La Commission européenne a présenté une communication annonçant de nouveaux plans ambitieux pour renforcer la capacité de l'Europe à faire face aux catastrophes naturelles.
L'année 2017 a été marquée par une série de catastrophes. Au total, plus de 200 personnes ont trouvé la mort dans des catastrophes naturelles en Europe en 2017. Plus dun million dhectares de forêts ont été détruits, soit près de trois fois la moyenne de lUE sur une période de cinq ans, dont la moitié rien quau Portugal. Ces deux dernières années, les tremblements de terre ont également causé de graves dégâts.
Outre les catastrophes environnementales, lEurope a été frappée par des attentats qui ont fait de nombreuses victimes, dont un grand nombre de personnes nécessitant des soins immédiats. Par ailleurs, les virus Ebola et Zika sont venus rappeler le risque que représentent les épidémies et les urgences sanitaires.
Ces catastrophes naturelles ont une incidence économique importante. Depuis 1980, les États membres de l'UE ont perdu plus de 360 milliards d'euros dans des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. Depuis sa mise en place en 2001, le mécanisme de protection civile de l'UE a surveillé plus de 400 catastrophes et reçu plus de 250 demandes d'assistance.
Réaction de lUE à ce jour: le mécanisme de protection civile de lUnion (MPCU) est à la disposition des États membres et des pays tiers, qui peuvent lactiver lorsquune catastrophe survient et que leurs capacités nationales sont insuffisantes. Il est actuellement fondé sur un système volontaire, par lequel l'UE coordonne les contributions volontaires des États participants à destination d'un pays qui a demandé de l'aide.
Au cours des dernières années, le changement climatique et dautres phénomènes ont mis à mal la capacité des États membres à sentraider, les capacités de chacun ayant souvent atteint leurs limites. Par ailleurs, les incitations pour que les États membres proposent leur aide par lintermédiaire du mécanisme de protection civile de lUnion sont très faibles, le budget de lUE ne finançant quune partie des coûts de transport.
En conséquence, le mécanisme de protection civile de lUnion ne produit généralement pas les résultats escomptés. Ainsi, sur les 17 demandes introduites cette année concernant des incendies de forêt, une aide na réellement été fournie que dans 10 cas et la réaction a parfois été trop lente.
La Commission estime quune approche intégrée en matière de prévention des catastrophes et de préparation et de réaction à celles-ci dans lUnion et ses États membres simpose de toute urgence.
Une Europe qui protège (rescEU): la Commission propose de modifier la législation en vigueur en matière de protection civile en vue de mieux prévenir les catastrophes naturelles ou dorigine humaine, à mieux sy préparer et à mieux y réagir, tant au sein de lUnion quen dehors de ses frontières.
Les objectifs des modifications envisagées sont les suivants:
Complémentarité avec dautres politiques de lUE: la Commission souligne quun niveau plus élevé de solidarité et de responsabilité en matière de réaction et de préparation aux catastrophes doit saccompagner des mesures de prévention nécessaires pour réduire les risques à long terme. Cela implique une plus grande coordination des politiques de lUE.
Il s'agit notamment de la stratégie de l'UE relative à l'adaptation au changement climatique, des Fonds structurels et d'investissement européens, de la législation environnementale (par exemple, les plans de gestion des inondations et les solutions fondées sur les écosystèmes), de la recherche et de l'innovation, et des politiques visant à lutter contre les menaces transfrontières graves pour la santé.
Pour laprès-2020, la Commission envisage, entre autres:
La Commission entend lancer une campagne de communication et de sensibilisation en matière de prévention des catastrophes en mettant plus particulièrement laccent sur les incendies de forêt, les vagues de chaleur et dautres phénomènes météorologiques extrêmes causés par le changement climatique.
Les États membres et la Commission devraient également encourager une collecte et une diffusion plus systématiques des données en matière de pertes dues aux catastrophes afin doptimiser la planification de mesures de prévention et dadaptation au changement climatique.