Le Parlement européen a adopté une
résolution sur lémancipation des femmes et des
filles à laide du secteur numérique.
Partout dans le monde les femmes, en tant que groupe
démographique, surfent beaucoup moins sur internet que les
hommes. 68 % des hommes et 62 % des
femmes utilisent régulièrement lordinateur et
linternet. 54 % des hommes et 48 % des femmes consultent
internet sur des appareils portables.
Les modèles de communication numériques ont
créé les conditions favorisant la diffusion croissante
des discours de haine et des menaces à légard des
femmes, avec 18 % des femmes en Europe ayant été victimes
de harcèlement, sous une forme ou une autre, depuis leur
adolescence.
Dun autre côté, la numérisation
ouvre de nouvelles perspectives à lentrepreneuriat des
femmes. Cest pourquoi il est nécessaire de soutenir
lentrepreneuriat féminin dans le numérique, qui est
lun des secteurs économiques les plus
prospères.
À cet égard, les députés ont
appelé la Commission à :
- développer et mieux cibler la stratégie
numérique et la stratégie pour un marché unique
numérique en vue de remédier aux graves disparités
entre hommes et femmes dans le secteur des TIC et encourager
léducation et la formation des femmes et des filles dans
les TIC et les domaines des sciences, de la technologie, de
lingénierie et des mathématiques
(STEM) ;
- mettre en uvre les mesures visant à
réduire les écarts de rémunération, de
revenu et de pension afin de lutter contre la pauvreté des
femmes.
La Commission et les États membres sont
appelés à :
- mettre des fonds à disposition et à
améliorer laccès aux fonds existants afin de
promouvoir et de soutenir les femmes entrepreneurs, en particulier
dans le cadre de la transformation numérique de
l'industrie ;
- soutenir lapprentissage tout au long de la vie
ainsi que la formation et les programmes qui aident les
participants à mieux se préparer à un éventuel
changement de carrière étant donné la demande
croissante de compétences électroniques dans de nombreux
secteurs, en accordant une attention particulière aux femmes
âgées de 55 ans et plus, en particulier de celles qui
assurent des responsabilités de soignantes et de celles qui
ont pris une pause dans leur carrière ou reprennent le travail
après une période dinterruption ;
- favoriser les réseaux de femmes en ligne qui
suivent une logique ascendante pour ce qui concerne
lémancipation des femmes ;
- recenser les possibilités et les difficultés
de la numérisation, notamment en ce qui concerne les
conditions de travail, tels que les formes de travail instables et
les problèmes de santé mentale liés au
travail ;
- promouvoir lenseignement des sciences,
technologies, ingénierie et mathématiques (STEM)
auprès des filles à un âge précoce, étant
donné quelles délaissent très vite ces
matières en raison des stéréotypes sexistes qui les
entourent ;
- protéger les filles contre les publicités en
ligne pouvant les inciter à adopter des comportements
dangereux pour leur santé.
En dernier lieu, les députés ont
demandé aux institutions ainsi quaux États membres
et à leurs services répressifs, de coopérer et de
prendre des mesures concrètes pour coordonner leurs actions et
lutter contre une utilisation des TIC visant à commettre des
délits liés à la traite des êtres humains, au
cyberharcèlement et à la cyberintimidation, étant
donné que ces délits sont souvent de nature
transfrontalière et quune coordination au niveau
européen est essentielle pour en poursuivre les auteurs. Les
États membres ont été invités à
réviser leur droit pénal pour sassurer que les
nouvelles formes de violence numérique sont clairement
définies et reconnues.