Le Parlement
européen a adopté par 507 voix pour, 112 contre et 27
abstentions, une résolution sur la situation actuelle et les
perspectives d'avenir des secteurs ovin et caprin dans l'UE.
Les
députés ont rappelé que le secteur de l'élevage
ovin et caprin était un secteur à faible
rentabilité, les revenus figurant parmi les plus faibles
de lUnion, principalement en raison des coûts
opérationnels et réglementaires élevés. Les
déséquilibres dans la chaîne alimentaire aggravent
la vulnérabilité de ces secteurs, la Commission n'ayant
jusqu'à présent pas pris les mesures réglementaires
nécessaires, demandées par le Parlement, à cet
égard.
Les filières
ovine et caprine représentent 3% du lait européen et 9%
de la production européenne de fromage et emploient ensemble
1,5 million de personnes dans l'Union européenne. Le Brexit
pourrait entraîner des changements significatifs dans les
échanges intracommunautaires de viande ovine, étant
donné que le Royaume-Uni est le plus grand producteur et la
principale porte d'entrée des importations en provenance des
pays tiers.
Le Parlement a
adressé un certain nombre de recommandations à la
Commission et aux États membres :
Meilleur
soutien:
- maintenir voire
à renforcer les aides couplées facultatives, y
compris des aides différenciées pour les troupeaux qui
paissent, dans la prochaine réforme de la politique agricole
commune (PAC);
- élargir les
paiements agroenvironnementaux aux pâturages
utilisés pour faire paître les ovins et les caprins et
à accorder une aide aux agriculteurs qui se soucient du
bien-être animal;
- envisager d'offrir
des incitations aux agriculteurs pratiquant la transhumance;
- aider davantage
les jeunes agriculteurs par des mesures incitatives à
la création ou à la reprise dexploitations ovines
ou caprines, tant par des aides directes que par le soutien au
titre de la politique de développement rural;
- renforcer les
mesures visant à promouvoir lélevage des races
autochtones dovins et de caprins;
- développer
des programmes spécifiques permettant aux femmes de trouver
leur place dans ces secteurs.
Promotion et
innovation:
- accroître le
soutien à la recherche en matière de méthodes et
techniques de production innovantes visant à renforcer la
compétitivité des secteurs ovin et caprin et la promotion
de la viande, des produits laitiers et de la laine au sein du
marché intérieur;
- encourager une
consommation plus régulière grâce à des
campagnes d'information sur les méthodes de cuisson et
de préparation et coordonner des campagnes de promotion en
faveur de létiquetage IGP et AOP des produits ovins et
caprins;
- soutenir
l'exploitation du potentiel élevé des pratiques
traditionnelles d'élevage ovin et caprin à travers
l'agrotourisme.
Bonnes pratiques
et amélioration des marchés:
- mettre en place
une plate-forme en ligne centrée sur les secteurs ovin
et caprin dans le but principal d'échanger les bonnes
pratiques et données pertinentes des États membres;
- rédiger des
lignes directrices pour les bonnes pratiques de
commercialisation des produits des secteurs ovin et caprin, qui
pourraient ensuite être partagés entre les États
membres et avec les organisations professionnelles;
- présenter des
propositions sur la transparence des prix dans les secteurs
afin de fournir aux consommateurs et aux producteurs des
informations sur les prix des produits;
- favoriser
létablissement de conditions de vente directe par
les producteurs et les organisations de producteurs afin de limiter
les hausses de prix artificielles;
- alléger les
exigences administratives pour la création, au sein même
dune exploitation, de petites fromageries de lait de brebis
et de chèvre qui permettent aux éleveurs daugmenter
la valeur ajoutée de leur exploitation;
- envisager de
mettre en place des outils et instruments supplémentaires
susceptibles daider les secteurs ovin et caprin à
faire face aux crises et aux défis mondiaux.
Brexit et
accords commerciaux:
- analyser la
situation future du marché des produits ovins une fois
le Royaume-Uni sorti de lUnion européenne et mettre en
place les mesures nécessaires pour éviter de graves
perturbations du marché, y compris la mise en place d'un filet
de sécurité plus efficace pour les prix et les
marchés afin de protéger le secteur du Brexit;
- introduire un
système de réglementation obligatoire de
l'étiquetage de l'UE pour les produits à base de
viande ovine, éventuellement avec un logo à
l'échelle de l'UE, pour permettre aux consommateurs de
distinguer les produits de l'UE de ceux des pays tiers;
- aider à
ouvrir les marchés d'exportation de la viande ovine et des
abats de l'UE dans les pays où des restrictions inutiles
s'appliquent actuellement.
Aspects
sanitaires:
- prévoir,
conformément au plan daction européen fondé
sur le principe «Une seule santé» pour combattre la
résistance aux antimicrobiens, des mesures
dincitation en faveur des éleveurs ovins et caprins qui
apportent la preuve dun taux de vaccination élevé
de leurs troupeaux, étant donné que les forces du
marché ne constituent pas à elles seules une incitation
suffisante;
- améliorer sa
capacité à répondre aux épizooties,
telles que la fièvre catarrhale du mouton, au moyen d'une
nouvelle stratégie de l'UE en matière de santé
animale, du financement de la recherche, dindemnisation des
pertes, d'avances sur paiements, etc.;
- faciliter
l'utilisation des vaccins ciblés en tant que
première mesure de lutte contre les foyers infectieux dans ces
secteurs.
Les
députés se sont prononcés en faveur dune
révision des annexes pertinentes de la directive Habitats afin
de permettre le contrôle et la gestion de la
prolifération des prédateurs dans certaines zones
de pâturage. Enfin, ils ont demandé à la Commission
de définir des mesures de soutien à la création de
lieux dabattage et à la simplification des
procédures dautorisation.