Système d'information sur les visas (VIS): traitement des visas
Le Parlement européen a adopté par 522 voix pour, 122 contre et 31 abstentions, une résolution législative sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (CE) nº 767/2008, le règlement (CE) nº 810/2009, le règlement (UE) 2017/2226, le règlement (UE) 2016/399, le règlement (UE) nº XX/2018 [règlement sur linteropérabilité] et la décision 2004/512/CE et abrogeant la décision 2008/633/JAI du Conseil.
La position du Parlement européen arrêtée en première lecture suivant la procédure législative ordinaire a modifié la proposition de la Commission comme suit :
Champ dapplication élargi du système dinformation sur les visas (VIS)
Le système dinformation sur les visas (VIS) est une base de données européenne utilisée par les autorités afin de contrôle les ressortissants de pays tiers nécessitant un visa pour se rendre dans lespace Schengen.
La réforme du VIS devrait permettre au système de mieux répondre aux évolutions en termes de sécurité et aux défis migratoires, et doptimiser la gestion des frontières extérieures de lUE en élargissant son champ dapplication aux visas de long séjour et aux titres de séjour afin de combler les lacunes en matière dinformation sur la sécurité.
Objet du VIS
En ce qui concerne les visas de court séjour, le VIS devrait faciliter léchange dinformations entre les États membres sur les demandes de visas et les décisions y relatives, dans le but de faciliter et accélérer la procédure de demande de visa.
En ce qui concerne les visas de long séjour et les titres de séjour, le VIS devrait : i) favoriser un niveau élevé de sécurité dans tous les États membres en contribuant à évaluer si le demandeur ou le titulaire dun document est considéré comme constituant une menace pour lordre public ou la sécurité intérieure; ii) faciliter les contrôles aux points de passage aux frontières extérieures et accroître lefficacité des contrôles à lintérieur du territoire des États membres.
Pour lensemble des visas, le VIS devrait aider à lidentification des personnes portées disparues, en particulier les enfants, et contribuer à la prévention des menaces pesant sur la sécurité intérieure de tout État membre, notamment par la prévention et la détection des infractions terroristes ou dautres infractions pénales graves et les enquêtes en la matière dans des circonstances appropriées et strictement définies.
Architecture du système
Les députés ont proposé que la décision 2004/512/CE du Conseil portant création du système dinformation sur les visas (VIS) soit abrogée et soit pleinement intégrée dans le règlement VIS. Ils ont également recommandé que certains éléments des décisions dexécution de la Commission soient inclus dans ce règlement.
Le VIS reposerait sur une architecture centralisée, les services centralisés étant dupliqués et répartis entre deux lieux différents, à savoir Strasbourg (France), qui accueille le système central du VIS principal, ou unité centrale (UC), et Sankt Johann im Pongau (Autriche), qui accueille un système central du VIS de secours.
Le système central du VIS, les interfaces uniformes nationales, le service web, le portail pour les transporteurs et linfrastructure de communication du VIS devraient partager et réutiliser dans la mesure des possibilités techniques les composants matériels et les logiciels appartenant respectivement au système central de lEES (système d'entrée/de sortie), aux interfaces uniformes nationales de lEES, au portail pour les transporteurs de lETIAS (Système européen d'autorisation et d'information concernant les voyages), au service web de lEES et à linfrastructure de communication de lEES.
Traitement des données
Le traitement de données à caractère personnel au sein du VIS par toute autorité compétente ne devrait donner lieu à aucune discrimination à légard de demandeurs, de titulaires de visas ou de demandeurs et de titulaires de visas de long séjour ou de titres de séjour. Il devrait respecter pleinement la dignité humaine et lintégrité des personnes ainsi que les droits fondamentaux et observer les principes consacrés dans la charte des droits fondamentaux de lUnion européenne, notamment le droit au respect de la vie privée et le droit à la protection des données à caractère personnel.
Une attention particulière devrait être accordée aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux personnes nécessitant une protection internationale.
Empreintes digitales des enfants
Les empreintes digitales des enfants de moins de six ans ne devraient pas être enregistrées dans le VIS. Le Parlement a proposé que la collecte des empreintes digitales auprès des enfants soit soumise à des garanties plus strictes et à une limitation des finalités pour lesquelles ces données peuvent être utilisées aux situations où elles correspondent à lintérêt supérieur de lenfant, notamment en limitant la durée de conservation des données stockées.
Les données biométriques des mineurs âgés dau moins six ans devraient être recueillies par des fonctionnaires spécialement formés. Les mineurs non accompagnés devraient être accompagnés dun tuteur ou dune personne formée pour préserver lintérêt supérieur du mineur et son bien-être lorsque ses données biométriques sont prises.
Accès au système par les agences européennes centralisées
La réforme proposée garantirait un meilleur accès dEuropol et des autorités répressives aux données du VIS afin didentifier les victimes de la criminalité et de faire progresser leurs enquêtes sur les infractions graves ou le terrorisme.
Dans le cas de lAgence européenne des garde-frontières et des garde-côtes, les députés estiment quil est essentiel que cette agence ait accès au système. Toutefois, ils ont proposé de restreindre laccès pour les équipes chargées des retours tout en renforçant laccès aux statistiques à des fins danalyse des risques.
Liens avec dautres systèmes et interopérabilité
Le Parlement entend assurer la plus grande cohérence possible avec les autres systèmes, en particulier lETIAS, y compris ses garanties. Des contrôles par rapport à dautres bases de données devraient également être effectués pour les titulaires dun visa de long séjour et dun permis de séjour. Toutefois, afin de fournir des garanties appropriées, les députés ont précisé quels contrôles devraient être effectués. Ils ont également précisé les mesures spécifiques qui font suite à chaque réponse positive, à la fois pour protéger les ressortissants de pays tiers et pour garantir la confidentialité des informations.
Toute réponse positive obtenue à la suite de recherches qui ne peut pas être automatiquement confirmée par le VIS devrait être vérifiée manuellement par lautorité centrale. En fonction du type de données à lorigine de la réponse positive, la réponse positive devrait être évaluée soit par les consulats, soit par un point de contact unique national, ce dernier étant responsable des réponses positives obtenues, en particulier, à partir des bases de données ou des systèmes des services répressifs.
Chaque État membre devrait désigner une autorité nationale, opérationnelle 24 heures par jour et 7 jours par semaine, qui assure les vérifications manuelles et les évaluations pertinentes des réponses positives aux fins du règlement.
Transfert de données
Les données à caractère personnel obtenues par un État membre en vertu du règlement ne devraient pas être transférées à un pays tiers, une organisation internationale ou une quelconque entité privée établie ou non dans lUnion, ni mises à leur disposition, sauf lorsquun tel transfert est soumis à des conditions strictes et est nécessaire dans des cas individuels pour faciliter lidentification dun ressortissant de pays tiers dans le cadre de son retour.
Entrée en vigueur
Le Parlement a proposé de renforcer les mécanismes détablissement de rapports et de fixer un délai maximal de deux ans pour la mise en uvre de ce VIS réformé.