Le Parlement
européen a adopté par 419 voix pour, 97 contre et 85
abstentions, une résolution sur la stratégie UE-Afrique:
un coup de pouce au développement.
Étant
donné que l'UE est le principal partenaire de l'Afrique dans
les domaines économique et commercial ainsi quen
matière de développement, daide humanitaire et de
sécurité, les députés ont appelé à
doter le partenariat Afrique-UE dune nouvelle vision
davenir qui reflète lévolution de la
situation des deux continents sur les plans social,
environnemental, économique et politique
L'accord de Cotonou
avec l'UE, auquel 79 États ACP sont parties, dont 48 en
Afrique subsaharienne, régit le principal partenariat entre
l'UE et l'Afrique. En termes financiers, le 11ème Fonds
européen de développement (FED) dispose d'un budget de
30,5 milliards EUR, dont 900 millions sont réservés
à la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique et
1,4 milliard EUR au FED pour l'Afrique.
Intensifier le
dialogue politique: en tant que condition préalable à
un partenariat stratégique renouvelé, le Parlement a
invité le futur partenariat, grâce à un dialogue
élargi, à se concentrer sur les domaines prioritaires
identifiés à la fois par l'Union africaine (UA) et l'UE,
tels que:
- le
développement économique (via le commerce, les Accords de
partenariat économique (APE);
- la bonne
gouvernance, y compris les droits de l'homme;
- le
développement humain par le biais de services publics couvrant
les besoins fondamentaux tels que l'éducation, la santé,
l'accès à l'eau et à l'assainissement,
l'égalité des sexes, la science, la technologie et
l'innovation;
- la
sécurité et la lutte contre le terrorisme;
- la migration et la
mobilité;
-
lenvironnement - y compris le changement climatique.
Les
députés ont souligné que l'appui
budgétaire, en donnant aux gouvernements les moyens de
déterminer leurs besoins et leurs priorités, était
le meilleur moyen de mettre en uvre l'appropriation des
politiques. Ils ont rappelé limportance:
- de maintenir un
cadre juridiquement contraignant en matière de
coopération ACP-UE après 2020, tout en insistant sur le
principe de cohérence des politiques au service du
développement dans les relations commerciales entre lUE
et lAfrique;
- du respect par les
États membres de lengagement de consacrer 0,7% de
leur PIB à laide publique au développement
(APD).
Construire des
États et des sociétés plus résilients: le
Parlement a jugé nécessaire de faire de la
résilience (politique, sécuritaire, environnementale,
économique et sociale) un élément majeur de la
nouvelle stratégie UE-Afrique.
En particulier, des
efforts devraient être entrepris pour:
- renforcer la
bonne gouvernance, la démocratie, létat de
droit, le respect des droits de lhomme en étendant
la conditionnalité de laide au développement au
strict respect de ces valeurs, ainsi que la lutte contre la
corruption sur les deux continents;
- améliorer la
coopération dans les domaines de la sécurité et
de la justice en vue dadopter une approche globale
permettant de mieux lutter contre la criminalité
organisée, la traite des êtres humains et le trafic de
migrants, en particulier de mineurs, ainsi que le terrorisme;
- renforcer la
coopération au sein de la stratégie UE-Afrique visant
à prévenir l'impunité, à promouvoir
l'état de droit et à développer les capacités
policières et judiciaires;
- développer
une approche stratégique pour renforcer la résilience
climatique et soutenir les pays africains dans leurs efforts
dadaptation et investir davantage dans les domaines de
lénergie renouvelable;
- renforcer la
coopération entre les secteurs privés européen et
africain et la concentration des investissements, notamment par
le biais de partenariats public-privé;
- créer des
emplois décents en veillant au respect des normes de
lOrganisation internationale du travail (OIT);
- mieux coordonner
leurs programmes d'aide au commerce et renforcer les
synergies avec leurs politiques d'investissement en Afrique;
- assurer la
non-discrimination contre les groupes vulnérables, y
compris les personnes handicapées et les peuples autochtones
et promouvoir les politiques publiques et les investissements
appropriés dans le domaine de la santé et des droits en
matière de sexualité et de procréation;
- renforcer les
systèmes éducatifs nationaux africains en
investissant au moins 20% du budget national dans ces
systèmes pour assurer un accès universel, inclusif,
équitable et à long terme à une éducation de
qualité à tous les niveaux, dès la petite enfance et
pour tous, en mettant l'accent sur les filles et en situation
d'urgence et de crise;
- éliminer les
obstacles auxquels se heurtent les femmes et d'autres
groupes vulnérables, notamment les enfants, les personnes
handicapées et les personnes LGBTI;
- aborder de
manière coordonnée la migration et la
mobilité entre lEurope et lAfrique en
coopération avec les pays dorigine, de transit et de
destination et en se fondant sur les principes de solidarité,
de partage des responsabilités, de respect et de dignité
humaine. Le Parlement a renouvelé son invitation à
promouvoir limmigration légale et invité les
États membres à proposer leurs places de
réinstallation à de nombreux réfugiés;
- renforcer leur
contribution financière aux fonds fiduciaires et autres
instruments visant à favoriser une croissance inclusive et
durable et à stimuler la création d'emplois, contribuant
ainsi à s'attaquer aux causes profondes de la migration.
À cet égard, le rôle de contrôle du Parlement
européen devrait être renforcé pour garantir que les
partenariats et les instruments de financement en matière de
migration soient compatibles avec la base juridique, les principes
et les engagements de l'UE.