Le Parlement européen a adopté une résolution sur les femmes poursuivies pour fausse couche au Salvador.
Le texte adopté en plénière avait été déposé en tant que résolution commune par les groupes ALDE, GUE/NGL et Verts/ALE.
Depuis 2000, au moins 120 femmes, souvent jeunes et pauvres, ont été poursuivies au Salvador pour avortement ou homicide après la mort du ftus dans les derniers mois de grossesse, dont 26 ont été reconnues coupables dhomicide et 23 reconnues coupables davortement, et que toutes exécutent des peines extrêmement longues, bien quelles ne soient pas des criminelles au sens des normes internationales.
La violence fondée sur le genre constitue un problème grave au Salvador, avec des données indiquant quune femme est victime dagressions sexuelles toutes les trois heures, que les viols aboutissent souvent à des grossesses non désirées et que le nombre de féminicides est horriblement élevé, dont seulement 5 % font lobjet de poursuites judiciaires.
En 1998, le Salvador a érigé en infraction pénale lavortement en toutes circonstances, y compris dans les cas où la grossesse a des complications potentiellement mortelles pour la mère, ainsi que dans les cas de viol, dinceste ou de ftus non viable.
En 1999, la Constitution a été modifiée de sorte que lembryon est désormais considéré comme un être humain «dès la conception ». De ce fait, toute personne qui pratique un avortement ou savorte elle-même, même avant le stade ftal, est par conséquent passible dune peine de deux à huit ans de prison. Cependant, dans de nombreux cas, des procureurs ont requalifié le chef dinculpation en «homicide aggravé» passible dune peine demprisonnement pouvant aller jusquà 50 ans.
Le Parlement a exprimé sa profonde inquiétude quant à la situation des femmes et des jeunes filles en matière de droits humains au Salvador, y compris les droits sexuels et reproductifs, et condamné toutes les formes de violence à légard des femmes. Larticle 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (que le Salvador a ratifié le 3 mars 2016), définit la grossesse forcée comme un crime contre lhumanité et une forme de violence fondée sur le genre à légard des femmes, ce qui constitue une violation grave des droits humains et de la dignité des femmes et des filles.
De ce fait, le Parlement a fermement rejeté la condamnation et la détention de femmes et de jeunes filles ayant fait de fausses couches ou accouché denfants mort-nés, et demandé leur libération immédiate et inconditionnelle.
Le Salvador a été appelé à :
En dernier lieu, le Parlement a demandé aux États membres et aux institutions de lUnion européenne daccroître laide quils apportent aux militants des droits de lhomme et aux ONG de défense des droits des femmes et des jeunes filles, en particulier en matière de santé sexuelle et reproductive, de droits y afférents et de planification familiale au Salvador, notamment grâce à des fonds.