La Commission a présenté un rapport sur la possibilité dintroduire certaines prescriptions relatives à la protection des poissons au moment de leur mise à mort.
Les poissons délevage relèvent du champ dapplication du règlement(CE) nº1099/2009 du Conseil sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort. Toutefois, seule la disposition générale énoncée à larticle 3, paragraphe 1, du règlement sapplique aux poissons délevage, à savoir «toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes».
En outre, larticle 27, paragraphe 1, du règlement dispose que «la Commission présente au Parlement européen et au Conseil un rapport sur la possibilité dintroduire certaines prescriptions relatives à la protection des poissons au moment de leur mise à mort, qui tiennent compte des aspects liés au bien-être des animaux ainsi que des incidences socio-économiques et environnementales».
Le présent rapport vise à respecter larticle 27, paragraphe 1, du règlement. Il constitue également lune des actions énumérées dans la stratégie de lUnion européenne pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la période 2012-2015.
Pour les principales espèces de poissons élevées au sein de lUnion européenne, lAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié en 2009 plusieurs avis sur le bien-être des animaux dans le cadre des principaux systèmes détourdissement et de mise à mort. Ces avis ont démontré que le secteur de laquaculture rencontrait certaines difficultés en ce qui concerne le maintien dun bien-être correct des poissons au moment de leur mise à mort. Une approche fondée sur lanalyse des risques a permis de mettre en évidence les principaux domaines à risques, à savoir:
LEFSA a conclu que bon nombre des méthodes et des équipements utilisés à lépoque étaient peu respectueux du bien-être des poissons. LEFSA a donc proposé une série de recommandations concernant tant les opérations qui précèdent labattage que les opérations détourdissement et de mise à mort. Elle a par ailleurs souligné quil existait de très nombreuses possibilités de mise au point de nouvelles méthodes détourdissement ou de mise à mort pour toutes les espèces de poisson évaluées.
Un rapport détude indépendant réalisé par un contractant externe sélectionné a été commandé en 2016 en vue de la préparation du présent rapport. Létude a porté sur les cinq principales espèces de poissons délevage suivantes dans un certain nombre de pays de lEspace économique européen (EEE) sélectionnés afin de fournir une vue densemble générale de la situation actuelle du secteur de laquaculture en Europe:
Les normes internationales de lOIE sur le bien-être des animaux pendant le transport, létourdissement et la mise à mort des poissons délevage destinés à la consommation humaine ont servi de référence pour lévaluation des pratiques en matière de bien-être.
Principales conclusions : dans lensemble, les exigences générales du règlement(CE) nº1099/2009 applicables au bien-être des poissons au moment de leur abattage ont contribué à lélaboration dun cadre en matière de législation nationale et dorientations pour le bien-être des poissons délevage au sein de lUE, en particulier pour le saumon de lAtlantique.
Le niveau de conformité avec les normes de lOIE relatives à labattage varie dune espèce à lautre.
Lanalyse économique montre que les différences dans les coûts de production sont principalement dues à la structure de lindustrie, avec des avantages particuliers résultant des économies déchelle. En cas déconomies déchelle, lamélioration des pratiques en matière de bien-être naura probablement que de très faibles répercussions sur le coût de revient, mais lincidence risque dêtre beaucoup plus importante pour les petites exploitations.
Dautres facteurs de coûts, tels que les coûts liés aux aliments pour animaux, de main-duvre et dexploitation sont à lorigine de la majorité des variations plus importantes entre les entreprises et les pays. En ce qui concerne les grands élevages de saumon de lAtlantique et de truite arc-en-ciel, létude révèle que linvestissement dans lamélioration du bien-être peut conduire à des économies de main-duvre et lemporter sur les coûts dinvestissement.
Les conclusions du rapport détude indiquent également que lensemble du secteur améliore progressivement, mais de façon continue, le bien-être des poissons, ainsi quen témoignent le recours accru à des méthodes plus humaines comme létourdissement électrique, labandon progressif dautres méthodes telles que létourdissement au CO2, et ladoption de normes privées. Toutefois, des améliorations demeurent nécessaires pour améliorer le bien-être de certaines espèces de poisson, comme le bar européen et la daurade royale.
La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suggèrent quil nest pas opportun de proposer des exigences spécifiques en matière de protection des poissons au moment de leur mise à mort, compte tenu du fait que les objectifs du règlement peuvent également être atteints au moyen de mesures volontaires, comme le prouvent les améliorations introduites par le secteur ces dernières années. Au regard des évolutions actuelles, la Commission conclut que, si de nouvelles orientations savéraient nécessaires, il serait préférable de les mettre en uvre au niveau des États membres. Quoi quil en soit, la Commission continuera de suivre les progrès réalisés dans ce domaine.
Force est toutefois de constater quil est impératif de poursuivre les recherches en vue dadapter les systèmes dédiés aux espèces de poisson pour lesquelles il est nécessaire de mettre au point des techniques plus efficaces.
La Commission juge donc essentiel de renforcer le dialogue avec les acteurs concernés afin de favoriser des initiatives et des projets spécifiques dans ce domaine, qui pourraient être mutuellement bénéfiques tant dun point de vue économique que sur le plan du bien-être des animaux.
Dans ce contexte, la Commission a mis en place un format plus systématique et visible pour ce dialogue, au moyen de la plateforme de lUE sur le bien-être animal. Lobjectif premier de cette plateforme est de permettre aux parties intéressées (organisations de défense des animaux, scientifiques, vétérinaires, éleveurs, entreprises de transformation des produits alimentaires, distributeurs alimentaires, etc.) dexprimer leurs préoccupations, et de partager leurs connaissances et leurs ressources pour créer des activités communes