Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
Le Parlement européen a adopté par 489 voix pour, 114 contre et 69 abstentions, une résolution sur la proposition de décision du Conseil portant conclusion, par lUnion européenne, de la convention du Conseil de lEurope sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence domestique.
Les députés ont rappelé que la violence fondée sur le genre devait être traitée comme une question sérieuse et urgente étant donné quelle concerne plus de 250 millions de femmes et de filles rien que dans lUnion.
Certains groupes de femmes, tels que les migrantes, les réfugiées, les femmes handicapées, les femmes LBTI et les femmes roms sont exposées à un risque de discriminations multiples et sont donc encore plus vulnérables face à la violence.
Condamnant toute forme de violence à légard des femmes, le Parlement a salué la signature de ladhésion de lUnion à la convention dIstanbul le 13 juin 2017. Il a demandé à la présidence estonienne daccélérer la ratification par lUnion de la convention, premier instrument global juridiquement contraignant au niveau international sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence fondée sur le genre, notamment la violence domestique.
Les députés ont souligné que ladhésion de lUnion à la convention garantira la mise en place dun cadre juridique et cohérent en Europe pour prévenir et combattre la violence à légard des femmes et pour protéger et soutenir les victimes dans le cadre des politiques internes et externes de lUnion.
Le Parlement a invité le Conseil, la Commission et les États membres à tenir compte dune série de recommandations parmi lesquelles:
- ouvrir un dialogue avec le Conseil et les États membres, en coopération avec le Conseil de lEurope, afin de lever les réserves, les objections et les inquiétudes que certains États membres ont exprimées à légard de la convention;
- tenir le Parlement pleinement informé à toutes les étapes des négociations et veiller à ce que ce dernier soit associé au processus de suivi de la mise en uvre de la convention;
- veiller à ce que les États membres assurent lapplication correcte de la convention et consacrent suffisamment de moyens à la prévention et à la lutte contre la violence à légard des femmes;
- élaborer une stratégie globale de lUnion sur la lutte contre la violence à légard des femmes et la violence fondée sur le genre;
- désigner un coordinateur de lUnion chargé de représenter lUnion auprès du comité des parties du Conseil de lEurope une fois que la convention dIstanbul aura été ratifiée;
- élaborer des lignes directrices pratiques et des stratégies pour lapplication de la convention;
- prendre les mesures nécessaires conformément aux articles 60 et 61 de la convention en matière de migration et dasile, compte tenu du fait que les femmes migrantes et demandeuses dasile ont le droit de vivre à labri de la violence.
La Commission a par ailleurs été invitée à:
- présenter un acte juridique destiné à soutenir les États membres dans leurs actions de prévention et délimination de toutes les formes de violence à légard des femmes;
- proposer une refonte de la décision-cadre du Conseil actuellement en vigueur sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal, afin dy inclure le sexisme et lincitation à la haine pour des motifs liés à lorientation sexuelle.
Enfin, le Parlement a demandé la création dun observatoire européen de la violence fondée sur le genre.