Le Parlement européen a adopté une résolution sur les cas des dirigeants tatars de Crimée Akhtem Chiygoz et Ilmi Umerov ainsi que du journaliste Mykola Semena.
Le texte adopté en plénière avait été déposé en tant que résolution commune par les groupes PPE, S&D, ECR, ALDE et Verts/ALE.
Le Parlement a réprouvé la condamnation dIlmi Umerov, dirigeant tatar de Crimée et vice-président du Mejlis, dAkhtem Chiygoz, vice-président du Mejlis, et du journaliste Mykola Semena. Il a également condamné les lourdes peines infligées aux dirigeants de la communauté tatare de Crimée et à dautres opposants à lannexion russe à la suite dune parodie de justice et de chefs dinculpation discutables.
Préoccupés par les informations faisant état de traitements psychiatriques administrés à des fins de punition, les députés ont invité le SEAE et la délégation de lUnion en Russie à suivre les procès en cours et à prêter attention au traitement réservé aux personnes détenues.
Le Parlement a déclaré que lannexion de la Crimée par la Russie était illégale et constituait une violation du droit international ainsi que des accords européens signés par la Russie et lUkraine. Il a condamné les mesures discriminatoires imposées par les soi-disant autorités à lencontre de la communauté tatare de Crimée, les violations de ses droits de propriété, laugmentation des cas dintimidation dans la vie politique, sociale et économique de cette communauté et de tous ceux qui sopposent à lannexion russe.
Les droits des Tatars de Crimée ont été gravement atteints par linterdiction des activités du Mejlis, qualifié dorganisation extrémiste le 26 avril 2016, et linterdiction du retour de leurs dirigeants dans la péninsule.
Les députés ont rappelé que la répression et l'application de la législation sur l'extrémisme, le terrorisme et le séparatisme ont conduit à une grave détérioration de la situation des droits de l'homme sur la péninsule de Crimée et à la violation généralisée de la liberté d'expression et d'association. De plus, la naturalisation russe forcée est devenue systématique et les libertés fondamentales ne sont plus garanties dans la péninsule de Crimée.
Le Parlement a préconisé limposition de mesures restrictives incluant le gel des avoirs dans les banques de lUnion et des interdictions de voyager à tous les auteurs de violations des droits de lhomme, y compris aux agents de Crimée et de Russie directement responsables de linculpation et de la condamnation dAkhtem Chiygoz, de Mykola Semena et dIlmi Umerov. Il a réitéré son soutien à la décision de lUnion dinterdire les importations en provenance de Crimée et lexportation de certains biens et technologies vers la Crimée.
La Commission a été invitée à soutenir les projets et les échanges destinés à améliorer les contacts interpersonnels, ainsi que ceux favorisant la consolidation de la paix, la résolution de conflits, la réconciliation et le dialogue interculturel.
Enfin, le Parlement a demandé que les observateurs internationaux des droits de lhomme puissent accéder librement à la péninsule de Crimée afin denquêter sur la situation sur la péninsule.
Le SEAE et le représentant spécial de lUnion européenne pour les droits de lhomme à accorder une attention permanente à la situation des droits de lhomme dans la péninsule de Crimée et tenir le Parlement informé.