Distribution transfrontière des fonds communs de placement: pré-commercialisation et retrait de notification
OBJECTIF: réduire les obstacles réglementaires à la distribution transfrontière des fonds dinvestissement dans lUE.
ACTE PROPOSÉ: Directive du Parlement européen et du Conseil.
RÔLE DU PARLEMENT EUROPÉEN: le Parlement européen décide conformément à la procédure législative ordinaire sur un pied dégalité avec le Conseil.
CONTEXTE: la présente proposition sinscrit dans le contexte du plan daction pour lUnion des marchés de capitaux (UMC) qui vise à créer un véritable marché intérieur des capitaux en mettant un terme à la fragmentation des marchés, en supprimant les obstacles réglementaires au financement de léconomie et en accroissant loffre de capitaux aux entreprises, ainsi que de lexamen à mi-parcours de ce plan daction.
Les fonds d'investissement constituent un moyen important de canaliser l'épargne privée vers l'économie et d'accroître les possibilités de financement des entreprises. Dans lUE, les fonds dinvestissement peuvent être classés en deux catégories: les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et les fonds dinvestissement alternatifs (FIA).
Malgré la croissance rapide des fonds dinvestissement de lUE, qui en juin 2017 représentaient au total 14.310 milliards dEUR dactifs gérés, le marché des fonds dinvestissement dans lUE sorganise encore, pour lessentiel, sur le modèle du marché national:
- 70 % des actifs sous gestion sont détenus par des fonds dinvestissement qui ne sont enregistrés pour la vente que sur leur marché national ;
- seulement 37 % des OPCVM et 3 % environ des FIA sont enregistrés pour la vente dans plus de trois États membres.
Les obstacles réglementaires, à savoir les obligations imposées par les États membres en matière de commercialisation, de frais à acquitter, de formalités administratives à accomplir et de notifications à effectuer, découragent la distribution transfrontière des fonds. Ces obstacles ont été signalés dans les réponses apportées au Livre vert intitulé «Construire lunion des marchés des capitaux».
Les nouvelles mesures proposées devraient réduire le coût, pour les gestionnaires de fonds, de lexercice dactivités transfrontières et soutenir ainsi le développement de la commercialisation transfrontière de fonds d'investissement. Cela devrait réduire la fragmentation du marché, renforcer la concurrence et, en définitive, contribuer à assurer aux investisseurs un choix plus grand et un meilleur retour sur investissement dans lUE.
La proposition est présentée en même temps quune proposition de règlement visant à faciliter la distribution transfrontière des fonds communs de placement et modifiant les règlements (UE) nº 345/2013 et (UE) nº 346/2013.
ANALYSE DIMPACT: à la suite de lévaluation des options stratégiques envisagées, les choix, quant à la politique à suivre, sont les suivants:
- des exigences nationales en matière de commercialisation plus transparentes au niveau tant national que de lUE, une harmonisation de la définition de la pré-commercialisation dans la directive 2011/61/UE et un encadrement plus clair de la procédure de vérification du matériel de communication publicitaire;
- une plus grande transparence des frais réglementaires au niveau de lUE, et linstauration de grands principes pour garantir une plus grande cohérence dans la manière dont ces frais sont calculés;
- le choix des interfaces de soutien aux investisseurs locaux (les «facilités») laissé aux gestionnaires des fonds dinvestissement, avec des garanties pour les investisseurs;
- une harmonisation accrue des procédures et conditions dactualisation ou de retrait des notifications liées à lutilisation du passeport de commercialisation.
CONTENU: la présente proposition modifie certaines dispositions de la directive 2009/65/CE et de la directive 2011/61/UE en vue de supprimer les obstacles réglementaires qui entravent actuellement la distribution transfrontière des fonds d'investissement afin de rendre leur distribution transfrontière plus simple, plus rapide et moins coûteuse. Ses principaux éléments sont les suivants :
Soutien aux investisseurs locaux («facilités»): la proposition établit des règles afin de moderniser et de préciser les exigences relatives aux facilités à mettre à la disposition des investisseurs de détail, mais interdit aux États membres d'imposer une présence physique.
La proposition prévoit l'obligation détablir, dans chaque État membre où sont exercées des activités de commercialisation, de facilités permettant de prendre en charge les situations telles que la souscription, les paiements ou le rachat ou le remboursement des parts, mais elle autorise les gestionnaires de fonds à recourir à des moyens électroniques, ou autres, de communication à distance avec les investisseurs. Les informations et les moyens de communication devraient être à la disposition des investisseurs dans les langues officielles de lÉtat membre où ils se trouvent
Les exigences en matière de facilités s'appliqueraient aussi aux gestionnaires de FIA qui sont autorisés par des États membres à commercialiser, sur le territoire de ces derniers, des parts ou des actions de FIA auprès dinvestisseurs de détail.
Retrait des notifications liées à lutilisation du passeport de commercialisation: la directive proposée harmonise les conditions dans lesquelles un fonds d'investissement peut se retirer d'un marché national. Elle instaure la possibilité pour les gestionnaires d'actifs de cesser, dans des cas bien définis, de commercialiser un fonds d'investissement dans un ou plusieurs États membres d'accueil.
Les gestionnaires dactifs ne seraient autorisés à retirer la notification de la commercialisation de leur OPCVM que lorsque tout au plus 10 investisseurs détenant jusquà 1 % de ses actifs sous gestion ont investi dans cet OPCVM dans lÉtat membre en question. Les autorités compétentes de lÉtat membre dorigine de lOPCVM vérifieraient le respect de cette exigence, y compris en ce qui concerne la transparence et lobligation de publication vis-à-vis des investisseurs et l'offre de rachat.
Après le retrait de la notification de la commercialisation dans un État membre, toutes les obligations dinformation vis-à-vis des investisseurs restants continueraient de sappliquer.
Pré-commercialisation: la proposition permet aussi aux gestionnaires d'actifs européens de mener des activités de pré-commercialisation pour évaluer l'intérêt des investisseurs professionnels potentiels pour de nouvelles stratégies d'investissement.
La proposition définit donc des conditions claires, notamment des seuils, régissant la résiliation de lenregistrement. Ces seuils indiquent à partir de quand un gestionnaire de fonds peut considérer que ses activités sont devenues insignifiantes dans un État membre d'accueil donné.