AVIS de la Banque centrale européenne (BCE) sur une proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à un cadre pour le redressement et la résolution des contreparties centrales et modifiant les règlements (UE) n° 1095/2010, (UE) n° 648/2012 et (UE) 2015/2365.
La BCE soutient linitiative de la Commission et souscrit au champ dapplication du règlement proposé en ce qui concerne les mandats et pouvoirs des autorités de résolution, les plans de redressement et de résolution et les évaluations de la résolvabilité des contreparties centrales, les mesures dintervention précoce, le déclenchement dune procédure de résolution, les instruments et pouvoirs de résolution, y compris les instruments publics de stabilisation et les dispositions relatives aux pays tiers. Elle approuve également lidée générale du règlement proposé.
La BCE estime toutefois que le règlement proposé pourrait être amélioré dans quatre domaines :
1) Nécessité de minimiser les effets de contagion négatifs pour les participants aux contreparties centrales et le système financier: la BCE estime que participants à la compensation dans le redressement et la résolution des contreparties centrales devraient être en mesure dévaluer de façon fiable leurs expositions potentielles et de les gérer. Par ailleurs, les autorités de résolution devraient disposer dune souplesse suffisante pour concevoir leurs mesures.
La BCE recommande que le règlement proposé donne la priorité à des outils de répartition des pertes clairement mesurables en cas de redressement en conférant par exemple une plus grande transparence ex ante aux méthodes générales et procédures décisionnelles suivies par les autorités de résolution lorsquelles exercent leur pouvoir dappréciation dans les domaines clés de la résolution.
2) Garantir la continuité des fonctions critiques des contreparties centrales sans exposer le contribuable à des pertes: la BCE recommande prévoir des dispositifs solides afin de garantir la disponibilité de fonds suffisants du secteur privé, de répartir la totalité des pertes financières en cas de résolution et de reconstituer les ressources financières des contreparties centrales.
En revanche, la possibilité dun soutien du secteur public ne devrait être envisagée quen tout dernier ressort et en tant que mesure temporaire, afin déviter laléa moral et de créer des incitations à une gestion ex ante des risques.
La BCE suggère dès lors de renforcer les mesures de sauvegarde prévues dans le règlement.
3) Coopération horizontale de manière à garantir la cohérence les dispositifs individuels de redressement et de résolution des contreparties centrales: la BCE estime quil pourrait être impossible de planifier de façon crédible un redressement et une résolution aptes à préserver la stabilité financière de lUnion si les efforts se concentraient uniquement sur des contreparties centrales considérées isolément. Cette planification devrait donc être coordonnée pour lensemble des contreparties centrales de lUnion.
La BCE préconise également de confier à lAutorité européenne des marchés financiers (AEMF) le soin de fournir un point de vue global sur la capacité de la compensation centrale de lUnion à résister à de possibles événements de marché dampleur systémique et entraînant à la fois des scénarios de redressement et de résolution. Dans lexercice de cette mission, lAEMF devrait coopérer étroitement avec le Système européen des banques centrales (SEBC), y compris la BCE dans le cadre de sa mission de surveillance prudentielle, et avec lAutorité bancaire européenne (ABE).
4) Respect des normes internationales en vue dassurer la cohérence des plans individuels de redressement et de résolution: la BCE suggère daméliorer le règlement proposé en faisant davantage concorder le contenu des plans de redressement et de résolution et des évaluations de la résolvabilité concernant les contreparties centrales de lUnion avec les dispositions convenues ou en cours délaboration au niveau international.
La BCE reconnaît que des modifications ciblées peuvent savérer nécessaires pour tenir compte du nouveau rôle de la session exécutive CCP au sein des collèges établis conformément au règlement EMIR et, ultérieurement, au sein des collèges dautorités de résolution.
En outre, elle est favorable à ce que, lors de la finalisation du règlement proposé, la Commission, le Conseil et le Parlement européen évaluent soigneusement le rôle que la session exécutive CCP pourrait jouer pour favoriser la cohérence et linteraction effective entre les plans de redressement et de résolution de lensemble des contreparties centrales et pour suivre et atténuer leurs incidences globales, en termes de risque, pour la stabilité financière de lUnion.
Sur un plan plus spécifique, la BCE formule des recommandations qui portent, entre autres, sur: