Le Parlement européen a décidé de lever limmunité de Dominique BILDE (ENF, FR).
Pour rappel, la demande de levée de limmunité de Dominique Bilde a été transmise en date du 19 octobre 2018 par le ministère de la justice de la République française sur requête du procureur général près la cour dappel de Paris dans le cadre de laffaire pendante devant les magistrats instructeurs relativement à une information judiciaire pour les chefs présumés dabus de confiance, de recel dabus de confiance, descroquerie en bande organisée, de faux et usage de faux, et de travail dissimulé par dissimulation de salarié, concernant les conditions demploi dassistants de députés au Parlement européen membres du Front national.
Pour pouvoir procéder à linterrogatoire de Dominique Bilde sur les faits visés au réquisitoire introductif, les autorités compétentes ont demandé la levée de son immunité.
Le Parlement a relevé les points suivants :
- lors dune perquisition effectuée au siège du Front national en février 2016, une série de documents ont été saisis dans le bureau du trésorier de ce parti et attestent de la volonté dudit parti de faire des «économies» en faisant prendre en charge par le Parlement européen les rémunérations de salariés du parti au titre de leur qualité dassistants parlementaires; au stade actuel de lenquête, il ressort que huit assistants parlementaires nont réalisé quasiment aucun travail dassistance parlementaire, ou très marginalement ;
- il est apparu que lassistant parlementaire à temps plein de Dominique Bilde entre le 1er octobre 2014 et le 31 juillet 2015 faisait partie des assistants nayant effectué quasiment aucun travail dassistance parlementaire; pendant la durée de son contrat dassistant parlementaire, ladite personne exerçait également les fonctions suivantes: secrétaire général du collectif Marianne, secrétaire général du collectif Mer et Francophonie et candidat aux élections départementales en mars 2015 dans le Doubs;
- le Parlement européen a suspendu le versement des frais dassistance parlementaire liés au contrat de lassistant parlementaire de Dominique Bilde.
Le Parlement a estimé quaucun élément ni aucune raison ne portait à soupçonner lexistence dun fumus persecutionis, cest-à-dire une présomption suffisamment sérieuse et précise que la procédure a été engagée dans lintention de nuire à lactivité politique du député.