La commission des affaires a adopté un rapport dinitiative Ioan Mircea PAŞCU (S&D, RO) sur le rapport annuel sur la mise en uvre de la politique de sécurité et de défense communes.
Face à la détérioration continue de lenvironnement international stratégique confronté à des conflits interétatiques et intraétatiques, au terrorisme, à la déliquescence de lÉtat, aux cyberattaques et aux effets du changement climatique, les députés estiment quaucun État ne peut, seul, réussir à relever ces enjeux et soulignent quil est essentiel que lUnion y réponde rapidement de manière cohérente, dune seule voix, de concert avec ses alliés et partenaires ainsi quavec les autres organisations internationales.
La coopération en est encore à ses balbutiements et beaucoup reste à faire pour que lUnion et ses États membres récoltent les fruits dune coopération approfondie et soutenue à long terme dans le domaine de la défense. Les députés insistent sur lexistence davantages pratiques et financiers à une plus grande intégration des capacités européennes de défense. Ils soulignent limportance de la relation transatlantique et rappellent à quel point le multilatéralisme joue un rôle important dans le maintien de la paix et de la stabilité.
Politique de sécurité et de défense commune - la voie à suivre: les députés estiment que les États membres et lUnion doivent durgence investir davantage dans la sécurité et la défense, et que la solidarité et la coopération en matière de défense devraient devenir la norme. Les États membres devraient sefforcer de parvenir à lobjectif de 2 % du PIB consacré à la défense, et affecter 20 % de leurs budgets de défense aux équipements de lAgence européenne de défense (AED) répertoriés comme nécessaires, y compris ceux liés à la recherche et au développement.
Tout en se félicitant de la création dune rubrique consacrée à la défense au sein de la proposition de cadre financier pluriannuel (CFP) de la Commission, le rapport souligne que les financements alloués au titre de cette ligne budgétaire devraient être exclusivement consacrés à la défense, hors de toute ingérence politique.
Les députés jugent essentiel délaborer une approche stratégique globale clairement définie en matière de défense européenne, qui pourrait être définie au mieux par un livre blanc sur la sécurité et la défense de lUnion européenne.
Capacités de lUnion en matière de sécurité et de défense: le rapport souligne limportance de développer les capacités militaires nécessaires, y compris par la mise en commun et le partage, pour relever les enjeux globaux qui se présentent en matière de sécurité dans et autour de lEurope et dans sa périphérie.
Les États membres devraient améliorer leurs capacités militaires en vue de couvrir toutes les capacités terrestres, aériennes, spatiales, maritimes et informatiques pour faire de la PSDC de lUnion une force crédible. Les députés insistent sur la nécessité dinvestir dans le renseignement, la surveillance et la reconnaissance, les communications par satellite et laccès autonome à lespace et à lobservation permanente de la Terre pour mieux évaluer les menaces internes et externes. Ils considèrent en outre que lingérence dans les élections organisées dans dautres pays au moyen dopérations informatiques constitue une violation du droit international, même en labsence de recours à la force militaire.
Les députés estiment quil serait possible de renforcer les capacités de lUnion en matière de sécurité et de défense: i) en faisant un meilleur usage des cadres de défense et de coopération militaire existants, tels que les quartiers généraux européens des corps multinationaux à déploiement rapide ainsi que les groupements tactiques de lUnion, i) en renforçant et non en dupliquant des initiatives similaires au sein de lOTAN.
Le rapport salue la proposition de règlement établissant un Fonds européen de la défense (FED) et limportant financement proposé par la Commission pour le prochain CFP. Il souligne à nouveau que lAED devrait être lagence de mise en uvre des actions de lUnion au titre de la politique européenne des capacités et de larmement, là où lenvisage le traité de Lisbonne.
Les députés se félicitent également de la mise en uvre dune coopération structurée permanente (CSP) ouverte, étape fondamentale sur la voie dune coopération renforcée en matière de sécurité et de défense entre les États membres.
Missions et opérations de la politique de sécurité et de défense commune: les députés regrettent que lefficacité de ces missions puisse être compromise par des faiblesses structurelles, par linégalité des contributions des États membres et par leur inadéquation à lenvironnement opérationnel.
Les parlementaires sont convaincus que la plus ancienne opération de lUnion, à savoir lopération militaire de lUnion européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR ALTHEA), continue de jouer un rôle dissuasif en ce quelle constitue un signe visible de lengagement de lUnion à légard de ce pays et de lensemble de la région des Balkans occidentaux. Soulignant limportance stratégique du partenariat entre lUnion européenne et lAfrique, ils suggèrent dintensifier la coopération, y compris dans le domaine de la sécurité.
Les députés se félicitent également :
Les députés demandent une mise en uvre rapide de linitiative de renforcement des capacités à lappui de la sécurité et du développement (RCSD) afin daméliorer lefficacité et la viabilité des missions et des opérations de la PSDC.
Relations UE-OTAN: le rapport insiste sur la complémentarité de lUnion et de lOTAN ainsi que sur la nécessité de veiller à ce que les initiatives multinationales de développement des capacités de lUnion et de lOTAN soient complémentaires et se renforcement mutuellement. Les deux organisations ont des caractéristiques bien distinctes et leur coopération devrait être menée dans le respect de lautonomie et des procédures décisionnelles de lautre, en se fondant sur les principes de la réciprocité, sans préjudice du caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense des États membres.