Passage au numérique des entreprises européennes
La commission de lindustrie, de la recherche et de lénergie a adopté un rapport dinitiative de Reinhard BÜTIKOFER (Verts/ALE, DE) sur le passage au numérique des entreprises européennes faisant suite à la communication de la Commission sur ce sujet.
Développer une stratégie intégrée de lUnion: les députés se félicitent de la communication de la Commission et sont convaincus quune stratégie de passage au numérique de lindustrie contribuerait à relever les défis économiques et sociétaux les plus urgents auxquels lEurope est confrontée. Une telle stratégie permettrait notamment de:
- renforcer la dynamique économique, la cohésion sociale et territoriale;
- favoriser la création demplois et la relocalisation en contribuant à offrir aux consommateurs davantage dopportunités et dinformations;
- renforcer la cohésion européenne au moyen dune politique européenne dinvestissements fiable et ambitieuse;
- soutenir les objectifs de lEurope dans le cadre de la politique environnementale en réduisant les émissions et la consommation dénergie;
- renforcer linnovation économique, politique et sociale au moyen des principes douverture et daccessibilité des données et informations à caractère public et privé.
Le rapport préconise de mettre en place un environnement concurrentiel pour les entreprises qui soit favorable aux investissements privés et de développer une infrastructure numérique européenne de pointe ainsi quune structure de coordination au niveau de lUnion pour le passage au numérique des entreprises.
Le passage au numérique dans les États membres, régions et secteurs qui accusent un retard et parmi les personnes touchées par la fracture numérique devrait être accéléré.
Une telle stratégie permettrait également de relever les défis les plus urgents dans les secteurs des transports et du tourisme. La Commission et les États membres sont invités à garantir une connectivité ininterrompue et de haute qualité pour les principales voies et plateformes de transport dici à 2025 et à mettre en place une couverture totale de lensemble du territoire de lUnion.
Définition des conditions-cadres appropriées (infrastructures, investissement, innovation): les députés estiment quun passage au numérique du secteur industriel nécessite des conditions favorables qui englobent une infrastructure de pointe à l'épreuve du temps, la recherche et le développement, un environnement favorable à linvestissement, mais également un cadre législatif propice à linnovation.
Le rapport insiste sur la nécessité:
- de développer les investissements publics et privés dans la connectivité à haut débit, par exemple au moyen de la 5G, de la fibre optique et de linfrastructure de la navigation et des communications par satellite;
- dharmoniser lallocation des plages de fréquences afin de stimuler la demande de connectivité et daméliorer la prévisibilité de lenvironnement dinvestissement dans les réseaux;
- de jouer un rôle chef de file dans des domaines tels que la 5G, les calculateurs à haute performance, lintelligence artificielle, linformatique en nuage, lanalyse de gros volumes de données, linternet des objets et la robotique.
Une attention particulière devrait être accordée aux problèmes spécifiques auxquels sont confrontées les PME. De plus, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) devrait être mieux utilisé.
Garantir la sécurité du passage au numérique des entreprises: le rapport insiste sur la nécessité:
- de veiller à la protection des technologies et des savoir-faire européens sensibles: les députés soulignent à cet égard les risques inhérents aux investissements étrangers directs (IED) reposant sur des politiques nationales et industrielles stratégiques, notamment ceux concernant des entreprises nationalisées au moyen de fusions et dacquisitions; un accès égal au marché des investissements devrait être mis en uvre par la définition de règles mondiales;
- dadopter une approche européenne commune en matière de cybersécurité, notamment en vue de faire progresser la cybersécurité pour linternet des objets;
- de renforcer le rôle que les organismes publics visés dans la directive sur la sécurité des réseaux et des systèmes dinformation (directive SRI) jouent dans linstauration de la confiance dans les futures technologies;
- dinstaurer un cadre garantissant le libre flux des données tout en protégeant la souveraineté des données;
- de définir des règles claires en matière de gestion des données dans le cadre des relations contractuelles conclues entre entreprises;
- détablir une stratégie de normalisation, notamment linteropérabilité dans le secteur du numérique: les députés ont plaidé pour une approche coordonnée à léchelle de lUnion, par lintermédiaire des organisations européennes de normalisation CEN, Cenelec et ETSI, en lien avec les forums et consortiums internationaux.
La dimension sociale (compétences, éducation et innovation sociale): face à la fracture numérique, les députés estiment quune stratégie pour le passage au numérique des entreprises devrait avoir une solide dimension sociale, incluant le droit à la formation et linstauration dune garantie des compétences, la promotion de la formation tout au long de la vie, ainsi que lintégration des compétences numériques dans les programmes déducation nationaux. Les employeurs devraient avoir recours au Fonds social européen aux fins de cette formation.
Tous les États membres devraient développer des stratégies nationales en matière de compétences numériques qui soient exhaustives et ciblées.
Le rapport insiste enfin sur limportance dinvestir dans le passage au numérique de la formation professionnelle et du secteur de lartisanat. Les compétences numériques devraient également être combinées aux compétences techniques et à la promotion de lenseignement des sciences, de la technologie, de lingénierie et des mathématiques.