La commission des affaires économiques et monétaires a adopté, suivant une procédure législative spéciale (consultation du Parlement), le rapport de Cătălin Sorin IVAN (S&D, RO) sur la proposition de directive du Conseil modifiant la directive 2006/112/CE et la directive 2009/132/CE en ce qui concerne certaines obligations en matière de taxe sur la valeur ajoutée applicables aux prestations de services et aux ventes à distance de biens.
La commission parlementaire a appelé le Parlement à approuver la proposition de la Commission sous réserve des amendements suivants:
Nécessité dun régime définitif: les députés ont introduit un considérant insistant sur ladoption dun régime de TVA définitif fondé sur le principe de destination, rappelant à cet égard que l «écart» de TVA dans lUnion sélevait à approximativement 152 milliards dEUR en 2015, tandis que la fraude transfrontière représentait une perte de recettes de TVA dapproximativement 50 milliards dEUR par an au sein de lUnion.
Le texte amendé rappelle que la proposition de la Commission ne fera que combler le manque à gagner en matière de TVA mais que des mesures supplémentaires seront nécessaires pour lutter efficacement contre la fraude à la TVA dans lUnion.
Plateformes en ligne: la proposition de la Commission prévoit que les plateformes en ligne soient tenues responsables de la perception de la TVA pour les prestations de services. Les députés ont toutefois proposé que ces plateformes soient également tenues responsables de la perception de la TVA lorsquelles agissent comme intermédiaires pour les livraisons de biens importés de pays tiers lorsque la valeur intrinsèque des envois ne dépasse pas 150 EUR et quelles ont un chiffre daffaires annuel supérieur à 1 million dEUR.
Lieu de prestations de services: la proposition prévoit que le lieu des prestations de services de télécommunication, de services de radiodiffusion et de télévision et des services fournis par voie électroniques fournies à une personne non assujettie est le lieu où cette personne est établie.
Les députés ont précisé que cette disposition ne devrait pas sappliquer lorsque la valeur totale, hors TVA, de ce type de prestations ne dépasse pas, au cours de lannée civile en cours, 35.000 EUR (10.000 EUR selon la proposition de la Commission) et na pas dépassé ce seuil au cours de lannée civile précédente.
Tenue des registres: un amendement a proposé que le registre des opérations couvertes par le guichet unique soit conservé pendant 5 ans à compter du 31 décembre de lannée civile de lopération.
Période de mise en uvre: la Commission et les États membres ont lobligation légale de permettre aux entreprises de sinscrire au nouveau guichet unique dici au 31 décembre 2020. Les députés estiment toutefois que les entreprises devraient avoir trois mois de plus, cest-à-dire jusquau 1er avril 2021 (au lieu du 1er janvier 2021), pour adapter leur propre système informatique pour le connecter au nouveau guichet unique.
Incidence sur les services postaux: les États membres et la Commission devraient accorder une attention particulière à lincidence sur le secteur des services postaux étant donné que la directive modificative pourrait donner lieu à une augmentation des coûts administratifs pour les petits envois.