La commission des affaires étrangères a adopté le rapport dinitiative dIvo VAJGL (ADLE, SI) sur le rapport 2016 de la Commission concernant lancienne République yougoslave de Macédoine.
Élections anticipées 2016 : les députés se félicitent du scrutin du 11 décembre 2016, qui sest déroulé globalement de manière démocratique. Ils demandent la formation rapide dun nouveau gouvernement, stable et responsable et mobilisant la coopération de toutes les ethnies du pays afin de maintenir la recommandation favorable sur louverture des négociations dadhésion à lUnion européenne.
Les députés demandent cependant plus de contrôles sur le financement des partis politiques dans le pays.
Réformes en vue de ladhésion : les députés réaffirment leur soutien à louverture de négociations dadhésion, à condition que des progrès tangibles soient accomplis dans lapplication de laccord de Prino entre tous les partis politiques du pays en vue de stabiliser les conflits internes et den assurer la mise en uvre complète, concrète et durable. Ils attendent à cet égard des réformes systémiques prioritaires et invitent le Conseil à aborder la question des négociations dadhésion dès que possible.
Ils soulignent que lapplication de laccord de Prino est indispensable au-delà des élections pour assurer la stabilité politique et la viabilité pour lavenir.
Ils attirent également lattention sur les conséquences négatives que pourraient avoir de nouveaux retards dans le processus dintégration euro-atlantique du pays, sur les plans politique et socioéconomique et en matière de sécurité. Ils demandent en outre à la Commission et au SEAE daccroître la visibilité des projets financés par lUnion européenne dans le pays afin de rapprocher lUnion des citoyens macédoniens.
Même si lUnion européenne doit affronter de nombreux défis (Brexit, migrations, radicalisme, etc.), les députés estiment que le processus délargissement ne doit pas être entravé. Au contraire, il convient dintégrer pleinement les Balkans occidentaux dans les structures de lUnion afin de renforcer et dapprofondir le partenariat pour surmonter les crises internationales actuelles.
Dans ce contexte, les députés réclament de nombreuses mesures pour renforcer ladministration publique, et la rendre plus démocratique, moins politisée, neutre et plus professionnelle.
Dautres mesures sont attendues telles que :
Les députés appellent en outre à des mesures résolues en matière de corruption.
Lutte contre la criminalité, le radicalisme et les discriminations : si les députés saluent les mesures prises en matière de démantèlement de réseaux et itinéraires criminels impliqués dans la traite des êtres humains et le trafic de drogues, ils plaident en faveur de la mise en uvre rapide des mesures de prévention contre la radicalisation. Ils préconisent notamment un suivi permanent des combattants étrangers de retour au pays par les services de sécurité, leur bonne réinsertion dans la société et un échange continu dinformations avec les autorités des États membres de lUnion et des pays voisins.
Lappui des organisations de la société civile est également réclamé dans ce contexte.
Les députés rejettent au passage les discours haineux à lencontre des groupes victimes de discriminations, notamment les personnes LGBTI et les Roms.
De même, ils appellent à des mesures de promotion de légalité des sexes et à la participation des femmes à la vie politique et au monde du travail. Des mesures de prévention et de protection contre la violence domestique sont également réclamées.
Réconciliation interethnique du pays : les députés prient tous les partis politiques et la société civile à promouvoir activement une société pluriethnique, multiculturelle et multiconfessionnelle tolérante. Ils condamnent toute forme dirrédentisme et toute tentative visant à désintégrer différents groupes sociaux dans le pays. Pour les députés, la réconciliation des groupes ethniques et nationaux au sein du pays reste une priorité, y compris lintégration des citoyens didentité bulgare. Des mesures doivent donc être mises en place pour lutter contre les stéréotypes mais aussi pour améliorer la liberté des médias.
Réformes économiques et lutte contre le chômage : les députés demeurent préoccupés par la grave menace que fait peser la situation politique sur léconomie macédonienne. Ils appellent à des mesures en faveur de la croissance et de lemploi notamment des jeunes, des femmes et des personnes handicapées.
Sur le plan environnemental, les députés déplorent la pollution industrielle et la pollution de lair et de leau et réclament lélaboration dune politique et dune stratégie globales de lutte contre le changement climatique dans le pays.
Politique migratoire er accueil des réfugiés : les députés félicitent le pays pour sa coopération et son rôle constructifs et ses efforts considérables face aux épreuves de la crise des migrations, contribuant ainsi grandement à la sécurité et à la stabilité de lUnion européenne. Ils observent que le pays se trouve sur la «route des Balkans occidentaux» et quenviron 600.000 réfugiés et migrants, appartenant notamment à des catégories vulnérables telles que les enfants et les personnes âgées, ont jusquà présent traversé son territoire. Ils invitent dès lors la Commission à poursuivre son action sur les questions liées aux migrations avec tous les pays des Balkans occidentaux, afin de sassurer que les normes et les critères européens et internationaux sont respectés en matière dasile.
Coopération régionale et relations avec la Grèce : les députés estiment que la coopération régionale constitue un élément essentiel du processus dadhésion à lUnion et devrait figurer parmi les priorités du gouvernement. Ils demandent aux autorités macédoniennes de saligner également sur les mesures restrictives prises par lUnion à lencontre de la Russie à la suite de lannexion illégale de la Crimée.
De même, les négociations dun traité damitié et de bon voisinage avec la Bulgarie savèrent essentielles.
Les députés se réjouissent enfin des résultats concrets de linitiative lancée pour instaurer des mesures de confiance avec la Grèce, qui pourraient contribuer à un rapprochement et au resserrement des relations bilatérales et ainsi ouvrir la voie à un règlement acceptable pour les deux parties de la question de la dénomination du pays. Ils invitent une fois de plus avec force la vice-présidente et haute représentante et la Commission à élaborer de nouvelles initiatives pour régler les différends qui subsistent et à uvrer, en coopération avec les deux pays et le représentant spécial des Nations unies, au règlement de cette question en en tenant informé le Parlement européen.