Le Parlement européen a adopté une résolution déposée par la commission du Commerce International sur la contribution de lUnion européenne à lélaboration dun instrument contraignant des Nations unies pour réglementer les activités des sociétés transnationales au regard des droits de lhomme.
Les députés ont rappelé que des négociations étaient en cours à lONU sur la mise en place dun système de responsabilité des entreprises pour les violations des droits de lhomme quelles commettent, au sein du groupe de travail intergouvernemental (GTI) à composition non limitée sur les sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de lhomme, créé par une résolution du Conseil des droits de lhomme à lAssemblée générale des Nations unies adoptée en 2014. Ce groupe de travail a été chargé délaborer un instrument international juridiquement contraignant pour réglementer, dans le cadre du droit international des droits de lhomme, les activités des sociétés transnationales et autres entreprises. Tant lUnion européenne que ses États membres jouent un rôle au sein du GTI, mais la Commission na pas été mandatée par le Conseil pour mener des négociations au nom de lUnion européenne concernant sa participation audit groupe.
Le Parlement a réaffirmé quil était urgent dagir de manière efficace et cohérente à tous les niveaux afin de lutter efficacement contre les violations des droits de lhomme commises par les sociétés transnationales, de permettre laccès à des recours, de résoudre les problèmes juridiques résultant du caractère transnational des activités des entreprises et des sociétés transnationales et de la complexité croissante des chaînes de valeur mondiales, ainsi que de la dimension extraterritoriale des sociétés multinationales.
À cet égard, le Parlement a noté que de nombreux obstacles subsistaient en ce qui concerne laccès aux recours judiciaires, en particulier dans le cas des sociétés transnationales, en raison, par exemple, des difficultés rencontrées par les victimes pour déterminer le tribunal compétent, de labsence de codification de certaines violations des droits de lhomme dans le code pénal ou de la corruption. Il a regretté labsence dune démarche globale concernant la manière dont les sociétés transnationales se conformaient à la législation relative aux droits de lhomme et garantissaient dautres mécanismes de recours, ce qui peut contribuer à limpunité des entreprises transnationales impliquées dans des affaires de violations des droits de lhomme.
Les députés ont salué les travaux engagés aux Nations unies par le GTI afin de créer un instrument contraignant des Nations unies pour réglementer les activités des sociétés transnationales et autres entreprises à caractéristiques transnationales au regard des droits de lhomme. Ils ont souligné que la responsabilité sociale des entreprises à titre volontaire était insuffisante pour garantir une pleine conformité avec les normes et obligations internationales et risquait de créer les conditions dune concurrence déloyale à légard de celles qui ont choisi de se conformer aux normes internationales.
Ils ont réitéré leur appel à lUnion et à ses États membres pour quils sengagent véritablement et de manière constructive dans ces négociations et dans le processus intergouvernemental aux fins du mandat du GTI.
Le traité contraignant devrait sappuyer sur le cadre des PDNU et comprendre les éléments suivants:
Le Parlement a invité lUnion et ses États membres à participer activement à ce processus intergouvernemental par la création dun groupe de travail comprenant tous les services compétents de la Commission, le SEAE, le groupe de travail du Conseil sur les droits de lhomme (COHOM) et les commissions compétentes du Parlement, conformément au principe de cohérence des politiques au service du développement (CPD).