Le Parlement européen a adopté une résolution sur la situation des réfugiés rohingyas, en particulier le sort pénible des enfants.
La résolution a été déposée par les groupes PPE, S&D, ALDE, Verts/EFA, EUL/NGL et ECR.
Les députés ont fermement condamné les attaques au Myanmar contre les Rohingya, qui selon le Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de lhomme, peut être montré comme «un exemple classique de nettoyage ethnique». Depuis août 2017, plus de 900.000 rohingyas, dont 534 000 enfants, ont fui les violences perpétrées à leur encontre dans lÉtat de Rakhine et, craignant pour leur vie, ont trouvé refuge au Bangladesh. Les enfants rohingyas ont vécu ou ont été témoins dévénements traumatiques, dont, dans de nombreux cas, la perte de lun ou de leurs deux parents, la séparation de leur famille, des violences physiques, la souffrance psychologique, la malnutrition, la maladie, lexploitation sexuelle, et ont été témoins de crimes contre lhumanité dans lÉtat de Rakhine, notamment lincendie systématique de maisons, les agressions physiques et les viols perpétrés contre les Rohingyas.
Le Parlement a demandé instamment aux forces militaires et aux forces de sécurité du Myanmar/de la Birmanie de mettre immédiatement fin aux exécutions, au harcèlement et aux viols de Rohingyas ainsi quà lincendie de leurs maisons, et daccorder un accès sans entrave à lÉtat de Rakhine aux observateurs internationaux et aux membres dorganisations de défense des droits de lhomme et daide humanitaire.
Les députés ont salué les efforts du gouvernement et de la population du Bangladesh pour offrir un abri aux réfugiés rohingyas et garantir leur sécurité, et ont plaidé également pour le maintien de laide internationale aux collectivités qui accueillent les réfugiés. Cependant, ils ont demandé aux autorités du Bangladesh de leur garantir le bénéfice dun enseignement de qualité dans leur langue maternelle.
Ils se sont également montrés extrêmement inquiets face à lampleur de la prostitution forcée, de la traite des êtres humains et des violences sexuelles dans les camps, notamment les mariages denfants, les violences conjugales et les phénomènes dexploitation et dabus sexuels. Ils ont exhorté les gouvernements du Bangladesh et du Myanmar/de la Birmanie à assurer la sécurité des réfugiés rohingyas sur leur territoire, et à fournir un meilleur soutien aux victimes de viols et dabus sexuels.
Le Parlement a rappelé que la charge financière de laide à la population réfugiée ne peut pas peser dune manière disproportionnée sur le Bangladesh. Dès lors, le Parlement a invité la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux à intensifier durgence leurs engagements et à dégager les fonds nécessaires.
La résolution a ensuite insisté auprès du gouvernement du Myanmar/de la Birmanie afin quil garantisse des conditions sûres et dignes pour le retour volontaire des réfugiés, sous la pleine tutelle des Nations unies. Elle a rappelé que la communauté rohingya fait partie intégrante de la population du Myanmar/de la Birmanie et quelle doit être reconnue comme telle par la loi, comme la recommandé la commission consultative.
Les deux gouvernements ont été exhortés à respecter pleinement le principe du non-refoulement.
Tout en se félicitant de ladoption par le Conseil, le 26 avril 2018, dun cadre permettant de prendre des mesures ciblées à lencontre des responsables de violations graves des droits de lhomme ainsi que pour renforcer lembargo sur les armes, le Parlement a invité une nouvelle fois la Commission à évaluer les conséquences de cet embargo dans le contexte des préférences commerciales dont jouit le Myanmar/la Birmanie, et notamment denvisager le lancement dune enquête au titre des mécanismes prévus dans le cadre du régime «Tout sauf les armes». Il a également invité le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer un embargo total sur les armes au Myanmar/en Birmanie.
Le Parlement a demandé au Service européen pour laction extérieure et aux États membres de chercher des moyens de traduire les responsables dexactions commises au Myanmar/en Birmanie devant des enceintes multilatérales et de prendre linitiative, au sein du Conseil de sécurité de lONU, pour déposer une résolution de saisine de la CPI quant à tous les aspects de la situation au Myanmar/en Birmanie et dans lÉtat de Rakhine. Les députés désiraient également permettre linstauration, en urgence, dun mécanisme international impartial et indépendant pour appuyer les enquêtes sur les atrocités commises au Myanmar/en Birmanie.
En dernier lieu, le Parlement sest félicité du protocole daccord tripartite signé le 6 juin 2018 entre le Myanmar/la Birmanie, le HCR et le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui est une avancée tangible vers la pleine participation des organismes des Nations unies au processus de rapatriement, mais a souligné toutefois limportance de rendre cet accord public dès que possible.