La commission des affaires étrangères a adopté un rapport d'initiative d'Igor SOLTES (Verts/ALE, SL) sur le rapport 2018 de la Commission sur le Kosovo.
Tout en se félicitant des textes législatifs importants adoptés dans le cadre du programme européen de réforme (EER), les députés ont souligné la lenteur de la mise en uvre des réformes fondamentales, due à l'absence de consensus entre les partis et à une polarisation politique continue. Ils ont appelé tous les partis politiques à instaurer un dialogue politique ouvert à tous et condamné le comportement obstructionniste de certains parlementaires.
Les députés se sont également félicités du fait que le domaine de l'administration publique a enregistré certains progrès, mais ont plaidé pour la dépolitisation et la restructuration de ladministration.
Le rapport a ensuite recensé un certain nombre de domaines où des progrès restent à accomplir :
Les députés ont estimé qu'il était vital d'accorder sans retard injustifié la libéralisation du régime des visas au Kosovo et se sont félicités que la Commission ait confirmé, le 18 juillet 2018, que les critères de référence pour la libéralisation du régime des visas ont été remplis. Le Conseil est invité à adopter rapidement son mandat afin de progresser vers ladoption dun régime dexemption de visas.
Relations avec la Serbie: le rapport a pris note du débat en cours et des déclarations publiques concernant d'éventuels ajustements de la frontière entre la Serbie et le Kosovo, y compris les échanges de territoires, et il a déclaré que tout accord ne pourrait être acceptable que s'il était mutuellement accepté, compte tenu de la stabilité générale dans la région et du droit international.
Les députés ont insisté sur le caractère multiethnique du Kosovo et de la Serbie ainsi que sur le fait que des États ethniquement purs ne devraient pas être lobjectif dans la région. Ils ont soutenu le dialogue facilité par l'UE en tant que cadre permettant de parvenir à un accord global de normalisation entre la Serbie et le Kosovo.
Les députés ont ajouté qu'une normalisation complète des relations avec la Serbie, dans le cadre d'un accord juridiquement contraignant et de ses modalités d'application, ne sera pas possible sans une application globale et mutuelle des accords existants et constitue un élément clé des voies des deux parties vers l'intégration européenne. Ils ont invité les cinq États membres de l'UE qui n'ont pas encore reconnu le Kosovo à le faire, soulignant que cette reconnaissance serait bénéfique pour la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie.
Enfin, les députés ont regretté que de nombreux accords signés jusqu'à présent n'aient pas été mis en uvre ou aient été retardés, tels que ceux sur l'énergie et sur l'association des municipalités à majorité serbe. Ils ont invité le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) à procéder à une évaluation des résultats obtenus par les deux parties dans l'accomplissement de leurs obligations afin de relever tous les défis auxquels elles sont confrontées dans la mise en uvre.