Le présent document constitue le 3ème rapport annuel de la Commission au Parlement européen et au Conseil sur lapplication de la partie IV de laccord établissant une association entre lUnion européenne et ses États membres, dune part, et lAmérique centrale, dautre part (2016).
Il répond à lobligation prévue à larticle 13 du règlement (UE) nº 20/2013 du Parlement européen et du Conseil portant mise en uvre de la clause de sauvegarde bilatérale et du mécanisme de stabilisation pour les bananes prévus par laccord.
Evolution globale des échanges commerciaux : sur base des statistiques présentées par le Secrétariat pour lintégration économique de lAmérique centrale (SIECA), les flux commerciaux entre les pays dAmérique centrale et le reste du monde ont diminué de 6% entre 2014 et 2015. En revanche, les échanges commerciaux entre lUE et le reste du monde ont augmenté de 3,6% au cours de la même période (données dEurostat).
Dans ce contexte plus large, le commerce bilatéral entre lUE et lAmérique centrale a relativement bien résisté: le total des flux commerciaux entre les deux régions na que légèrement diminué (de 0,7%) pour atteindre 10,5 milliards EUR. La balance commerciale de lUE avec lAmérique centrale présentait un solde positif de 162 millions EUR en 2015 (après avoir affiché un déficit de 853 millions EUR lannée précédente).
Lannée 2015 a été marquée par une augmentation globale de 22% des exportations de lUE vers lAmérique centrale tandis que les importations de lUE en provenance dAmérique centrale ont diminué de 16,8% en valeur. Cependant, dans lensemble, des tendances positives sont à noter dans les flux commerciaux entre lUE et chaque pays dAmérique centrale, à lexception du Costa Rica, avec lequel les échanges ont diminué, en raison de la quasi-disparition des exportations déquipements de bureau et de télécommunications réalisées par une grande multinationale informatique établie dans le pays.
Dans lensemble, au cours de cette 3ème année de mise en uvre de laccord, les exportations et importations de lUE à destination et en provenance de chacun des 6 pays de la région ont augmenté de plus de 20% pour 8 des 12 combinaisons dimportations/exportations possibles. Cette évolution apparaît également dans le total des flux commerciaux, qui ont augmenté de plus de 20% pour 4 des 6 pays (et de plus de 10% pour le 5ème). Le Costa Rica demeure lexception en 2016 pour des raisons endogènes spécifiques qui ne devraient pas persister dans les années à venir.
Les principaux secteurs auxquels appartenaient les importations en provenance dAmérique centrale en 2015 étaient les suivants:
Les principaux secteurs dexportation de lUE vers la région étaient les suivants:
Les principales destinations des exportations de lUE vers lAmérique centrale en 2015 étaient le Costa Rica (25%), suivi du Panama et du Guatemala (24% et 22% respectivement). Les produits les plus exportés en 2015 étaient les produits pharmaceutiques (11% des exportations de lUE), suivis par les véhicules à moteur (7%) et les ouvrages en acier (5%).
A noter encore la hausse des exportations de café, dont les importations vers lUE ont enregistré une hausse de 33% (de 702 millions EUR à 935 millions EUR). La région a été en mesure de surmonter les pertes causées par lépidémie de rouille du caféier, qui a eu des répercussions considérables sur la production et les exportations de café en 2014.
Principales conclusions : quelque 3 ans après lentrée en vigueur de laccord, le processus de mise en uvre progresse à un rythme régulier et le cadre institutionnel prévu fonctionne bien.
Malgré des tendances globales négatives dans lenvironnement commercial de lAmérique centrale, les échanges commerciaux entre lUE et cette région ont affiché un relatif dynamisme.
La délocalisation dun exportateur dAmérique centrale qui occupait une place importante au niveau régional (dans le secteur des composants informatiques) a continué, comme en 2014, à se faire lourdement ressentir. En revanche, le reste des exportations de lAmérique centrale à destination de lUE a augmenté en moyenne de 13,8% en 2015, notamment grâce à la reprise des exportations de café, qui ont progressé de 34% par rapport à lannée précédente.
Les exportations de lUE vers lAmérique centrale ont connu une croissance analogue, affichant une hausse de 22% en 2015.
Malgré cette solide croissance, lutilisation des préférences existantes demeure relativement faible dans le cas des exportations de lUE à destination de lAmérique centrale. Elle est toutefois nettement plus élevée pour les importations de lUE en provenance de cette région. Il est possible que des efforts de communication supplémentaires dans lUE soient nécessaires pour mieux faire connaître les avantages que laccord apporte aux exportateurs de lUE. La Commission continue de mener des actions visant à sensibiliser les opérateurs économiques aux possibilités offertes par laccord. Des initiatives émanant des États membres seraient également pertinentes.
Étant donné que les contingents tarifaires restent largement sous-utilisés, les opérateurs économiques ont tout le loisir de développer davantage les relations commerciales.
En ce qui concerne le mécanisme de stabilisation pour les bananes, les importations totales en provenance dAmérique centrale sont restées globalement stables, bien en-dessous du niveau de déclenchement cumulé. Bien que les importations de bananes en provenance du Guatemala aient dépassé le seuil de déclenchement, il na pas été jugé nécessaire denvisager une suspension des droits de douane préférentiels, car ces importations nont pas été considérées comme étant de nature à déstabiliser le marché de lUE.
En ce qui concerne le commerce de services, les flux entre les deux régions ont légèrement baissé en 2014, passant à 5,9 milliards EUR. Le Panama, le Costa Rica et le Guatemala demeurent les plus importants partenaires commerciaux de la région.
LUE aura pour priorité de continuer à maintenir et à renforcer la coopération positive avec lAmérique centrale afin datteindre lobjectif commun dassurer une bonne mise en uvre de laccord par tous les acteurs concernés.
Gouvernance et prochaines échéances : le bon fonctionnement des organes prévus par laccord est indispensable à sa bonne mise en uvre. Ils constituent les instances au sein desquelles des discussions peuvent être entamées et des solutions acceptables pour toutes les parties peuvent être trouvées en ce qui concerne des questions allant du respect des engagements pris en vertu des différents titres de laccord (tels que le commerce et le développement durable ou les marchés publics) aux problèmes daccès au marché et, dune manière générale, ils permettent de régler les problèmes de mise en uvre dans un cadre structuré et selon des modalités convenues mutuellement.
À cet égard, plus récemment, les efforts ont porté sur la coopération en matière de droit du travail et de normes environnementales, et, plus largement, sur la participation de la société civile, le dialogue social, léconomie circulaire et les chaînes de valeur, des thèmes qui sinscrivent dans le cadre de la politique commerciale actuelle de lUE (en particulier, à tout ce qui a trait à la Responsabilité sociétale dentreprise).
La Commission continuera de prendre part au processus de mise en uvre avec lAmérique centrale et à traiter tout sujet de préoccupation lié à lapplication de laccord soulevé par les entreprises, les citoyens ou dautres parties prenantes.