Résolution sur le transport routier dans l’Union européenne
Le Parlement européen a adopté une résolution sur le transport routier dans lUnion européenne, déposée par la commission des transports et du tourisme.
Rappelant que le secteur du transport routier dans lUnion représente 5 millions demplois directs et contribue pour près de 2% au PIB de lUnion, les députés ont appelé la Commission à présenter durgence des propositions législatives concernant le marché du transport de marchandises par route dans le but de relever les défis auxquels ce secteur est confronté.
Améliorer la compétitivité et linnovation dans le secteur routier: le Parlement a estimé que les initiatives dans le domaine routier devraient donner limpulsion nécessaire pour parvenir à un secteur routier européen plus durable, plus sûr, plus innovant et plus compétitif, et développer les infrastructures routières européennes. Ces initiatives devraient:
- favoriser le développement technologique des véhicules;
- promouvoir les carburants de substitution;
- renforcer linteropérabilité des systèmes et des modes de transport;
- et garantir laccès des PME du secteur des transports au marché.
En élaborant ses initiatives dans le domaine routier, la Commission devrait tenir compte de la résolution du Parlement du 9 septembre 2015 sur la mise en uvre du livre blanc de 2011 sur les transports et de sa résolution du 14 septembre 2016 sur le dumping social dans lUnion européenne.
Les députés ont invité la Commission à:
- développer des infrastructures de communication entre véhicules et entre véhicules et infrastructures afin daméliorer la sécurité routière;
- renforcer lharmonisation dans le domaine du transport de passagers et de marchandises, en particulier pour les systèmes de péage électroniques dans lUnion.
Faciliter la mobilité transfrontalière sur les routes: le Parlement a invité les États membres à mettre en uvre de manière plus approfondie les règles pertinentes de lUnion et la Commission à suivre de plus près cette mise en uvre.
Les États membres devraient renforcer les contrôles, en particulier en ce qui concerne le respect des temps de conduite et de repos et des règles de cabotage, et recourir à des sanctions effectives, proportionnées et dissuasives.
Les députés ont demandé à la Commission:
- daccélérer lutilisation obligatoire de dispositifs numériques embarqués tels que les tachygraphes intelligents afin daméliorer le contrôle du respect des règles de lUnion;
- dharmoniser les règles en vigueur pour les équipements de sécurité obligatoires dans les véhicules légers et les poids lourds (ex : triangles de signalisation, gilets réfléchissants, lampes de rechange ou les éthylotests);
- dexaminer les possibilités de réduction des charges administratives et financières quimposent les différentes législations nationales en vue de faciliter la libre prestation de services de transport dans lensemble de lUnion;
- de proposer une révision de la directive relative au service européen de télépéage (SET), qui devrait intégrer un élément de coût externe fondé sur le principe du pollueur-payeur et être pleinement interopérable.
Le Parlement sest prononcé pour la mise en uvre dans lUnion dun système de tarification routière cohérent, équitable, transparent, non discriminatoire et non bureaucratique, proportionné à lutilisation de la route et aux coûts externes générés par les camions, les autobus et les voitures (les principes de lutilisateur-payeur et du pollueur-payeur).
Améliorer les conditions sociales et les règles de sécurité: le Parlement a fait part de son inquiétude au sujet des pratiques commerciales problématiques du point de vue social qui présentent également un risque pour la sécurité routière, principalement liées aux règles de cabotage et aux sociétés écran.
Les députés ont insisté, entre autres, sur la nécessité:
- de réexaminer les conditions nécessaires à lexercice du droit détablissement afin déliminer les sociétés écran du secteur du transport routier;
- de veiller à ce que les investissements dans des infrastructures routières prévoient daméliorer les équipements mis à la disposition des conducteurs en vue de résoudre le problème de la fatigue des conducteurs;
- de lutter contre les pratiques frauduleuses et abusives sagissant des règles relatives au cabotage et de celles régissant laccès à la profession de transporteur par route;
- de clarifier lapplication des dispositions de la directive sur le détachement des travailleurs dans le secteur du transport routier;
- de sintéresser à la qualité du travail dans le secteur du transport routier, plus particulièrement en ce qui concerne la formation, la certification, les conditions de travail et lévolution de carrière;
- de créer un fichier opérateur électronique intégré pour lensemble des opérateurs titulaires de la licence communautaire;
- détablir un plan pour le développement daires de repos, dinstallations sanitaires et dhôtels de transit qui garantissent la sécurité et la sûreté des usagers.
Promouvoir le transport routier à faibles émissions: le Parlement a plaidé pour ladoption de cadres stratégiques nationaux qui favorisent une adoption plus large des véhicules qui utilisent les carburants de substitution (par exemple les véhicules électriques, hybrides, à hydrogène ou à gaz naturel comprimé) et le déploiement rapide des infrastructures nécessaires pour le ravitaillement ou le rechargement.
Les députés ont invité la Commission à:
- présenter des propositions ambitieuses de normes démissions de CO2 pour les camions et les autobus afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur routier;
- accélérer la transition depuis les véhicules routiers traditionnels qui fonctionnent aux énergies fossiles vers des véhicules durables propulsés par lénergie électrique, tels que ceux qui utilisent des piles à hydrogène;
- encourager le développement et lutilisation des systèmes de transport intelligent et à soutenir les innovations.