La Commission a adopté un rapport concernant la mise en uvre de la directive 2014/61/UE du Parlement européen et du Conseil relative à des mesures visant à réduire le coût du déploiement de réseaux de communications électroniques à haut débit.
La directive sarticule autour de quatre piliers: 1) accès aux infrastructures physiques existantes et transparence; 2) coordination des travaux de génie civil et transparence; 3) procédure de délivrance des autorisations; 4) infrastructure physique à lintérieur des immeubles. Elle prévoit des exigences supplémentaires relatives à la mise en place de points dinformation uniques et dorganismes de règlement des litiges. Ces exigences, de même que celles qui concernent l'établissement de sanctions, sappliquent à tous les piliers.
Le rapport a été rédigé moins de deux ans après la date limite dapplication de la directive (fixée au 1er juillet 2016) et la plupart des États membres ont tardé à transposer la directive. Son application dans la pratique na commencé que récemment et lexpérience reste jusquici limitée.
Incidence et progrès accomplis: les données des États membres qui appliquaient auparavant des dispositions analogues à celles de la directive confirment quil pourrait y avoir des avantages significatifs, y compris lextension du haut débit de grande capacité aux zones sous-équipées, si d'autres États membres suivaient la même voie.
Les opérateurs de communications électroniques estiment que laccès aux infrastructures physiques (y compris à lintérieur des immeubles) et les informations les concernant se sont améliorés depuis lapplication de la directive. Toutefois, des améliorations restent possibles et les opérateurs citent notamment i) les progrès limités réalisés en ce qui concerne le soutien à la coordination des travaux de génie civil, ii) la simplification du processus de demande dautorisations relatives aux travaux de génie civil ou iii) la facilitation de laccès aux immeubles pour y installer les infrastructures.
Actions recommandées: la Commission estime que la mise en uvre efficace et en temps opportun de la directive est essentielle non seulement pour atteindre ses objectifs, mais également pour réaliser les objectifs stratégiques de la société du gigabit à lhorizon 2025, ainsi que pour entreprendre dautres actions de soutien, telles que la boîte à outils pour le haut débit dans les zones rurales.
Compte tenu de lexpérience acquise à ce jour, la Commission recommande mettre en uvre les actions suivantes:
1) Garantir la transparence comme condition préalable à lutilisation partagée des infrastructures physiques et au codéploiement:
2) Renforcer la sécurité réglementaire relative aux modalités et aux conditions, y compris concernant les prix et la répartition des coûts: les autorités réglementaires nationales (ARN) ou dautres organismes pourraient élaborer des lignes directrices, définir la méthode applicable au règlement des litiges, établir les modalités de répartition des coûts du partage des infrastructures ou du codéploiement et dans quelle mesure les entreprises de réseaux réglementées pourraient bénéficier des économies ou des bénéfices découlant de la collaboration.
3) Améliorer lefficacité des procédures de délivrance des autorisations:
4) Élaborer des normes et des règles claires en matière daccès aux infrastructures physiques à lintérieur des immeubles: les États membres qui ne lont pas encore fait pourraient envisager de mettre en place des normes applicables aux infrastructures à lintérieur des immeubles et des programmes de labellisation du haut débit correspondants.
Les ARN pourraient prendre des mesures afin de clarifier les règles concernant les modalités, les conditions et le prix daccès aux infrastructures à lintérieur des immeubles.
5) Encourager une meilleure coopération entre les régulateurs: la coordination entre les autorités régionales et locales et les organismes de régulation sectorielle est importante pour la coordination des travaux de génie civil ou laccès aux infrastructures municipales.
LORECE, lACER et dautres groupes de régulation sectorielle à léchelon de lUE pourraient envisager lélaboration de lignes directrices concernant les bonnes pratiques en matière de conditions contractuelles et de tarification/répartition des coûts.
6) Assurer une collecte efficace des données sur des indicateurs de performance clés: les ARN ou les organismes de règlement des litiges devraient recueillir des données sur limportance de laccès aux infrastructures physiques au titre de la directive, ainsi que sur la proportion de réseaux à haut débit déployés dans le cadre dun codéploiement.
Les États membres devraient recueillir les données des autorités locales sur les délais applicables à la délivrance des autorisations et sur le nombre dimmeubles certifiés comme ayant bénéficié du déploiement grâce à une infrastructure intérieure adaptée au haut débit.