Assistance mutuelle en matière de recouvrement des créances relatives aux taxes, impôts, droits et autres mesures

2009/0007(CNS)

La Commission européenne a présenté un rapport sur l’application de la directive 2011/16/UE du Conseil relative à la coopération administrative dans le domaine de la fiscalité directe (DCA). Un rapport sur l'application de cette dernière doit être présenté tous les cinq ans à partir du 1er janvier 2013.

Pour rappel, bien que la fiscalité reste dans une large mesure une question nationale, l’environnement économique est de plus en plus marqué par la mondialisation, la mobilité et le numérique. Les entreprises sont en mesure de transférer leurs bénéfices au-delà des frontières, les contribuables peuvent bénéficier d’un revenu à l’étranger sans être imposés et  les  décisions  fiscales  prises  par  un  État  membre  peuvent  avoir  des  effets  sur  les  bases d’imposition d’autres États membres.

Afin de veiller à ce que l'ensemble des citoyens et des entreprises apportent leur juste contribution à l’État auquel elle revient, l’Europe a besoin d’un haut degré de coopération entre les États membres.

L’application  de  la  directive  et  les  efforts déployés  afin  d’améliorer  la  coopération administrative au sein de l’Union européenne constituent le plus haut niveau de coopération entre les  administrations   fiscales   à   l'échelle   mondiale.   Toutefois,   certains  problèmes subsistent. Il est possible d’améliorer encore la coopération administrative afin de garantir que les États membres et l’Union européenne restent à l’avant-garde  du  mouvement  mondial  en faveur d’un système fiscal plus équitable et plus transparent.

Principaux constats: à partir  de  l’analyse  des  informations  recueillies  auprès  des États  membres,  trois  grandes conclusions se dégagent de ce rapport:

  • les  dispositions  de  la  DCA  ont  été  mises  en  œuvre,  mais  elles  ne  l'ont  pas toutes été de manière efficace; plus d’efforts sont demandés dans les secteurs de l’échange d’informations sur demande, l’échange spontané d’informations et d’autres moyens de coopérer au-delà de l’échange d’informations;
  • l’application de l’échange d’informations au titre de la DCA a entraîné une forte  augmentation  de  la  quantité  de  données  que  les  administrations  fiscales doivent traiter, alors qu’en moyenne leur capacité de traitement de ces données n’a pas augmenté au même rythme;
  • l’évaluation des avantages de la DCA est réalisée à un stade très précoce.

Perspectives: la Commission préconise d’adopter  une  approche améliorée  et  plus  transparente  au  sein  de  l’UE  afin  de garantir  que  la  coopération administrative  contribue  et  soit  perçue  comme contribuant  à  la réalisation de l’objectif global d’une justice fiscale pour tous.

Les États membres sont encouragés à faciliter l’échange d’informations grâce aux outils pertinents à leur disposition. La Commission travaillera avec des experts des États membres pour identifier des pistes communes pour estimer les bénéfices de la coopération administrative de manière fiable et complète.

Avant le premier janvier 2019, la Commission préparera un rapport sur les échanges automatiques, sur  des  questions  telles  que  les coûts administratifs et autres et les avantages de l’échange automatique d’informations, ainsi que les aspects pratiques qui y sont liés.

Conclusion: la mise  en  œuvre  et  le  fonctionnement  de  la  directive  ont  nécessité  un  investissement important et continu de la part des États membres, qui ont néanmoins fait de ce texte un des outils  les  plus  efficaces  en  matière  de  coopération  administrative.  Évaluer  toute  l'étendue  de son incidence reste une tâche difficile.

Au-delà de son incidence sur les montants et le nombre d’échanges,  la  Commission  part  du  principe  que  cette  directive  a  eu  un  effet  dissuasif significatif,  constituant  un  outil  essentiel  dans  la  lutte  contre  la  fraude  fiscale.  En  parallèle, des  programmes  de  divulgation  volontaire  sont  mis  en  place  de  manière  sporadique  par différents  États  membres. 

L’incidence  de  la  coopération  administrative  sur  les  montants divulgués  est  difficile  à  mesurer,  mais  il  est  raisonnable  d’avancer  que  sans  elle,  rien n'inciterait à faire de telles divulgations.

Après la mise en place de la structure informatique nécessaire et des outils communs pour la coopération administrative, l’étape suivante devrait consister à intensifier l'usage de tous les outils, à analyser et utiliser les données reçues et à déployer des efforts pour améliorer de  manière  réciproque  le  contenu  qualitatif  des  données  échangées. 

Parallèlement, de nouvelles formes de coopération et des améliorations au cadre actuel seront nécessaires pour s’attaquer à la nature dynamique de l’évasion et de la fraude fiscales. Les États membres de l’UE  ont  démontré  leur  engagement  en  faveur  de  la  coopération  administrative et ne devraient pas manquer de poursuivre leurs efforts dans ce domaine.