Fonds pour la sécurité intérieure: instrument de soutien financier à la coopération policière, à la prévention et la répression de la criminalité, ainsi qu'à la gestion des crises 2014-2020

2011/0368(COD)

Conformément au règlement (UE) nº 514/2014 du Parlement européen et du Conseil, la Commission a présenté les résultats relatifs à l'évaluation intermédiaire du Fonds «Asile, migration et intégration» et du Fonds pour la sécurité intérieure. Ce rapport couvre :

  • le règlement (UE) nº 514/2014 (dispositions horizontales), ainsi que :
  • le  règlement  spécifique  (UE)  nº513/2014  portant  création,  dans  le  cadre  du  Fonds pour  la  sécurité  intérieure,  de  l’instrument  de  soutien  financier  à  la  coopération policière, à la prévention et à la répression de la criminalité ainsi qu’à la gestion des crises (FSI–Police) ;
  • le  règlement  spécifique  (UE)  nº515/2014  portant  création, dans  le  cadre  du  Fonds pour la sécurité intérieure, de l’instrument dans le domaine des frontières extérieures et des visas (FSI–Frontières et visas) ;
  • le règlement spécifique (UE) nº516/2014 portant création du Fonds «Asile, migration et intégration»(FAMI).

L’évaluation couvre la période comprise entre le 1er janvier  2014  et  le  30  juin  2017  et  rend compte de l’ensemble des programmes nationaux, des actions de l’Union et de l’aide d’urgence financés par les Fonds. Ce résumé concerne le Fonds pour  la  sécurité  intérieure (FSI – Police).

Ce fonds vise à assurer un niveau élevé de sécurité dans l’UE en soutenant la lutte contre la  criminalité  et en  gérant  efficacement  les  risques  et  les  crises.  Le  Fonds  a  deux objectifs

spécifiques: i) la prévention de la criminalité et ii) la gestion des risques et des crises.

Budget : les ressources totales pour la mise en œuvre du FSI–Police sur la période 2014-2020 ont été initialement  estimées  à  1.004 millions  d’EUR.  En  réponse aux  menaces  pour  la  sécurité imprévues de ces dernières années, le budget a été majoré d’un montant complémentaire de 70 millions  d’EUR  pour  aider  les  États  membres  à  mettre  en  œuvre  la  directive  sur  les données des dossiers passagers et d’un autre montant complémentaire de  22 millions d’EUR pour le développement d’outils d’interopérabilité et d’échange d’informations.

Dans  le  cadre  de  la  gestion  partagée,  les  États  membres  ont  affecté  73 %  (549 millions d’EUR) à l’objectif de prévention de la criminalité et 22 % (169 millions d’EUR) à l’objectif de  gestion  des  crises  et  des  risques,  tandis  que  les  5 %  restants  (36millions d’EUR) ont été destinés à l’assistance technique. Pour la gestion directe, un montant total de 122,5 millions d’EUR a été alloué aux actions de  l’Union et la somme de 6,5 millions d’euros a été affectée à l’aide d’urgence dans le cadre des programmes de travail  annuels  2014-2016.

Pertinence : la  justification et les objectifs  initiaux  du  Fonds  sont demeurés pertinents au  lendemain  de la crise  liée  aux  migrations  et  à  la  sécurité. La  souplesse  offerte  par  le  Fonds,  qui  consiste  en  des  transferts  de  fonds  entre  différents objectifs,  a  permis  de  répondre  à  l’évolution  des  besoins.  Toutefois,  les  États  membres apprécieraient    une  souplesse  accrue  que  permettrait la réduction du nombre d’objectifs nationaux.

Efficacité : le Fonds a été globalement efficace et a contribué à améliorer la sécurité dans l’UE. La coopération s’est concrétisée par l’échange d’informations sur la criminalité transfrontière, la mise en place de réseaux et de projets transnationaux et la participation des États membres aux équipes communes d’enquête.

En  termes  de  résultats,  les  actions  susmentionnées ont  contribué  à  des  actions  visant  à  perturber  les  groupes  criminels  organisés, notamment par i) la saisie d’espèces (plus de 1,6 milliard d’EUR); ii) le démantèlement de sites  web;  iii)  des  arrestations;  iv)  la  saisie  de  biens  volés  (d’une  valeur  supérieure  à 90 millions d’EUR); et v) la saisie de drogues, par exemple de l’héroïne et de la cocaïne (plus de 4 millions d’EUR).

Les éléments objectifs disponibles indiquent que le Fonds a contribué à renforcer la capacité des États membres à élaborer des évaluations complètes des menaces et des risques, bien qu’il ait financé relativement peu de projets à l’échelle nationale et de l’Union. Plusieurs actions ont été financées dans le domaine de l’alerte rapide et de la coopération en matière de prévention des crises: par exemple, le réseau ATLAS, qui vise à renforcer la préparation et l’efficacité des unités spéciales d’intervention par le biais d’exercices et d’autres échanges transfrontaliers, y compris dans les situations de crise,  et  par  l’acquisition  et  le  partage  d’équipements  tactiques  à  l’appui  d’opérations spéciales.

En  dépit  des  financements  disponibles  au  titre  du  FSI–Police,  des  progrès  limités  ont  été réalisés  par  les  États  membres  en  ce  qui  concerne  i)  le  renforcement de  leurs  capacités administratives  et  opérationnelles  pour  protéger  les  infrastructures  critiques,  ii)  la  protection des victimes, iii) l’élaboration de programmes de formation et d’échanges et iv) la coopération avec les pays tiers et les organisations  internationales.

Cohérence : la cohérence et la complémentarité du Fonds avec d’autres instruments financiers de l’UE ont été assurées pendant les phases de conception, de programmation et de mise  en  œuvre.  Cependant, une certaine marge d’amélioration semblerait exister en ce qui concerne les agences de l’UE et la cohérence interne car les bénéficiaires ont été peu sensibilisés aux actions et projets menés dans le cadre du FSI.

Valeur ajoutée européenne : le rapport note que le fonds a produit une valeur ajoutée européenne en améliorant la coopération transfrontière,  l’échange  de  connaissances  et  de  bonnes  pratiques,  la  confiance  entre  les services répressifs des États membres et l’application et la mise en œuvre des principales politiques de l’UE (effets sur les procédures). Le fonds a également :

  • permis la réalisation d'investissements importants, notamment dans les systèmes  d'information, la formation et les équipements spécialisés (effets sur les volumes) ;
  • permis d’élargir les types d’échange de connaissances et de formation des services répressifs ;
  • contribué à l’harmonisation de la recherche à l'échelle de l'UE en matière de  prévention de la criminalité, permis d’accroître les investissements et a principalement porté sur des mesures à long terme dans ce domaine.

Le rapport note que le FSI–Police a été exécuté en  gestion  partagée  (initialement  60 %  du  programme total  et  plus  de  70 %  après l'ajout de montants complémentaires) et que sa couverture géographique a été améliorée par rapport à ses prédécesseurs, les programmes ISEC et CIPS. Cependant, les actions de l’Union sont restées caractérisées par le même déséquilibre géographique que celui qui existait dans les Fonds précédents.

Le rapport émet certaines remarques générales concernant les trois fonds. De manière générale et dans les limites des données disponibles, l’évaluation a indiqué que les résultats des fonds avaient été obtenus à un coût raisonnable en termes financiers et humains. La portée du FSI pourrait devoir être adaptée à l’avenir pour tenir compte des nouvelles initiatives visant à renforcer la coopération opérationnelle et l’échange d’informations.