Le Parlement européen a adopté par 516 voix pour, 133 contre et 50 abstentions, une résolution sur les négociations avec le Royaume-Uni après la notification de son intention de se retirer de lUnion européenne.
Le texte adopté en plénière avait été déposée en tant que résolution commune par les groupes PPE, S&D, ALDE, GUE/NGL, Verts/ALE et la commission des affaires constitutionnelles.
Le Parlement a pris acte de la notification du gouvernement du Royaume-Uni au Conseil européen qui officialise la décision du Royaume-Uni de se retirer de lUnion européenne. Il a demandé que les négociations entre lUnion européenne et le Royaume-Uni commencent rapidement afin que laccord de retrait entre en vigueur avant les élections au Parlement européen de mai 2019. Il a rappelé que laccord ne pourra être conclu quavec lapprobation du Parlement européen.
Accord de retrait: le Parlement a insisté sur la nécessité dassurer un traitement équitable des citoyens de lUE-27 vivant au Royaume-Uni et des citoyens britanniques résidant dans lUE. Il a demandé que le statut et les droits de ces citoyens soient soumis aux principes de réciprocité et de non-discrimination.
Par ailleurs la liquidation des obligations financières du Royaume-Uni devrait inclure tous les passifs légaux découlant de ses engagements restant à liquider et tous les coûts financiers résultant directement de son retrait.
Laccord devrait également aborder des aspects tels que: les frontières extérieures de lUE; la clarification du statut des engagements internationaux pris par le Royaume-Uni en tant que membre de lUE; la sécurité juridique pour les entités juridiques, y compris les sociétés; la désignation de la Cour de justice de lUE en tant quautorité compétente pour linterprétation et lapplication de laccord de retrait.
Les députés ont insisté sur limportance datténuer les effets du retrait du Royaume-Uni en ce qui concerne la frontière entre lIrlande et lIrlande du Nord et de garantir la continuité et la stabilité du processus de paix en Irlande du Nord.
Avenir des relations entre lUnion européenne et le Royaume-Uni: selon le Parlement, les relations futures devraient être équilibrées et couvrir des domaines dintérêt commun tout en respectant lintégrité de lordre juridique de lUnion et les valeurs et principes fondamentaux de lUnion. Les négociations ne devraient déboucher sur aucun compromis entre la sécurité intérieure et extérieure et les futures relations économiques.
Tout accord futur devrait être subordonné au respect par le Royaume-Uni de la législation et des politiques de lUnion, notamment dans les domaines de lenvironnement, du changement climatique, de la lutte contre la fraude et lévasion fiscales, de la concurrence loyale, du commerce et des droits sociaux, en particulier les mesures de protection contre le dumping social.
De plus, le futur accord ne devrait contenir aucune disposition octroyant aux entreprises établies au Royaume-Uni un accès préférentiel au marché intérieur ou à lunion douanière. Après son retrait, le Royaume-Uni relèverait du régime des pays tiers prévu par la législation de lUnion.
Principes généraux des négociations: les députés ont demandé que les négociations soient menées de bonne foi et dans la transparence afin d'assurer une sortie ordonnée.
Le Royaume-Uni devrait continuer à bénéficier de ses droits en tant que membre de l'Union jusqu'à lentrée en vigueur de laccord de retrait. Dans le même temps, il resterait lié par ses obligations juridiques, financières et budgétaires jusquà la date de son retrait et au-delà.
Les députés ont estimé que le Royaume-Uni violerait le droit de lUnion sil engageait, avant son retrait, des négociations en vue de conclure déventuels accords commerciaux avec des pays tiers. Ils ont également prévenu que tout accord bilatéral nayant pas été approuvé par lUE-27 entre un ou plusieurs des autres États membres et le Royaume-Uni dans des domaines où lUnion européenne est compétente, sur des points entrant dans le champ dapplication de laccord serait contraire aux traités.
Les députés ont réaffirmé que ladhésion au marché intérieur et à lunion douanière impliquait daccepter les quatre libertés et la juridiction de la Cour de justice de lUnion européenne. Tout en déplorant la décision du Royaume-Uni de ne pas participer au marché intérieur, à lEspace économique européen ou à lunion douanière, ils ont confirmé le principe selon lequel un État se retirant de lUnion ne pouvait bénéficier des mêmes avantages que ceux dont jouissent les États membres de lUnion.
La résolution a enfin précisé que des discussions sur des dispositions transitoires ne pourront commencer quune fois que des progrès substantiels auront été réalisés dans les négociations sur laccord de retrait. Ces dispositions ne pourront pas durer plus de trois ans, tandis quun accord sur un partenariat futur ne pourra être conclu quaprès le retrait du Royaume-Uni de lUE.