Le Parlement a adopté par 545 voix pour, 25 contre et 90 abstentions, une résolution sur le rapport annuel 2014 sur la subsidiarité et la proportionnalité.
Le rapport annuel 2014 sur la subsidiarité et la proportionnalité montre que la Commission a reçu 21 avis motivés des parlements nationaux concernant 15 propositions, ce qui a représenté une nette baisse par rapport au nombre davis motivés reçus au cours de lannée précédente. Cette baisse pourrait être due à la diminution du nombre des propositions législatives présentées par la Commission. Aucune procédure de «carton jaune» ou de «carton orange» na été activée en 2014.
Respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité: le Parlement a salué le souci de respecter ces deux principes comme faisant partie intégrante du processus délaboration des politiques de lUnion européenne. Il a insisté sur le rôle considérable que les parlements nationaux ont à jouer en sassurant que les décisions soient prises à léchelon le plus efficace et le plus près possible des citoyens. Constatant que la majorité des avis motivés émis sont le fait dun petit nombre de parlements nationaux, les députés ont encouragé les autres parlements à participer davantage au débat européen.
Le Parlement a invité la Commission à améliorer ses exposés des motifs en fournissant une analyse détaillée de ses propositions en vue daider les parlements nationaux à examiner plus efficacement ces propositions. Il a également souligné limportance des analyses dimpact en tant quinstrument de soutien au processus décisionnel, notant à cet égard quenviron 32% des analyses dimpact examinées en 2014 contenaient une analyse insuffisante des principes de subsidiarité ou de proportionnalité.
Extension de la portée des avis motivés: en 2014, trois chambres nationales (le Folketing danoise, la Tweede Kamer néerlandaise et la Chambre des lords britannique) ont suggéré détendre la portée actuelle des avis motivés pour inclure aussi le principe de proportionnalité. Les députés ont estimé que la faisabilité de ces propositions exigeait une évaluation minutieuse ainsi quune révision des traités et des protocoles concernés.
Le Parlement a également pris acte de la demande formulée par quelques parlements nationaux en vue détendre la période de huit semaines dont ils disposent pour émettre un avis motivé. La durée dune telle période devrait respecter un juste équilibre entre le droit des parlements nationaux à formuler des objections pour des raisons liées à la subsidiarité, dune part, et lefficacité dont lUnion devrait faire preuve dans ses réponses aux demandes de ses citoyens, dautre part. Si les États membres convenaient de prolonger la période dont disposent les parlements nationaux pour émettre un avis motivé, il conviendrait de lincorporer dans une prochaine révision du traité.
Carton vert: les députés sont davis que ladoption dun mécanisme du «carton vert», qui donnerait aux parlements nationaux la possibilité de soumettre une initiative législative à lexamen de la Commission, devrait être envisagée. Ils ont suggéré de réfléchir au nombre de parlements nationaux quil faudrait pour déclencher cette procédure, ainsi quà la portée de celle-ci. Lintroduction dun tel mécanisme ne devrait pas fragiliser les institutions de lUnion ni la procédure législative ordinaire.
Proportionnalité: la Commission a été invitée à effectuer systématiquement, pour chaque proposition législative, une évaluation poussée de la proportionnalité, qui devrait comporter i) une analyse des différentes options législatives dont la Commission dispose et ii) une explication des incidences économiques, sociales et environnementales attendues de loption choisie, ainsi que de ses effets possibles sur la compétitivité et sur les PME.
Renforcer la coopération: le Parlement a incité les autres parlements nationaux à partager leur point de vue sur le rôle que les parlements nationaux devraient jouer dans le processus décisionnel à léchelle de lUnion.
Les députés ont recommandé i) de soutenir les parlements nationaux et régionaux au moyen de dispositifs déchange dinformations, tels quune plateforme informatique accessible aux citoyens européens ; ii) dencourager le recours à la coopération interparlementaire en vue de renforcer le rôle des parlements nationaux dans le processus législatif de lUnion et iii) de promouvoir davantage le recours à la plateforme déchange interparlementaire de lUnion (IPEX), qui facilite léchange dinformations.