OBJECTIF : présentation du rapport de la Cour des Comptes européenne sur les comptes annuels de lAgence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes dinformation à grande échelle au sein de lespace de liberté, de sécurité et de justice («leu-LISA»), pour lexercice 2017, accompagné de la réponse de lAgence.
CONTENU : la Cour des Comptes a audité, entre autres, les comptes annuels de lAgence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes dinformation à grande échelle au sein de lespace de liberté, de sécurité et de justice. LAgence a pour mission principale de sacquitter de tâches liées à la gestion opérationnelle du système dinformation Schengen de deuxième génération (SIS II), du système dinformation sur les visas (VIS) et du système européen pour la comparaison des empreintes digitales (Eurodac).
Opinion sur la légalité et la régularité des opérations sous-jacentes aux comptes
Selon la Cour :
- les comptes de lAgence pour lexercice clos le 31 décembre 2017 présentent fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière de lAgence au 31 décembre 2017, le résultat de ses opérations et ses flux de trésorerie, conformément à son règlement financier et aux règles comptables adoptées par le comptable de la Commission.
- les transactions sous-jacentes aux comptes pour lexercice clos le 31 décembre 2017 sont, dans tous leurs aspects significatifs, légales et régulières.
Le rapport fait une série dobservations sur la gestion budgétaire et financière de lAgence, accompagnées de la réponse de cette dernière. Les observations principales peuvent être résumées comme suit :
Observations de la Cour
Gestion financière et performance
Leu-LISA gère actuellement trois systèmes dinformation à grande échelle distincts et non intégrés (SIS II, VIS et Eurodac), tous destinés à des données relevant du domaine dintervention de lUE que constituent la liberté, la sécurité et la justice. Il est possible que cette approche lempêche de réaliser des économies déchelle et détablir des synergies entre les différents systèmes. Cette question revêt dautant plus dimportance quil est actuellement envisagé détendre le mandat de lAgence pour y inclure la gestion de plusieurs autres systèmes dinformation dans les années à venir. En concertation avec la Commission et les États membres, lAgence devrait établir une analyse coûts-avantages détaillée afin de nourrir les discussions sur la stratégie de développement à venir relative aux systèmes.
La Cour a noté que le projet de construction dun nouveau bâtiment sur le site de Strasbourg a accusé des retards considérables.
Les agences doivent mettre en place une solution unique pour les échanges et le stockage électroniques dinformations avec les tiers participant aux procédures de marchés publics (e-procurement). Étant donné que cette exigence sapplique à toutes les institutions de lUE, la Commission a développé une solution informatique globale couvrant toutes les étapes des procédures de marchés publics. Elle a déployé des outils pour la facturation électronique (e-invoicing) en 2010, pour la publication électronique des documents relatifs aux avis de marchés dans le Journal officiel de lUE (e-tendering) en 2011 et pour la soumission des offres par voie électronique (e-submission). A la fin de 2017, lAgence avait mis en place la facturation et les appels doffres électroniques pour certaines procédures, mais pas la soumission des offres par voie électronique.
Gestion budgétaire
LAgence a contracté des engagements globaux pour un montant total de 69,9 millions deuros, afin de couvrir les dépenses futures liées aux nouvelles tâches et aux nouveaux systèmes dinformation quil était initialement prévu de placer sous sa responsabilité en 2017, mais dont la base juridique na été adoptée que très tardivement dans lannée (règlement relatif au système dentrée/de sortie adopté le 30 novembre 2017), voire pas du tout (refonte dEurodac et système dattribution de Dublin). Le montant des crédits de paiement correspondants a été réduit de 85,6 millions deuros par deux budgets rectificatifs, passant ainsi de 153,3 millions deuros dans le budget voté initialement à 67,7 millions deuros dans le budget définitif tel quil a été adopté.
Réponse de lAgence
Gestion financière et performance
En décembre 2017, la Commission a présenté deux propositions de règlement établissant un cadre dinteropérabilité entre les systèmes dinformation de lUE (dans les domaines des frontières et des visas ainsi que de la coopération policière et judiciaire, de lasile et des migrations). En outre, la révision du mandat de lAgence (qui se trouve dans la phase finale de son adoption) définit la responsabilité du développement des actions dinteropérabilité sous réserve de ladoption des propositions législatives correspondantes.
LAgence a confirmé le retard dans la mise en uvre du projet de construction à Strasbourg.
En ce qui concerne la soumission électronique, les problèmes techniques de la plateforme gérée par la DG DIGIT ont empêché lutilisation de cet outil; comme dautres agences, lAgence nétait donc pas en mesure de déployer la plateforme de façon fiable en 2017. Une fois que la plateforme sera stable, lAgence a lintention de lutiliser dans ses activités de passation de marchés.
Gestion budgétaire
Le scénario et les risques associés ont déjà été identifiés en 2016 et figurent dans les prévisions des recettes et des dépenses de lAgence pour 2017. Tout au long de lannée, le conseil dadministration a été régulièrement tenu informé du risque et des contraintes liés aux engagements globaux importants en raison des retards pris dans ladoption du fondement juridique des nouvelles tâches.
Le rapport contient un résumé des chiffres clés relatifs à lAgence en 2017 :
Budget
79 millions EUR (en crédits de paiement).
Effectifs
152, comprenant les fonctionnaires, les agents temporaires et contractuels, ainsi que les experts nationaux détachés.