Décharge 2015: 8e, 9e, 10e et 11e Fonds européens de développement (FED)
La commission du contrôle budgétaire a adopté le rapport de Younous OMARJEE (GUE/NGL, FR) concernant la décharge sur lexécution du budget des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement pour lexercice 2015.
La commission parlementaire appelle le Parlement européen à approuver la clôture des comptes des huitième, neuvième, dixième et onzième Fonds européens de développement pour lexercice 2015.
Exécution financière en 2015: le rapport relève quen 2015, les dépenses ont concerné quatre FED, en particulier le huitième pour un montant de 12.480 millions EUR, le neuvième pour un montant de 13.800 millions EUR, le dixième pour un montant de 22.682 millions EUR et le onzième pour un montant de 30.506 millions EUR.
Les députés se félicitent que dans son rapport annuel, la Cour constate que les comptes annuels définitifs donnent une image fidèle de la situation financière des FED au 31 décembre 2015 et que les recettes sous-jacentes aux comptes sont légales et régulières.
Éléments du cadre dassurance: les députés ont salué le passage dune réserve générale à lémission de réserves différenciées, comme le Parlement la demandé dans ses résolutions précédentes sur le FED, à savoir i) une réserve thématique pour les deux domaines à haut risque en suspens, subventions en gestion directe (18% du montant total versé en 2015) et gestion indirecte avec des organisations internationales, et ii) une réserve spécifique pour la facilité de soutien à la paix pour lAfrique.
Ils se sont également félicités quun taux derreur résiduel (TER) ait été enregistré pour la quatrième année consécutive et soit sur le point de devenir un outil essentiel dans la stratégie de contrôle, de suivi et daudit.
La Commission est invitée à i) continuer daffiner lévaluation des risques de sa budgétisation par activité pour continuer à assurer un niveau suffisant dassurance sectorielle; ii) maintenir des normes méthodologiques rigoureuses dans son évaluation du TER, ainsi quà suivre de près les corrections financières et à les faire appliquer par les États membres.
Approche axée sur les résultats: le rapport a préconisé déviter de se concentrer sur le résultat de lexécution budgétaire en tant que seul objectif de gestion. Il a rappelé que le suivi régulier et la cartographie des facteurs de risque élevé (externe, financier et opérationnel) et leur quantification étaient des conditions préalables essentielles pour la bonne gestion financière et la qualité des dépenses. Il a également souligné la nécessité dadapter régulièrement les fonctions de lenvironnement de contrôle et de gestion des risques afin de prendre en compte lémergence de nouvelles formes dinstruments et de facilités daide.
Efficacité de laide: en vue daméliorer lefficacité de laide du FED, les députés ont insisté sur la nécessité i) de mettre en évidence rapport coût-avantages et les résultats obtenus grâce à laide au développement; ii) de veiller à lappropriation par le pays partenaire des résultats en matière de développement; iii) dadapter le mode dexécution des projets aux objectifs poursuivis dans chaque cas et pour chaque projet; iv) de réaliser une évaluation indépendante ex ante qui tienne compte de lincidence sociale et environnementale ainsi que de la valeur ajoutée dans le cas de projets dinfrastructures financés par le FED; v) daugmenter laide en faveur des ressources techniques et administratives et de simplifier les règles dattribution des fonds.
Appui budgétaire: un montant de 1.266.440 EUR sur un total de 5.746.000 EUR en paiements (soit 22%) a été consacré en 2015 à lappui budgétaire. Les députés estiment que si laide budgétaire peut constituer un vecteur essentiel de changement et de solutions aux principaux problèmes de développement, il comporte néanmoins un risque fiduciaire important et ne devrait être octroyé que sil saccompagne de suffisamment de transparence, de traçabilité, de responsabilité et defficacité ainsi que dune volonté avérée de mener de grandes réformes.
Fonds fiduciaires: les députés reconnaissent le bien-fondé du développement des fonds fiduciaires en tant quinstruments de mise en commun de ressources financières provenant de différents acteurs en vue daccroître la flexibilité et daccélérer la réponse de lUnion aux problèmes, crises majeures ou situations durgence à léchelle mondiale. La Commission est invitée à mettre en uvre des mécanismes de contrôle complets pour garantir un contrôle politique, en particulier par le Parlement, en matière de gouvernance, de gestion et de mise en uvre de ces nouveaux instruments dans le cadre de la procédure de décharge.
Le rapport souligne également limportance:
- daméliorer les modèles des cadres de coopération utilisés avec lensemble des organisations internationales afin de garantir un contrôle plus approfondi des coûts de gestion;
- dadapter la gouvernance, la coordination et les responsabilités respectives des parties concernées (services de la Commission, Service européen pour laction extérieure et délégations de lUnion) dans le suivi de la facilité de soutien à la paix pour lAfrique et le compte rendu sur ses projets en cours;
- de mettre en place davantage de synergies entre les politiques internes et horizontales de lUnion et la participation concrète des PTOM et de veiller à ce que les financements profitent de manière juste et équitable à lensemble des PTOM.
Réponse du FED aux enjeux mondiaux urgents: le rapport reconnaît que les fonds du FED contribuent à remédier aux causes profondes de la crise actuelle des réfugiés et des migrants au niveau mondial. Il souligne toutefois que ces fonds ne devraient pas être détournés à des fins telles que les contrôles de sécurité aux frontières et les mesures efficaces de retour. Il invite la Commission à sengager pour créer des synergies entre le budget de lUnion, le FED et la coopération bilatérale, de façon à traiter les questions liées à la prévention des crises migratoires.
En ce qui concerne la contribution de la BEI, les députés ont pris acte du fait quen 2015, 936 millions EUR ont été alloués aux pays ACP et aux PTOM dans le cadre de projets mis en uvre dans quinze pays et six groupements régionaux. Ils se sont félicités des efforts accomplis par la BEI pour contribuer à une réponse de lUnion aux enjeux internationaux majeurs. Ils ont invité la BEI à insister sur leffet à long terme des investissements et leur contribution au développement durable dans tous les aspects économiques, sociaux et environnementaux, et à y accorder la priorité absolue.
Les députés estiment enfin que dans laccord de laprès-Cotonou, il conviendrait de veiller à une plus grande cohérence entre les objectifs de développement et lensemble des politiques extérieures de lUnion. Des éléments tels que la lutte contre les inégalités et les actions en faveur du développement durable devraient en constituer un élément central.
Les députés recommandent que laccord de laprès-Cotonou : i) aille au-delà des questions économiques et promeuve un dialogue politique efficace; ii) favorise lautonomisation et la participation des communautés locales et de la société civile en général, notamment à travers la mise en place de partenariats locaux; iii) reconnaisse les effets du changement climatique et soit davantage axé sur le développement durable des pays bénéficiaires et, en particulier, sur la question de lautosuffisance énergétique.