Accord de protection des investissements UE/Singapour
La commission du commerce international a adopté le rapport par David MARTIN (S&D, UK) contenant une proposition de résolution non législative sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion de laccord de protection des investissements entre lUnion européenne et ses États membres, dune part, et la République de Singapour, dautre part.
Pour rappel, Singapour est la huitième destination dinvestissements directs étrangers en provenance de lUnion et la première dans la région de lASEAN. Singapour est la première destination des investissements européens en Asie, avec des stocks dinvestissements bilatéraux qui ont atteint 256 milliards deuros en 2016.
Il sagit du premier accord entre lUnion et un pays tiers consacré uniquement à la protection des investissements et conclu à la suite des discussions interinstitutionnelles sur la nouvelle architecture des ALE de lUnion. À la lumière de la nouvelle approche de lUnion en matière de protection des investissements et de son mécanisme dapplication, le système juridictionnel des investissements (SJI), Singapour a accepté de revoir les dispositions négociées en2014 sur la protection des investissements et de rouvrir de ce fait un accord déjà finalisé.
Laccord remplacera les 13 accords bilatéraux actuellement en vigueur entre des États membres de lUnion et Singapour, qui ne comprennent pas la nouvelle approche européenne concernant la protection des investissements et son mécanisme dapplication (SJI).
De manière générale, les députés se sont félicités de la nouvelle approche de lUnion en matière de protection des investissements et de son mécanisme de mise en uvre (SJI), qui a remplacé le très controversé RDIE (règlement des différends entre investisseurs et États). Le SJI remédie à certaines des lacunes procédurales du RDIE et améliore les approches individuelles suivies par les États membres de l'UE dans les traités bilatéraux d'investissement (TBI) existants.
Le nouvel accord permettra dassurer un niveau élevé de protection des investissements, de transparence et de responsabilité tout en préservant le droit des deux parties de réglementer à tous les niveaux de ladministration et de poursuivre des objectifs légitimes de politique publique dans des domaines tels que la santé et lenvironnement.
Les députés ont toutefois déploré labsence de dispositions sur les obligations des investisseurs, et ont souligné limportance de la responsabilité sociale des entreprises.
Ils ont invité la Commission à proposer une législation établissant des normes obligatoires de diligence au-delà des secteurs liés aux minerais et au bois provenant de zones de conflit, dans le domaine de la confection par exemple. Ils ont déploré l'absence d'une approche globale du respect des droits de l'homme par les entreprises et l'absence de mécanismes de recours.
Les députés ont rappelé que le SJI envisage la mise en place dun tribunal de première instance permanent et dune cour dappel, dont les membres devront posséder des qualifications comparables à celles des juges de la Cour internationale de justice (y compris en droit public international et non pas seulement en droit commercial) et respecter des règles strictes dindépendance, dintégrité et déthique au moyen dun code de conduite contraignant visant à prévenir les conflits dintérêts.
Des sanctions plus sévères devraient être mises en place au cas où des membres des tribunaux ne respecteraient pas le code de conduite.
En dernier lieu, les députés ont considéré que lapprobation de cet accord donnera plus de poids à lUnion pour négocier des accords similaires avec les autres pays de lASEAN et établir des règles semblables en matière de protection des investissements dans lensemble de la région.