Le Parlement européen a adopté par 567 voix pour, 5 contre et 39 abstentions, une résolution faisant suite à la communication de la Commission visant à proposer un plan d'action de lUnion européenne contre le trafic despèces sauvages.
Un crime international nécessitant une approche coordonnée : les députés ont rappelé que le trafic despèces sauvages constituait un crime international organisé dont la valeur annuelle est estimée à environ 20 milliards EUR par an, le faisant figurer parmi les crimes organisés transfrontières les plus lucratifs au monde. Il existe des liens entre la criminalité liée aux espèces sauvages et dautres formes de criminalité organisée, notamment le blanchiment de capitaux et le financement de groupements terroristes et de milices.
Saluant le plan daction contre le trafic despèces sauvages, le Parlement a demandé à la Commission européenne, aux États membres, au Service européen pour laction extérieure et aux agences européennes Europol et Eurojust de reconnaître que la criminalité liée aux espèces sauvages est une menace grave et croissante et de la combattre avec la plus grande urgence politique.
La résolution a insisté sur la nécessité :
La Commission est invitée à mettre sur pied un bureau spécial du coordinateur de la lutte contre le trafic despèces sauvages, sur le modèle de celui mis en place pour lutter contre la traite des êtres humains.
Prévenir le trafic despèces sauvages et combattre ses causes profondes : les députés ont demandé quune série coordonnée de campagnes de sensibilisation soit organisée par lUnion européenne, les pays tiers, les parties prenantes et la société civile dans le but de réduire la demande liée au commerce illicite de produits issus despèces sauvages. Ils ont demandé à lUnion de combattre la corruption et les lacunes en matière de gouvernance internationale tout au long de la chaîne du trafic.
Les gouvernements des pays fournisseurs devraient :
Renforcer lefficacité de la mise en uvre et de lexécution : les États membres sont appelés à mettre en place des plans daction nationaux contre le trafic et à échanger les informations sur les saisies et arrestations relatives aux crimes contre des espèces sauvages.
Le Parlement a appelé les États membres à :
Renforcer le partenariat mondial : le Parlement a invité la Commission et les États membres à intensifier le dialogue et la coopération avec les pays dorigine, de transit et de destination de la chaîne du trafic despèces sauvages et à leur fournir une assistance technique et économique et un soutien diplomatique. Il a préconisé dinstituer un fonds fiduciaire ou un instrument analogue afin de préserver les zones protégées et de lutter contre le trafic despèces sauvages et le braconnage.
La Commission est invitée à inclure des chapitres contraignants et exécutoires relatifs au développement durable dans tous les accords commerciaux de lUnion, comprenant une référence spécifique visant à mettre fin au commerce illégal despèces sauvages dans tous les secteurs économiques.
LUE en tant que marché de destination et point dorigine et de transit : le Parlement a souligné que la chasse aux trophées avait contribué à un déclin massif de certaines espèces menacées. Il a suggéré :
La résolution a demandé à lUnion européenne de renforcer les instruments de contrôle existants, et notamment les mécanismes de traçabilité. Le secteur des transports devrait jouer un rôle clé, par exemple par la mise en uvre dun système de détection et dalerte précoce. Les partenariats public-privé pourraient aussi jouer un rôle à cet égard.
Enfin, le Parlement a réclamé la mise en place, par les États membres, de contrôles réguliers des négociants et des détenteurs de permis tels que les animaleries, les éleveurs, les centres de recherche et les pépinières, ainsi que de contrôles des activités telles que la mode, lart, la médecine et la restauration, susceptibles dutiliser illégalement des parties de végétaux et danimaux.