Le Parlement européen a adopté une résolution rédigée par la commission des droits de la femme et de légalité des genres sur la tolérance zéro à légard des mutilations génitales féminines (MGF).
Les députés ont démontré que les MGF posent problème dans lUnion européenne et sont encore traditionnellement pratiquées dans certaines parties du continent africain, mais également dans certaines parties du Moyen-Orient, de lAsie et de lOcéanie, avec de graves conséquences pour les femmes et les filles touchées. Daprès le rapport statistique de lUnicef pour 2016, le nombre de femmes et de filles dans le monde ayant subi des MGF, sil nest pas connu avec exactitude, est estimé à 200 millions au bas mot.
Le Parlement a appelé la Commission et les États membres à intégrer la prévention des MGF dans tous les secteurs, en particulier dans ceux de la santé, santé sexuelle et génésique comprise, du travail social, de lasile, de léducation, éducation sexuelle comprise, des forces de lordre, de la justice, de la protection de lenfance, des médias et de la communication. Après avoir noté une chute du taux de prévalence denvirons 30 pourcents suite à des actions décisives et de la sensibilisation, le Parlement a encouragé les acteurs à maintenir leurs efforts pour continuer dans cette direction. Il a appelé les organisations internationales et les États à formerdes liens et des contacts entre différentes régions, différents acteurs et secteurs pour travailler activement en vue dun abandon définitif de cette pratique.
La résolution a également appelé la Commission et les États membres à :
En ce qui concerne lexécution de ces lois, tout en remarquant que le droit pénal de tous les États membres protège, explicitement ou implicitement, les femmes et les filles des mutilations génitales féminines, les députés se sont montrés préoccupés par lapparente inefficacité de ce droit pénal, étant donné quil ny a eu, dans lUnion, quune poignée daffaires portées devant la justice.
Vu que lapplication de la loi et les poursuites en justice sont très difficiles, tant dans les États membres que dans les pays dorigine, le Parlement a invité la Commission à faciliter des formations ciblées destinées aux acteurs concernés en matière de détection, denquête et de poursuites liées aux MGF, et a demandé aux États membres de se montrer plus vigilants en matière de détection, denquête et de poursuites liées à ces thématiques.
Le Parlement sest réjoui du travail du réseau européen de lutte contre les mutilations génitales féminines (End FGM) et par ses membres, y compris dans le cadre du projet Change Plus, afin de former des représentants des communautés locales pour quils promeuvent non seulement des modifications législatives, mais également un changement de comportement au sein de leurs communautés.
En dernier lieu, les députés ont appelé lUE et les États membres qui nont pas encore ratifié la convention dIstanbul du Conseil de lEurope sur la prévention et la lutte contre la violence à légard des femmes à le faire sans délai, et a souligné qu en vertu de larticle 38 de la convention dIstanbul, les États membres ont lobligation dériger en crime non seulement la mutilation génitale féminine, mais également lincitation, la coercition et la facilitation liées à celle-ci.