrontalières ;
- formuler une
proposition sur la création dun «compte
dépargne européen» afin de débloquer
le financement à long terme et de soutenir la transition
écologique en Europe.
Le Parlement a
également appelé à mettre un terme à la
pratique consistant à suspendre lutilisation des
cartes de paiement lorsque leur propriétaire
sinstalle dans un autre État membre.
Considérations à long terme : la Commission est
invitée à :
- étudier la
faisabilité, lopportunité, les coûts et les
avantages quentraînerait la suppression des obstacles
actuels à la prestation transfrontalière de services
financiers, garantissant ainsi la portabilité nationale et
transfrontalière, par exemple en ce qui concerne la
pension de retraite individuelle et les produits dassurance
;
- suivre avec
attention la transposition et la mise en uvre de la directive
sur les crédits hypothécaires et analyser
limpact de cette législation sur le marché des
services financiers de détail ;
- analyser
conjointement avec les États membres la mise en uvre et
limpact des législations européennes sur les
services financiers de détail ainsi que les barrières
juridiques et obstacles persistants aux activités
transfrontières et à lachèvement dun
marché européen des services financiers de détail
;
- analyser les
données nécessaires aux prêteurs pour
évaluer la solvabilité de leurs clients et, en
sappuyant sur cette analyse, introduire des propositions pour
réglementer ledit processus dévaluation ;
- enquêter
sur les pratiques actuelles des sociétés
dinformation financière en matière de collecte,
de traitement et de commercialisation des données des
consommateurs afin de garantir quelles ne portent pas
atteinte aux droits des consommateurs.
Les États
membres devraient pour leur part veiller à ce que les
communications et les ventes numériques relatives aux services
financiers de détail soient disponibles sous des formes
accessibles aux personnes handicapées.