Instrument de soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque

2004/0145(CNS)

La Commission a présenté son douzième rapport annuel (2017) sur la mise en œuvre de l’aide communautaire conformément au règlement (CE) nº 389/2006 portant création d’un instrument de soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque.

La Commission a continué d’apporter son soutien conformément au règlement afin de faciliter la réunification de Chypre en encourageant le développement économique de la communauté chypriote turque, l’accent étant mis en particulier sur l’intégration économique de l’île, l’amélioration des contacts entre les deux communautés et avec l’UE et les préparatifs en vue de la mise en œuvre de l’acquis de l’UE.

Programmation financière : entre  2006  et  fin  2017,  un  montant  de  485 millions EUR  a  été programmé pour des opérations menées au titre du règlement relatif à l’aide. Le montant  engagé  en  décembre  2017  pour  le  programme  annuel  2017  était  de 34.836.240 EUR. L’aide a été mise en œuvre par la Commission européenne, principalement dans le cadre d’une gestion directe. Certains projets ont été toutefois gérés   indirectement   par   le   Programme   des   Nations   unies   pour   le développement   (PNUD),   la   Banque   européenne   pour   la   reconstruction   et   le développement (BERD) ou le British Council.

Contrats : la Commission a signé des engagements juridiques en 2017 dont le montant s’élève à  23.2 millions d’EUR. Le volume total a augmenté par rapport à l’année précédente (15.5 millions d’EUR en 2016). Les paiements en 2017 s’élevaient à 17.2 millions d’EUR (21.4 millions d’EUR en 2016).

Aperçu général de la mise en œuvre en 2016 : la  Commission a poursuivi la mise en œuvre du règlement relatif à l’aide, avec pour objectif premier de favoriser la réunification de l’île. En  2017,  un  certain  nombre  de  projets  ayant  déjà  fait  leurs  preuves  se  sont poursuivis, portant notamment sur des bourses d’études de l’UE et sur des mesures destinées  à  renforcer  la  confiance,  en  appui  au  travail  du  comité  des  personnes disparues et du comité technique sur le patrimoine culturel.

L’aide fournie aux secteurs économiques clés qui se préparent à un règlement de la question chypriote a été renforcée au moyen de projets axés sur le développement du secteur privé et des zones rurales ainsi que des ressources humaines. Les efforts ont été poursuivis pour accomplir des progrès tangibles dans l’éradication des maladies animales et la sécurité des aliments.

La capacité des bénéficiaires à mettre en œuvre l’acquis de l’UE de manière effective présentait encore  des  lacunes  considérables  et  de  nombreux  textes  juridiques  n’étaient  sont toujours  pas  adoptés. Les  subventions  sont restées  une  composante  essentielle  du  programme.

La construction du réseau d’égouts de Famagouste, dont la Commission a résilié le contrat   en   décembre   2013,   a   continué   de   poser   problème.   Le   litige   avec l’entrepreneur précédent a fait l’objet d’un arbitrage étant donné que toutes les voies de règlement à l’amiable  ont  été  épuisées.  Parallèlement,  les  travaux  de  réparation afférents feront l’objet d’un appel d’offres en 2018.

À la fin de l’année, 274 contrats étaient en cours au titre du programme.

Progrès par objectifs : le rapport fait les observations suivantes :

  • dans le secteur de l’eau, la conception et le dossier d’appel d’offres relatif à la construction d’un nouveau collecteur d’acheminement des eaux usées de Nicosie vers la station bicommunautaire d’épuration des eaux résiduaires  de  la  capitale  ont été finalisés ;
  • le  dossier  d’appel  d’offres  concernant  les travaux  de  réparation  nécessaires  du réseau d’égouts de Famagouste a été préparé et l’appel d’offres relatif aux travaux doit être lancé début 2018. Les activités  préparatoires  ont  débuté  en  ce  qui  concerne  la  première  phase  de démantèlement de l’ancienne station d’épuration des eaux résiduaires de Nicosie et de construction d’une piste cyclopédestre le long de la rivière Pedieos ;
  • lancé  en  novembre  2015,  le projet  d’assistance  technique  au  secteur  privé a  été prolongé jusqu’en septembre 2018. Ce projet vise à promouvoir la croissance du secteur privé et la création d’emplois ;
  • au cours de la période 2006-2018, l’Union européenne a fourni une contribution d’un montant total de 22 millions d’EUR, ce qui représente 80% du financement global versé au comité des personnes disparues ;
  • la communauté chypriote turque a continué de demander beaucoup d’informations sur  l’UE  en  2017.  L’infopoint de l’UE, opérationnel depuis le début de l’année  2015, a été prolongé en juillet 2017 jusqu’en janvier 2020 et dispose d’un budget total de 3 millions d’EUR. Il a permis de mieux faire connaître l’UE, les politiques qu’elle mène et le programme d’aide ;
  • l’instrument d’assistance technique et d’échange d’informations de la Commission (TAIEX) a été utilisé pour concrétiser les objectifs 5 et 6 du règlement relatif à l’aide. L’assistance a été maintenue en 2017 et de nouveaux experts ont été sélectionnés dans  17 grands chapitres de l’acquis. Au total, 118 événements  ont  été  organisés  en 2017.

Principales conclusions : la Commission a continué d’apporter son soutien afin de faciliter la réunification de Chypre et s’est montrée disposée  à  déployer  des  ressources pour soutenir au besoin des négociations relatives à un règlement de la question chypriote sous les auspices des Nations unies. Au cours de l’année 2017, l’aide est restée ciblée sur les domaines qui posent des problèmes particuliers en ce qui concerne le respect futur de l’acquis.

Compte  tenu  des  contraintes  en  matière  de  capacités,  des  ressources  humaines  et financières limitées et des lacunes dans les préparatifs en vue de la future application de l’acquis de l’UE, il convient de veiller soigneusement à la durabilité des projets.

L’expérience acquise dans le cadre de l’aide antérieure et la maturité des projets continueront d’être prises en compte lors des futurs exercices de programmation.