Résolution sur le camp de réfugiés de Dadaab
Le Parlement européen a adopté par 489 voix pour, 31 voix contre et 67 abstentions, une résolution sur le camp de réfugiés de Dadaab (Kenya).
Le texte adopté en Plénière avait été présenté en tant que résolution commune par les groupes PPE, S&D, ECR, ALDE, Verts/ALE et EFDD.
Les députés rappellent que le complexe de réfugiés de Dadaab a été créé en 1991 en tant que solution temporaire pour les personnes qui cherchent refuge et fuient la persécution, la violence et linstabilité dans la région dAfrique orientale, et notamment celles qui fuient la guerre civile en Somalie. Ce complexe comprend aujourdhui 5 camps de différents peuples et couvre une superficie de 50 kilomètres carrés. Les députés rappellent par ailleurs que ce complexe était destiné à accueillir environ 90.000 personnes, quil en compte actuellement, selon les estimations des Nations unies, environ 260.000, dont 95% sont originaires de Somalie et 60% ont moins de 18 ans.
Les députés rappellent par ailleurs que le Kenya accueille actuellement quelque 500.000 réfugiés, dont le nombre continue daugmenter en raison de linsécurité croissante dans la région, notamment au Soudan du Sud. Ils précisent également quoutre la crise des réfugiés qui perdure dans la région, lAfrique de lEst connaît une sécheresse grave, entraînant un risque de famine aggravée dans des régions comme le Soudan du Sud, où 1 million de personnes sont déjà menacées.
Dans ce contexte, les députés saluent laction du Kenya pour les réfugiés mais soulignent que la situation actuelle ne peut plus durer et quil est nécessaire que les gouvernements de la région et la communauté internationale dans son ensemble, UE comprise, se mobilisent de manière efficace et coordonnée pour trouver une solution viable à la question des réfugiés somaliens.
Les députés appellent spécifiquement les États membres de lUnion à sengager davantage dans la réinstallation des réfugiés de Dadaab et à considérer le développement à long terme comme étant lobjectif principal dans la région. Ils demandent que lUE joue un rôle de médiateur, afin de contribuer à résoudre les problèmes économique, politique, environnemental et sécuritaire qui sont les causes profondes de la radicalisation et du terrorisme, et la source de la crise des réfugiés.
Les députés saluent ladoption du plan daction mondial et régional de Nairobi, qui prévoit une fermeture progressive des camps pour permettre aux réfugiés daccéder à lemploi et aux services dans leur pays daccueil mais soulignent quen ce qui concerne la Somalie, il convient de favoriser des retours volontaires.
Fonds fiduciaire durgence pour lAfrique : tout en soutenant lavènement de ce Fonds qui vise à éradiquer les causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements internes dans la région dAfrique de lEst, les députés indiquent quil faut utiliser ce Fonds pour aider au retour de personnes du camp de Dadaab en accordant la priorité, non seulement au développement économique, mais encore à des projets portés par les communautés locales dans la région. Ces projets doivent en particulier viser à améliorer la qualité, léquité et le caractère universel de laccès aux services de base et à la formation pour le développement des compétences locales et à répondre aux besoins des communautés vulnérables, y compris des minorités.
Ce Fonds devrait en outre accorder une plus grande priorité à la promotion du développement durable dans la région, par exemple pour pomper de leau fraîche.
Sécurité alimentaire et relocalisation : les députés demandent à lUnion et aux partenaires internationaux dassurer la sécurité alimentaire en Somalie afin déviter la famine imminente. Ils demandent en outre à lUnion de veiller à ce que, dans le cadre des programmes de relocalisation dans la région, une attention particulière soit accordée aux catégories de population vulnérables.
Les députés soulignent par ailleurs la nécessité de renforcer la résilience et de dynamiser le développement des communautés daccueil concernées dans la grande région de Dadaab au Kenya, en veillant à ce que le démantèlement progressif du complexe et des services publics fournis dans la ville ne prive pas ces communautés de leurs moyens de subsistance. Il faut notamment penser à plus long terme et à prendre en compte les besoins spécifiques de cette région fragile.
Réduction des aides américaines aux agences internationales : les députés déplorent la décision du gouvernement des États-Unis de réduire de 640 millions de dollars la contribution du pays aux agences des Nations unies et affirment que les contributions volontaires de lUnion aux fonds et agences des Nations unies, qui représentent la moitié de leur budget total, sont essentielles pour préserver la paix et la sécurité dans le monde.