Normes minimales pour les minorités dans l'UE
La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures a adopté un rapport dinitiative de József NAGY (PPE, SK) sur les normes minimales pour les minorités dans lUnion européenne.
Sur lensemble des citoyens de lUnion, environ 8 % appartiennent à une minorité nationale et environ 10 % parlent une langue régionale ou minoritaire. Larticle 2 du traité UE dispose que l«Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, dégalité, de lÉtat de droit, ainsi que de respect des droits de lhomme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités». La charte des droits fondamentaux de lUnion européenne a fait de la notion de «minorités nationales» un terme du droit de lUnion.
Lun des trois critères de Copenhague exige clairement que les pays candidats à ladhésion garantissent la démocratie, létat de droit, les droits de lhomme, le respect et la protection des minorités. Toutefois, les droits des minorités ne font plus lobjet daucun contrôle dès lors quun pays candidat devient un État membre.
Nécessité de règles communes: rappelant quil nexistait aucune norme commune de lUnion concernant les droits des minorités dans lUnion, ni de conception commune des personnes pouvant être considérées comme appartenant à une minorité, le rapport a insisté sur la nécessité de protéger toutes les minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, quelle quen soit la définition. Il a recommandé ladoption de la définition de « minorité nationale » énoncée dans la convention européenne des droits de lhomme. Il a en outre invité les États membres à mettre fin à la condition dapatridie des Roms et à permettre à tout un chacun dexercer ses droits fondamentaux.
Les députés ont demandé à la Commission délaborer un cadre commun de normes minimales de lUnion pour la protection des minorités. Ils ont recommandé que cadre comporte des jalons mesurables assortis de rapports réguliers et quil prévoie, au minimum:
- lélaboration de lignes directrices reprenant les bonnes pratiques applicables au sein des États membres, en coopération avec les différentes parties prenantes dans la protection des droits des minorités;
- une recommandation de la Commission, tenant compte des mesures nationales existantes, de la subsidiarité et de la proportionnalité;
- une proposition législative de directive, à rédiger à la suite dune analyse dimpact appropriée, conforme aux principes de subsidiarité et de proportionnalité tels quappliqués dans les États membres, sur des normes minimales pour les minorités dans lUnion, assortie de critères de référence clairs et de sanctions.
Lutte contre les discriminations, les crimes de haine et les discours de haine: condamnant sans réserve toutes les formes de discrimination et toutes les formes de ségrégation, les députés ont invité lUnion et les États membres à renforcer la lutte contre les crimes de haine et les attitudes et comportements discriminatoires. Ils ont réaffirmé la position exprimée par le Parlement dans sa résolution du 25 octobre 2017 sur lintégration des Roms dans lUnion du point de vue des droits fondamentaux. Ils ont encouragé la Commission et les États membres à mettre en place des activités de sensibilisation en vue de faire prendre conscience à la population de lUnion de la diversité, à incorporer lhistoire des minorités nationales et ethniques dans les programmes scolaires et à lancer des dialogues culturels.
La Commission et les États membres sont invités, entre autres, à :
- garantir légalité des chances pour permettre aux minorités nationales et ethniques de participer à la vie politique et sociale;
- renforcer et à promouvoir les droits culturels des minorités, reconnaître la contribution des minorités nationales et ethniques au patrimoine culturel de lUnion, renforcer le dialogue avec les personnes appartenant à des minorités et leurs représentants, et à définir et mettre en uvre des mesures et des actions coordonnées pour la gestion durable de la préservation et du développement de leur culture;
- promouvoir lutilisation des langues minoritaires dans les médias;
- faire en sorte que, conformément aux normes internationales, les personnes appartenant à des minorités nationales et ethniques aient le droit de recevoir une éducation dans une langue minoritaire et dapprendre dans leur langue maternelle dans les établissements denseignement publics et privés;
- permettre et à promouvoir, dans le cadre des autorités administratives et des organismes du service public, lusage des langues régionales ou minoritaires dans la pratique, conformément au principe de proportionnalité, notamment dans les relations entre particuliers et organismes dune part, et les pouvoirs publics dautre part.
Le rapport a engagé la Commission et les États membres à continuer de soutenir et de financer la collecte de données fiables et solides sur légalité, en consultation avec les représentants des minorités, afin de mesurer les inégalités et la discrimination. Il a appelé de ses vux un suivi efficace, à léchelle de lUnion, de la situation des minorités nationales et ethniques.