Rapport annuel sur la mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune
La commission des affaires étrangères a adopté un rapport dinitiative de David McALLISTER (PPE, DE) sur le rapport annuel sur la mise en uvre de la politique étrangère et de sécurité commune.
Convaincus quaucun État membre nest capable de répondre seul aux enjeux actuels, les députés soulignent quune action commune de lUnion est la manière la plus efficace de préserver les intérêts de lEurope, de défendre ses valeurs, de déployer une action concertée een tant quacteur majeur sur la scène internationale, ainsi que de protéger ses citoyens et ses États membres des menaces grandissantes qui pèsent sur leur sécurité, y compris dans lenvironnement numérique mondial.
Les députés rappellent lengagement de lUnion à élaborer une politique étrangère et de sécurité commune guidée par les valeurs de la démocratie, de létat de droit, de luniversalité et de lindivisibilité des droits de lhomme et des libertés fondamentales ainsi que le respect de la charte des Nations unies et du droit international. Ils insistent sur la nécessité de veiller à la cohérence des politiques extérieures de lUnion.
Pour se montrer à la hauteur des attentes de ses citoyens, lUE devrait poser les jalons fondamentaux suivants:
1°) Une évaluation coordonnée des menaces et des problèmes graves auxquels lUnion doit faire face ainsi quune démarche commune sur la façon dy répondre, en tenant compte, en particulier, de la prévention de la radicalisation, qui peut déboucher sur le recrutement par des groupes terroristes.
Dans cette perspective, les députés ont insisté sur les points suivants :
· assurer la stabilité de lUnion, garantir la sécurité de ses citoyens et lintégrité de son territoire et veiller à la stabilité du voisinage, notamment dans les Balkans occidentaux;
· combiner un multilatéralisme efficace ainsi quun pouvoir dinfluence associé à un pouvoir coercitif crédible permettant de répondre aux grands enjeux en matière de sécurité, notamment la prolifération des armes de destruction massive, le terrorisme, les conflits dans le voisinage oriental et méridional, les attaques numériques et linsécurité énergétique;
· définir des priorités et des concepts stratégiques communs en sattaquant aux causes profondes de linstabilité, qui se répand du fait, principalement, dÉtats faillis ou fragiles, ainsi que de la migration forcée et irrégulière;
· faire échec aux tendances autocratiques, renforcer le soutien aux forces démocratiques, lutter contre le terrorisme islamique dans le voisinage méridional et cibler les groupes qui cherchent à encourager des citoyens européens à rallier leur cause extrémiste; la lutte contre lextrémisme violent et la défense des droits de lhomme universels devraient être indissociables.
Le rapport a mis laccent sur le fait quune solution durable à la crise syrienne ne pouvait être trouvée que dans le cadre approuvé par les Nations unies et quelle devait sappuyer sur un règlement politique associant toutes les parties concernées, sans exclusive, et conduit par les Syriens eux-mêmes.
2°) La consolidation et lapprofondissement du projet européen et de laction extérieure de lUnion grâce, entre autres, au renforcement de la coopération au sein de lUnion et des moyens dont elle dispose en matière de politique étrangère et de sécurité commune, y compris au regard de la guerre de linformation.
Le rapport a souligné que le processus actuel de prise de décision dans le cadre de la PESC, fondé sur lunanimité au sein du Conseil, était le principal obstacle à une action extérieure efficace et rapide de lUnion. Il a suggéré que la majorité qualifiée sapplique également au regard de la PESC. Les institutions de lUnion devraient améliorer leur capacité à anticiper les conflits et les crises, au moyen notamment dune évaluation de lincidence à court et à long terme de ses politiques.
LEurope devrait :
· intensifier ses efforts afin daméliorer la capacité de lUnion à répondre aux menaces hybrides et aux cybermenaces grâce au développement des ressources industrielles et technologiques nécessaires à cet effet;
· renforcer la coopération en matière de défense commune afin de défendre ses valeurs et principes communs et son autonomie stratégique;
· exploiter pleinement le potentiel de lAgence européenne de défense (AED), la coopération structurée permanente (CSP) et les groupements tactiques de lUnion et disposer des financements supplémentaires à cette fin;
· mettre au point une politique étrangère et de sécurité efficace et collaborer avec lOTAN et dautres partenaires internationaux, les Nations unies, des ONG, des défenseurs des droits de lhomme et dautres acteurs sur des questions dintérêt commun dans le but de promouvoir la paix, la prospérité et la stabilité dans le monde.
Les États membres devraient sefforcer de parvenir à lobjectif de 2% du PIB fixé pour les dépenses consacrées à la défense et affecter 20% de leurs budgets de défense aux équipements identifiés comme nécessaires par lAED.
3°) La coopération entre États membres, ainsi quavec des partenaires et des organisations et institutions internationales engagés en faveur de la protection de la paix dans le cadre de conditions clairement définies et soigneusement choisies.
Lobjectif devrait être de renforcer lordre économique et politique international reposant sur des règles, y compris la protection des droits de lhomme et la coopération avec des partenaires afin de jouer un rôle de premier plan dans la réconciliation, le rétablissement et le maintien de la paix et, sil y a lieu, limposition de la paix.