La Commission a présenté le cinquième rapport sur la mise en uvre de la directive-cadre sur leau (2000/60/CE) et de la directive «Inondations» (2007/60/CE) basés sur les deuxièmes plans de gestion de district hydrographique de la Commission et les premiers plans de gestion des risques dinondation préparés par les États membres pour la période 2015-2021.
Le principal objectif de la directive-cadre sur leau est dobtenir, d'ici 2015, un bon état des plus de 111.000 eaux de surface (par exemple, rivières, lacs, eaux côtières) et des plus de 13.000 eaux souterraines sur le territoire de lUnion. La Commission a indiqué avoir tenu compte de commentaires apportés par le Parlement européen, entre autres, sur les précédents rapports de mise en uvre.
Le Parlement a adopté une résolution portant sur leau en 2015, soulignant notamment limportance de la gestion qualitative et quantitative des eaux, le besoin de veiller à la mise en uvre complète de la législation européenne sur leau et à sa meilleure intégration dans dautres politiques de lUnion. Il a appelé les États membres à achever leurs plans de gestion de district hydrographique et à les mettre en uvre, ainsi quà rendre les informations pertinentes disponibles en ligne. Il a également souligné les synergies entre les plans de gestion de district hydrographique et les plans de gestion des risques dinondation.
DCEconclusions suite aux deuxièmes plans de gestion de district hydrographique
Le rapport sur létat des eaux de lAgence Européenne de lEnvironnement, publié en juillet 2018, fournit des informations détaillées sur l'état des masses deau européennes, telles que communiquées par les États membres au titre de la DCE. Il montre que 74% des masses deau souterraines de lUE ont aujourdhui atteint un bon état chimique et que 89% dentre elles ont atteint un bon état quantitatif.
La situation est moins encourageante pour les eaux de surface : 38% de ces eaux seulement ont un bon état chimique et seulement 40% ont un bon état écologique ou un bon potentiel écologique. Certains polluants, dont le plus commun est le mercure, ont une forte incidence sur létat.
Le rapport de lAEE conclut que les eaux européennes restent soumises à dimportantes pressions générées par des sources de pollution tant diffuses (par exemple, agriculture, infrastructures de transport) que ponctuelles (par exemple, industrie ou production énergétique), des captages excessifs et des changements hydromorphologiques résultant dun ensemble dactivités humaines.
Globalement, des efforts importants ont été fournis pour mettre en uvre la DCE. Lamélioration de la mise en uvre dautres actes législatifs européens étroitement liés a également eu un impact positif. Cela concerne en particulier la directive sur le traitement des eaux urbaines résiduaires, la directive sur les nitrates et la directive sur les émissions industrielles, ainsi que la législation de lUE portant sur les produits chimiques. Cependant, comparé au cycle 2009-2015, seul un nombre limité de masses deau a connu une amélioration de leur état. Cela pourrait être dû à : (i) une identification tardive des pressions, (ii) des délais plus longs nécessaires pour concevoir des mesures stratégiques efficaces, (iii) la lenteur de la mise en uvre des mesures et le au temps de réaction de la nature avant la prise deffet des mesures, (iv) des normes de qualité renforcées et une amélioration de la surveillance et de la communication faisant apparaître des masses deau dont létat était précédemment qualifié d«inconnu» dans la catégorie «insatisfaisant».
Au titre de la DCE, les États membres sont tenus didentifier un programme de mesures afin de parvenir à un bon état en temps opportun. En ce qui concerne les masses deau affectées par un captage deau, alors que les mesures essentielles ont en général été définies, leur mise en uvre est inégale au sein de lEurope et la réduction des pressions est par conséquent lente. Le fait que la plupart des États membres exemptent les petits captages de contrôles ou denregistrement est potentiellement problématique. Labsence de contrôles ou denregistrement peut savérer préoccupante, notamment dans les États membres étant déjà confrontés à des problèmes de pénurie deau et dans les masses deau confrontées à des problèmes quantitatifs.
Le rapport note ensuite que plusieurs États membres ont réalisé des avancées dans la définition de services liés à lutilisation de leau, le calcul des coûts financiers, les mesures, la réalisation danalyses économiques et lévaluation des coûts pour lenvironnement et les ressources lorsquil sagit de calculer les montants de la récupération des coûts des services liés à lutilisation de leau. Il reste toutefois du chemin à parcourir pour que ces éléments améliorés danalyse économique se traduisent par des mesures concrètes et pour parvenir à des approches plus harmonisées en vue de lestimation et de lintégration des coûts pour lenvironnement et les ressources. Il est essentiel daugmenter les investissements pour atteindre les objectifs de la DCE. De nouvelles avancées dans létayage économique du programme de mesures faciliteraient fortement les décisions et les investissements relatifs à leau.
Recommandations
Le rapport a indiqué quaux fins des troisièmes plans de gestion de district hydrographique, les États membres devraient: (i) poursuivre lamélioration de limplication des parties prenantes, avec une participation active dans le processus de planification et lintégration de leurs contributions dans les plans de gestion de district hydrographique ; (ii) identifier clairement lécart les séparant dun bon état pour les pressions individuelles et les masses deau ainsi que concevoir, financer et mettre en uvre des programmes de mesures ciblés pour combler cet écart ; (iii) réduire le recours aux dérogations afin de garantir la réalisation en temps opportun des objectifs de la DCE et d'améliorer la transparence vis-à-vis des justifications avancées ; (iv) veiller à la mise en uvre adéquate de larticle 9 en matière de récupération des coûts, y compris le calcul et linternalisation des coûts pour lenvironnement et les ressources pour lensemble des activités susceptibles dinfluer de manière sensible sur les masses deau et lanalyse économique pour étayer le programme de mesures.
Le rapport a déclaré que la concrétisation de la conformité totale avec les objectifs de la DCE à lhorizon 2027, délai au-delà duquel les possibilités de dérogation seront limitées, semble à ce stade représenter un véritable défi. Les rapports ont en effet montré que, bien que de nouvelles mesures seront prises jusquen 2021, beaucoup dautres seront nécessaires au-delà de cette date.
Selon le cas, la Commission procédera avec les États membres au suivi des recommandations contenues dans le présent rapport et ses documents daccompagnement, afin d'assurer une meilleure mise en uvre des exigences au titre de la directive-cadre sur leau. Elle veillera également à renforcer lapplication des obligations juridiques visant les principales pressions sur lenvironnement aquatique, telles que celles découlant de la directive sur les nitrates et de la directive sur le traitement des eaux urbaines résiduaires.