Acte de Genève de l’arrangement de Lisbonne sur les appellations d'origine et les indications géographiques: action de l'Union européenne à la suite de son adhésion à l'acte
La commission des affaires juridiques a adopté le rapport de Virginie ROZIÈRE (S&D, FR) sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à laction de lUnion européenne à la suite de son adhésion à lacte de Genève de larrangement de Lisbonne sur les appellations dorigine et les indications géographiques.
Pour rappel, la proposition vise à mettre en place un cadre juridique garantissant la participation effective de lUnion européenne à lUnion de Lisbonne de lOrganisation mondiale de la protection intellectuelle (OMPI) au jour où elle deviendra partie contractante à lacte de Genève de larrangement de Lisbonne sur les appellations dorigine et les indications géographiques.
Larrangement de Lisbonne est un traité de 1958 en vertu duquel il est possible dobtenir la protection de certaines appellations dorigine sur le territoire de ses parties contractantes. Vingt-huit pays sont actuellement parties contractantes à larrangement, dont sept États membres de lUnion européenne.
La commission compétente a recommandé que la position du Parlement européen adoptée en première lecture dans le cadre de la procédure législative ordinaire modifie la proposition de la Commission comme suit.
Enregistrement international des indications géographiques à la suite de ladhésion
Les députés suggèrent que Commission dépose auprès du Bureau international de lOMPI une demande dinscription au registre international dune liste des indications géographiques originaires de lUnion et protégées sur le territoire de celle-ci, dans le cadre dune étroite collaboration avec les États membres, les associations professionnelles et les producteurs intéressés.
La liste des indications géographiques adoptée par la Commission par voie dacte dexécution devrait contenir toutes les indications géographiques européennes qui ont déjà été inscrites au registre international par les États membres qui étaient parties contractantes de lUnion particulière avant ladhésion de lUnion européenne à lacte de Genève.
Au plus tard six mois après lentrée en vigueur du règlement, lautorité dun État membre, un groupement de producteurs intéressé ou un producteur isolé pourrait transmettre à la Commission les noms des indications géographiques quil souhaiterait voir incluses dans la liste dindications géographiques.
La Commission pourrait sopposer à lajout dune indication géographique particulière dans la liste des indications originaires de lUnion européenne et protégées sur le territoire de celle-ci et devrait motiver sa décision en tenant compte, entre autres, de la valeur à lexportation de lindication géographique et/ou de son potentiel dexportation ou encore de limportance économique et régionale particulière de lindication géographique.
En outre, le Parlement pourrait proposer des indications géographiques à lenregistrement dans le cadre de lUnion de Lisbonne.
La Commission devrait recourir à un mécanisme de consultation périodique des États membres, des associations professionnelles et des producteurs européens afin dinstaurer un dialogue permanent avec les parties intéressées.
Indications géographiques non agricoles
Les députés ont suggéré de mettre en place une procédure de retrait du refus de la protection, en particulier dans léventualité dune évolution du droit de lUnion qui permettrait aux indications géographiques non agricoles dêtre protégées.
La Commission devrait présenter, dès que possible, une proposition législative visant à étendre la protection accordée aux indications géographiques au titre du droit de lUnion aux produits non agricoles. Les indications géographiques non agricoles protégées dans les États membres ne seraient pas affectées par le règlement jusquà ce quun tel système soit mis en place.
Le rapport préconise également détudier les solutions qui permettraient aux sept États membres de lUnion européenne sont membres de lUnion de Lisbonne de continuer à protéger pleinement leurs indications géographiques non agricoles, dans le cadre dune application partielle de lacte de Genève.
Suivi et réexamen
La Commission devrait surveiller et évaluer lapplication du règlement au cours du temps. Afin de conduire cette évaluation, la Commission devrait, entre autres, tenir compte i) du nombre dindications géographiques protégées en vertu du droit européen qui ont fait lobjet dune notification et de celles qui ont été rejetées par des parties tierces, ii) de lévolution du nombre de pays tiers appliquant lacte de Genève, iii) des actions menées par la Commission pour accroître ce nombre et du nombre dindications géographiques non agricoles originaires de pays tiers parties contractantes à lacte qui ont été rejetées par la Commission.