Le Parlement européen a adopté par 626 voix pour, 31 contre et 26 abstentions, une résolution sur les solutions visant à aider les travailleurs à retrouver un travail de qualité après une blessure ou une maladie.
Le vieillissement de la main-duvre européenne saccompagne dun plus grand risque de développer des problèmes chroniques de santé tant mentale que physique, handicaps et maladies. Des mesures de prévention, de réinsertion et de réadaptation sont essentielles à la viabilité des lieux de travail et des systèmes de retraite et de sécurité sociale.
Dans ce contexte, les députés ont préconisé des mesures visant à faciliter la réinsertion des travailleurs sur le marché du travail après une blessure ou une maladie. Selon eux, lUnion pourrait apporter une valeur ajoutée en aidant les États membres sur trois plans:
1) Prévention et intervention précoce: la résolution a souligné limportance dinvestir davantage dans les politiques de prévention des risques et de promouvoir une culture de la prévention.
Le Parlement a demandé daméliorer la gestion des absences pour raison médicale dans les États membres et de faire en sorte que les lieux de travail puissent mieux être adaptés aux maladies chroniques et aux handicaps, en luttant contre la discrimination par une meilleure application de la directive 2000/78/CE relative à légalité de traitement en matière demploi et de travail. La Commission devrait encourager les mesures dintégration et de réadaptation et soutenir le travail didentification et déchange des bonnes pratiques des États membres en matière daménagements sur le lieu de travail. Eurofound devrait analyser les possibilités demploi et du niveau demployabilité des personnes atteintes de maladies chroniques.
Le cadre stratégique de lUnion européenne en matière de santé et de sécurité au travail pour la période après 2020 devrait donner la priorité aux investissements réalisés à laide des fonds de lUnion européenne visant à prolonger et à promouvoir une vie professionnelle plus saine, ainsi que des aménagements de travail individualisés, et à soutenir le recrutement et un retour au travail bien adapté, lorsque ce retour est souhaité et que les conditions médicales le permettent.
La résolution a insisté entre autres sur la nécessité:
La Commission est invitée à présenter sans délai un acte juridique sur les troubles musculo-squelettiques (TMS).
2) Retour au travail: lintégration des chômeurs de longue durée dans lemploi par des mesures individualisées est un facteur clé de la lutte contre la pauvreté et lexclusion sociale. Les politiques de retour au travail et de réinsertion devraient sinscrire dans une démarche globale plus générale de la vie professionnelle en bonne santé, visant à garantir un environnement de travail sûr et sain tant sur le plan physique que mental tout au long de la vie professionnelle des travailleurs.
Le Parlement a préconisé:
Le retour au travail précoce et/ou progressif pourrait saccompagner de prestations de maladie partielles afin que les personnes concernées ne subissent pas de perte de revenu du fait de leur retour au travail, tout en maintenant des incitations financières pour les entreprises.
3) Changer les attitudes à légard de la réinsertion des travailleurs: le Parlement a souligné que la sensibilisation à la réadaptation professionnelle et aux politiques et programmes de retour au travail ainsi que lamélioration de la culture dentreprise étaient des facteurs essentiels de succès dans le processus de retour au travail et dans la lutte contre les attitudes négatives, les préjugés et la discrimination.
Les députés ont invité la Commission et les États membres, en coopération avec les partenaires sociaux, à veiller à ce que les employeurs considèrent le processus de réinsertion comme une occasion de bénéficier des qualifications, des compétences et de lexpérience acquises par les travailleurs.
Le Parlement a insisté sur limportance des campagnes de lutte contre la discrimination fondée sur lâge des travailleurs, et sur la promotion de la prévention et de mesures de santé et de sécurité au travail. Il a encouragé par ailleurs les employeurs à maintenir autant que possible le dialogue avec les employés qui ont reçu un diagnostic de maladie en phase terminale, afin que toutes les adaptations nécessaires puissent être opérées pour permettre à lemployé de continuer à travailler sil le souhaite.