Résolution sur la Biélorussie
Le Parlement européen a adopté une résolution sur la Biélorussie.
La résolution a été déposée par les groupes PPE, S&D, ALDE, ECR et Verts/ALE.
Les députés ont regretté la réaction disproportionnée des autorités biélorusses aux tentatives des militants de lopposition visant à organiser une manifestation non autorisée lors de la célébration de la Journée de la liberté du 25 mars 2018, qui a donné lieu à des dizaines darrestations, notamment de dirigeants de lopposition et des anciens candidats à la présidence Nikolaï Statkevitch et Uladzimir Niakliaev. Ils ont insisté sur le fait que tout retour en arrière en matière de démocratie et de respect des libertés fondamentales, y compris laugmentation du nombre de prisonniers politiques, doit systématiquement entraîner une réaction claire de la part de lUE dans ses relations avec la Biélorussie.
Le Parlement a rappelé quaprès les élections présidentielles en 2015 et les élections législatives en 2016, la Biélorussie a organisé des élections locales le dimanche 18 février 2018. Cependant, les recommandations formulées de longue date par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) de l'OSCE et la Commission de Venise dans le domaine de la législation et des processus électoraux nont pas été suivies deffet en Biélorussie. Selon les diplomates étrangers et les observateurs biélorusses, les élections locales qui se sont tenues en février 2018 ont confirmé les lacunes existantes.
Les députés ont appelé les autorités biélorusses à :
- libérer Mikhail Zhamchuzhny et Dzmitry Paliyenka, deux militants de la société civile actuellement emprisonnés pour des motifs politiques ;
- reprendre immédiatement les travaux sur une réforme électorale globale, dans le cadre du processus de démocratisation plus large ;
- lever les restrictions et assouplir les procédures denregistrement des partis politiques en Biélorussie ;
- permettre à tous les partis politiques dexercer leur activité politique sans restrictions, en particulier durant la période de campagne électorale ;
- abroger larticle 193/1 du code pénal de Biélorussie, qui érige en infraction la participation aux activités dorganisations non enregistrées ;
- sengager dans un dialogue ouvert et constructif avec lopposition démocratique et les organisations de la société civile, dans le but de garantir les libertés et les droits des citoyens, notamment le droit dassociation et de réunion pacifique et la liberté dexpression, ainsi que de créer un cadre pour des médias libres et indépendants ;
- renoncer aux modifications à la loi sur les médias, qui, si elles étaient adoptées, seraient susceptibles de mettre en péril la liberté dexpression, et de mettre fin aux persécutions à lencontre des blogueurs indépendants qui exercent leur liberté dexpression.
Les députés ont regretté que le dialogue actuel sur les droits de lhomme ne produise pas de résultats concrets et ont prié instamment le représentant spécial de lUE pour les droits de lhomme de trouver les moyens de favoriser une protection intégrale et effective des droits de lhomme en Biélorussie.
Le Parlement a également noté que l'Union européenne a levé, en février 2016, la plupart de ses mesures restrictives visant des hauts fonctionnaires et des entreprises biélorusses, en signe de bonne volonté pour encourager la Biélorussie à améliorer les droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit sur son territoire. De plus, le Parlement européen na cessé de soutenir la société civile biélorusse depuis des années, en décernant le prix Sakharov à lAssociation biélorusse des journalistes en 2004, et à Alexandre Milinkevitch en 2006, parmi dautres initiatives.
Les députés ont invité le SEAE et la Commission à trouver des moyens de continuer de soutenir les organisations biélorusses de la société civile, de les informer et de les consulter sur le dialogue et les négociations en cours entre lUnion européenne et la Biélorussie.
En dernier lieu, le Parlement a appelé de ses vux la reconduction du mandat du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de lhomme en Biélorussie et a invité le représentant spécial de lUE pour les droits de lhomme de coopérer avec le rapporteur spécial des Nations unies, afin daméliorer la situation dans le pays.