Mécanisme de protection civile de l'Union 2014-2020
Le présent rapport de la Commission au Parlement européen et au Conseil concerne les progrès réalisés et les déficits subsistant dans la capacité européenne de réaction durgence.
Contexte du rapport : le rapport rappelle que dans un monde où les risques sont de plus en plus nombreux, lUnion doit être prête à répondre à une multitude de catastrophes potentielles. La capacité européenne de réaction durgence (European Emergency Response Capacity - EERC) a été créée en 2013 dans le cadre du mécanisme de protection civile de lUnion (MPCU) en vue daméliorer le niveau de préparation des systèmes de protection civile au sein de lUnion.
Pour la première fois, les États participant au MPCU peuvent mettre à disposition une série de ressources d'intervention d'urgence en vue dun déploiement immédiat dans le cadre dopérations de lUE. En enregistrant les ressources nationales dans lEERC, les États participants sengagent à ce quelles soient disponibles pour des opérations de réaction de lUE lorsquune demande daide a été formulée par lintermédiaire du Centre de coordination de la réaction durgence de la Commission.
LEERC est lune des principales innovations de la dernière révision de la législation européenne en matière de protection civile. Elle sest traduite par le passage dun système de coordination relativement réactif et ad hoc à une organisation plus prévisible, programmée à lavance et cohérente de la réaction de lUE en cas de catastrophe.
Objectifs du rapport et principales conclusions : le présent rapport fait le point sur les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de capacité de lEERC et évalue limportance des déficits persistants de capacités de réaction. Il ne se limite pas à effectuer une comparaison chiffrée des objectifs et des réalisations, mais il sappuie également sur lexpérience acquise dans le cadre du MPCU au cours des 2 dernières années (2015-2016). Il en ressort quune révision ou une adaptation des objectifs de capacité à moyen terme est nécessaire.
Depuis la mise en place de lEERC, 16 États participants ont engagé 77 ressources (par exemple, des équipes de recherche et de sauvetage, des équipes médicales, des systèmes de purification de leau, etc.), qui sont aujourdhui disponibles pour des opérations de lUnion dans le monde entier. Un grand nombre dobjectifs de lEERC, ou «objectifs de capacité», qui sont énoncés dans la législation de lUE, ont donc été atteints.
Il subsiste toutefois des déficits, ou défaillances, sur le plan des ressources disponibles en ce qui concerne, dune part, les avions destinés à la lutte contre les feux de forêts et, d'autre part, les abris.
La question de savoir si dautres types de ressources sont disponibles en suffisance devrait faire lobjet dune évaluation complémentaire.
Tel est le cas :
- des ressources nécessaires pour les catastrophes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires,
- des grands hôpitaux de campagne et des capacités dévacuation médicale dans le cadre du Corps médical européen,
- des systèmes daéronefs télépilotés et
- des équipes de communication.
Il pourrait également être nécessaire de réviser certains des objectifs de capacité actuels afin de tenir compte de lévolution des évaluations des risques et de lexpérience opérationnelle.
Le rapport souligne par ailleurs quune analyse plus approfondie est nécessaire dans certains domaines pour évaluer sil existe des déficits potentiellement significatifs dans la capacité de lUE à réagir ou si certains objectifs de capacité tels quils sont définis dans la législation en vigueur doivent être revus.
Pour contribuer à garantir la disponibilité suffisante des ressources essentielles, la Commission a publié en 2017 un appel à propositions pour des capacités tampons. Il couvre les capacités de réaction dans les domaines de la lutte contre les feux de forêts au moyen davions, les capacités dabris, les véhicules terrestres sans pilote pour les catastrophes CBRN, les services médicaux durgence, les systèmes daéronefs télépilotés, ainsi que la lutte contre les inondations.
Recommandations : la Commission propose que les États participants remédient de plusieurs manières aux déficits subsistants pour lesquels aucune capacité nest disponible au niveau national, par exemple:
- en formant des consortiums et en élaborant des modules conjoints,
- en recherchant des accords contractuels sur laccès à de telles ressources,
- en encourageant des recherches supplémentaires sur le sujet,
- en recourant aux programmes de renforcement des capacités existants au niveau national et au niveau de lUE, par exemple dans le cadre des Fonds structurels de lUE.
Enfin, lévaluation indique que les objectifs de capacité de lEERC doivent être réexaminés au moins tous les 2 ans, et le 1er réexamen commencera déjà en 2017. Cet exercice pourrait conduire à la définition de nouveaux objectifs de capacité, sur la base dévaluations des risques menées au niveau national, de lexpérience acquise lors de catastrophes récentes, de tendances générales, ainsi que dautres sources dinformation appropriées.